CHAPITRE 39

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ATMOSPHÈRE: " Lana del rey, Serial killer" ♪

Dix minutes, seulement dix petites minutes qu'il était parti. Les coups de feu ainsi que les hurlements incessants emplissaient l'institut, me donnant l'impression d'être en pleine guerre. J'aurais dû m'en rendre compte, j'aurais dû rester sur mes gardes jusqu'au bout, mais au lieu de ça je m'étais laissée distraire. J'avais baissé ma garde, me laissant emporter avec James et désormais il était peut-être déjà mort un étage plus bas.

Mon téléphone sonna dans ma poche et me fit sursauter. Cette fois-ci, à l'inverse, je priai de tout mon cœur pour que ce soit lui et non pas le psychopathe de la fenêtre.

De Inconnu : Tu aimes ma surprise, petite épine ?

Je regardai l'écran de mon téléphone fixement, le tenant entre mes mains tremblantes. J'avais vu juste, Enzo avait tout planifié du début à la fin. Les filles n'étaient pas de satanées otages, elles travaillaient pour lui. Sachant qu'il n'aurait jamais su attaquer l'institut de l'extérieur, il avait fait rentrer l'ennemi à l'intérieur. Et tout ça, sous nos yeux et avec notre accord.

Un bruit sourd s'écrasant contre ma porte me fit relever la tête de mon écran toujours figée sur ce message. J'essuyai mes larmes du revers de la main, essayant de me lever doucement. Tout tournait autour de moi, me laissant à peine entrevoir la pièce.

Je gémis, avançant tant bien que mal vers la porte.

Lorsque je trouvai enfin la poignée et que je l'ouvris, ce fut un corps inerte qui tomba à mes pieds. Je mis une main à ma bouche, reculant de quelques pas tout en fixant le corps étendu devant moi.

Un nouveau message fit alors vibrer mon téléphone :

De Inconnu : Une vie, contre une autre petite épine.

Je grognai, m'arrachant les cheveux. Il me punissait d'avoir tué l'un de ses garde. Ma faute, tout était ma faute. Même si je ne connaissais pas cet homme, son corps maculé de sang et son torse entaillé par de centaines de balles me donnait la nausée. Comment avait-il pu monter jusqu'ici ? Je ne pouvais pas rester là à ne rien faire, laisser mes amis, ma famille se faire tuer.

Je pris une longue inspiration, m'approchant à nouveau.

Je m'accroupis, tâtonnant ses habits dans l'espoir d'y trouver n'importe quoi pouvant m'aider à me défendre. Dans sa chaussure, il avait deux couteaux ainsi qu'une arme accrochée à son pantalon.

Je les extirpèrent, prenant soin de lui fermer les yeux.

— Désolé..., murmurai-je.

J'enjambai alors le corps avec cette impression de profaner une tombe avant de m'avancer à travers le couloir obscur et sanglant. Une fine lumière rouge parsemait le parquet, les lampes de secours ayant pris le relai se mariant à la perfection avec l'ambiance que les subordonnées de Lorenzo avaient apportée à l'intérieur de l'institut.

Approchant de la chambre de Jen, je toquai trois coups attendant une réponse, mais tout ce que je pu entendre était le silence béant à l'intérieur de la pièce. Elle n'était définitivement pas là.

Je serre les dents, m'imaginant déjà les pires scénarios, quand une main agrippa soudainement mon poignet. Je sursautai, déjà prête à attaquer quand je me retournai sur Lou, apeurée.

Sans plus attendre, je l'attirai dans mes bras. Elle me serra fort contre elle, laissant ses larmes couler contre moi.

— Lara...

— Ça va aller, je te le promets, répétai-je sans conviction.

Je la poussai dans la chambre de Jen et l'y enferma à clef, m'assurant qu'elle soit en sécurité. Je lui avais promis de venir la chercher et je comptais bien tenir cette promesse. Plus personne ne sera blessé par ma faute.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant