Chapitre 1

53 13 50
                                    

La pluie tombait à grosses gouttes, s'écrasant contre les vitres de la maison. Je regardai l'horizon d'un air absent, perdu dans mes pensées, étalé sur le canapé.

« Je me souviens juste de cet homme qui m'étranglait dans mon berceau », tels étaient les mots qu'avait prononcés Lenny ce jour-là en me racontant son passé, lors de la fête de bienvenue.

J'en frissonnai rien qu'en y pensant, une peine immense étreignant mon cœur. Je me sentais mal en me rappelant comment nous nous étions quittés.

« Tout ça à cause de cette andouille de FuryFuryus, grommelai-je, s'il n'avait pas été ivre et aussi indiscret, j'aurais pu continuer ma conversation ».

Je soupirai lourdement, ignorant ce que je devais faire.

« Peut-être que je devrais aller m'excuser ?, me demandai-je.

- Qui donc ? », interrompit une voix bien connue depuis les escaliers.

Je ne pris même pas la peine de répondre à l'autre personne.

« Écoute Solius, reprit le concerné, je t'ai déjà dit que j'étais désolé, je n'aurais pas dû abuser de l'alcool en effet... Même si c'était drôle parce que je te voyais touuuut déformé !

- Oublie FuryFuryus, je ne t'en veux pas », affirmai-je.

Le dénommé FuryFuryus demeura silencieux, se contentant de descendre les marches et de se diriger au petit trot vers moi. Toutefois, à mi-chemin, il ouvrit grand les yeux et poussa un cri d'exclamation, me faisant sursauter par la même occasion. Il se précipita alors vers les portes-fenêtres.

« Oh non ! Il pleut ! Je venais juste de nettoyer les vitres !! Elles vont être encore sales, rooooh !! », se plaignit FuryFuryus dramatiquement, posant son nez contre le verre et aplatissant son visage de dépit dessus sous mes yeux confus.

Je roulai alors des yeux face à la réaction complètement disproportionnée de mon squatteur, euh colocataire.

Je décidai finalement de me lever, ayant pris ma décision. Je pris un parapluie, rassemblai mes longs cheveux châtains qui descendaient jusqu'à mes hanches en une tresse échevelée tout en prenant soin de ne pas abîmer mes cornes courbées (de chèvre) au passage ainsi que mes oreilles (toujours de chèvre).

« Je ne me ferai jamais à mes longues oreilles », marmonnai-je.

Au moment d'ouvrir la porte, FuryFuryus m'interpela, surpris :

« Mais ?? Où vas-tu Solius ? Et sous cette tempête ??

- Ne t'en fais pas, répondis-je nonchalamment, je me rends juste chez mon voisin d'à côté ».

Le visage sombre de mon ami me laissa cependant de marbre.

« Vraiment ? Pourquoi ?, grogna un FuryFuryus mécontent.

- Parce que. Je dois discuter de certaines choses avec lui.

- Mais on doit réviser ensemble, la rentrée est dans pas longtemps. En plus, il doit sûrement être encore entouré de son fabuleux groupe de fans, lâcha le jeune homme avec dégoût.

- Écoute FuryFuryus, je sais que Lenny et toi ne vous appréciez pas du tout. Mais ce n'est pas une raison pour lui cracher dessus dans son dos. Je pense qu'il y a quelque chose derrière tout ça, expliquai-je, pensif.

- Tout de même... Puis, je n'aime pas son apparence, il est tellement blanc, comme la nacre ! Ses longs cheveux sont tellement blancs, presque transparents, et ses yeux... on les voit seulement parce qu'ils sont délimités par les pupilles... Non vraiment... son apparence me terrifie et-

Ouvre-moi ton cœur ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant