Chapitre 2

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C'est en sentant un souffle chaud contre mon cou que je me réveillais, oubliant pendant un temps mes repères. J'ouvris légèrement les yeux et maugréai légèrement. Je me contentai alors de caler un peu plus ma tête contre l'oreiller le plus confortable du monde. Toutefois, au bout de quelques secondes de plénitude, une pensée me rappela que je n'étais pas seul dans ce lit et que le fameux coussin était en réalité le buste de mon voisin. Mes yeux qui s'étaient refermés se rouvrirent en grand et je me figeai.

Dehors, la pluie battait toujours contre les carreaux, ne semblant pas vouloir cesser. À l'intérieur, je relâchai ma respiration, comprenant que Lenny était toujours en train de dormir, ses bras enlaçant ma taille et son souffle régulier. De l'autre côté, j'entendis la porte de mon colocataire s'ouvrir et se fermer en grinçant. Mon teint pâlit en sachant ce qu'il risquait d'arriver si FuryFuryus décidait d'entrer dans ma chambre en hurlant pour me réveiller comme il avait l'habitude de le faire.

Néanmoins, pour une fois, je semblais avoir de la chance.

« SOLIUUUUUUUUUUUS ?????? », beugla la merveilleuse voix crispante de mon fabuleux ami depuis le rez-de-chaussée.

J'enfouis mon visage de gêne dans le poitrail de mon oreiller temporaire, maudissant intérieurement de tous les noms cet homme qui squattait chez moi.

« Qu'est-ce que ? », maugréa un Lenny à moitié endormi.

Je levai ma tête vers lui et soupirai, exaspéré :

« Désolé, le réveil FuryFuryus est trop efficace.

- Ma foi... », marmonna l'hybride en baillant.

Les escaliers grincèrent subitement, montrant qu'une personne grimpait les marches à toute vitesse, sûrement quatre par quatre comme FuryFuryus en avait l'habitude, notamment en faisant le grand écart.

Je me défis gentiment alors de la poigne de l'autre personne et sortis du lit chaud pour affronter le froid de l'extérieur, quittant avec regret mon matelas douillet ainsi que mon chauffage ambulant et moelleux. Je me dirigeai ainsi vers la porte. Au moment de l'ouvrir, je fus tiré en arrière par quelqu'un tandis que la porte s'ouvrait en grand, manquant de peu de m'encastrer dans le mur avec la porte vu la violence dont on avait fait preuve.

« SOLIUUUUUUS J'AI FAIMMM !! QU'EST-CE QUE TU- », s'écriait un FuryFuryus à tue-tête avant de se figer devant la scène.

Je m'échappai de l'étreinte de Lenny, qui m'avait littéralement sauvé d'une catastrophe, et m'emportai :

« FURYFURYUS !! ÇA NE TE DIRAIT PAS D'OUVRIR UNE PORTE AVEC PLUS DE DOUCEUR ??? TU AS FAILLI M'ÉCRASER ! »

Mon ami, complètement éberlué, ouvrait et fermait la bouche sans arrêt.

« MAINTENANT, SORS DE MA CHAMBRE AVANT QUE MON POING NE FINISSE SUR TA FACE !! », menaçai-je en brandissant ma main.

Cela sembla le dissuader de répliquer puisqu'il fila ventre à terre hors de la pièce.

Toute ma colère retomba comme un soufflet et je poussai un long soupir de résignation. Une main vint donc me caresser gentiment le sommet de mon crâne.

« Merci Lenny, le remerciai-je sincèrement.

- Hmm », me répondit-il simplement, nonchalant.

Il enleva sa main et son regard se perdit dans le vide.

« Bon, allons manger tout de même. Est-ce que tu veux boire quelque chose Lenny ?, m'enquis-je, tandis que nous quittions la chambre et descendions les escaliers.

Ouvre-moi ton cœur ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant