CHAPITRE 35

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ATMOSPHÈRE : "Chemicals,  Tropic Gold" ♪

Je balançai mon sac nonchalamment dans le coffre, m'accoudant au 4x4 en attendant mon cher coéquipier pour le reste de la semaine. Je soupire, relevant la tête vers les étoiles.

La nuit venait de tomber. Après que Trasher m'ait laissée, je n'avais pas quitté ma chambre de la journée même pour manger. À vrai dire, entre leurs paroles à tous les deux qui se bousculaient dans ma tête, j'étais complètement perdue. Je ne savais plus à qui faire confiance, ni même qui détester. Haïr quelqu'un était une chose bien plus difficile que ce à quoi je m'attendais. Tous deux jouaient avec mes sentiments, avec mon cœur. Si seulement je pouvais juste tout effacer et recommencer. Ne jamais les avoir rencontrés. Tout serait tellement plus simple. Cependant, ils faisaient partie intégrante de ma vie et, malgré tout ce qui avait pu se passer, je pense que je serais incapable de me séparer de l'un deux.

James était venu me retrouver dans ma chambre quelques heures après pour me donner mon traitement, s'assurant que je n'avais pas perdu la tête. Il c'était assis au bord du lit, essayant encore une fois de trouver les mots justes et pour la première fois, même avec son diplôme en psychologie il n'y était pas parvenu. Alors, comprenant que je n'avais pas envie de parler, il s'était contenté de m'expliquer en quoi consistait cette mission.

Enzo avait organisé un échange pendant la soirée se déroulant à New-York. Deux femmes étaient en jeu ainsi qu'une cargaison importante selon les mots d'Alaric.

Notre but était de récupérer non seulement les deux filles afin d'avoir des informations par la force, mais également la cargaison ce qui ne serait pas chose facile.

Nous avions pris des affaires pour une semaine, pourtant, au fond de moi-même, je savais que cela prendrait bien plus de temps et ça ne me réjouissait pas du tout.

Du coin des yeux, je vis Lou arriver pour me prendre dans ses bras, les larmes aux yeux. Depuis mon arrivée ici, nous n'avions jamais été réellement séparées et elle allait me manquer.

Jen suivit de peu, me tendant mes deux couteaux.

— Tu as failli oublier le principal.

— Elle aura besoin de plus que deux vulgaires couteaux.

Je me suis tournée vers James qui venait de nous rejoindre, lui adressant un bref regard. Étant la seule tueuse de notre duo, mon rôle était d'assurer ses arrières, mais je ne savais pas si j'en étais capable, ne sachant déjà pas assurer les miennes. Il était donc évident que j'avais prévu plus que « deux vulgaires couteaux » comme il le disait si bien.

Je me retournai pour monter dans la voiture, mais m'arrêta en apercevant Trasher accoudé à la porte d'entrée. Après avoir fuis ce matin m'avouant ce qu'il ressentait, il en avait même oublié son arme sur la table de nuit.

Je ne savais plus où nous en étions, que ce soit avec lui ou avec James. Je pense d'ailleurs que je ne l'avais jamais su.

Simplement, avec le temps, je m'étais perdue à travers leurs iris ténébreux.

— Tu as oublié ça, dis-je alors que je le rejoignais.

— Garde-le.

Je fronce les sourcils lorsqu'il poursuivit :

— Tu en auras plus besoin que moi.

J'hoche la tête, remettant l'arme dans ma poche avant de me reculer doucement. Je ne savais pas comment lui dire au revoir ni même si je devais le faire. Tout était encore plus flou dans ma tête à présent.

Quand je descendis la première marche, il m'agrippa le poignet, collant son torse à mon dos.

— Reste en vie.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant