❤️chapitre 25❤️

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Ce que Yoyi attendait vraiment se produisit peu après que j'eus retiré mon haut pour lui révéler mon soutif. Il me fit m'asseoir et me passa un plaid autour des épaules pour me tenir chaud. Nous regardions un film de science-fiction complètement minable quand l'alcool que j'avais ingurgité décida de ne plus rester dans mon ventre.
Me dépouillant de la couverture, je rampai sur les jambes de Yoyi.

- Oh, mon Dieu...
- Quoi ? Tu es malade.

Il était déjà debout.

Je me précipitai vers la salle de bains et claquai la porte derrière moi. Je me laissai tomber à genoux puis soulevai la cuvette et me mis à vomir. Chaque muscle de mon corps semblait participer à la fête. Des larmes me ruisselaient sur le visage tandis que mon corps frémissait. Quelle idiote de m'infliger ça juste après une grippe !

Je dégueulais si bruyamment que je n'entendis même pas Yoyi entrer ; je le découvris pourtant là, accroupi à mon côté. Il me caressa longuement le dos en un geste continu et apaisant, tout en rattrapant les cheveux échappés de mon chignon. Il persista à me murmurer des mots incompréhensibles qui firent néanmoins des merveilles, même au cours de l'horrible stade durant lequel je n'avais plus rien à recracher mais subissais toujours d'incessants haut-le-cœur.

Quand j'eus terminé, il m'aida à m'adosser à la baignoire avant de mouiller une petite serviette. Il s'agenouilla ensuite pour me nettoyer le visage, ainsi qu'il l'avait fait lors de la soirée d'Halloween ou de celle de mon accès de fièvre.

- Ça va mieux ? s'enquit-il.
- Plus ou moins, marmonnai-je en fermant les paupières. Mon Dieu, c'est tellement gênant.

Il pouffa.

- Ce n'est rien, mon ange.
- C'est pour ça que tu es resté, pas vrai ? gémis-je en me sentant comme la dernière des idiotes. Tu savais que j'allais être malade. Et moi qui te faisais un strip-tease...
- Chut, dit-il en me recoiffant. Même si j'ai passé un très bon moment à te regarder vomir tripes et boyaux, tu sais très bien que je ne suis pas resté pour ça.

Je fermai de nouveau les yeux, légèrement dans les vapes.

- C'est parce que tu as envie de moi, mais pas quand je suis bourrée et que je gerbe partout ?

Yoyi éclata de rire.

- Ouais, voilà, c'est à peu près ça.
- Je voulais juste m'assurer qu'on était bien sur la même longueur d'onde, murmurai-je.

Je pris alors conscience que j'étais toujours en jean et soutien-gorge, mais cela ne me dérangeait honnêtement pas. La gêne viendrait le lendemain...

- Nous ne le sommes pas.

J'entrouvris un œil.

- Ah.
- J'étais sûr que ça te ferait réagir.

Il passa le linge frais et humide sous mon menton.

- Tu es... doué pour ça.
- J'ai beaucoup d'entraînement. (Il se débarrassa de la serviette, en attrapa une autre, et recommença le même processus.) Je suis passé par là quelques dizaines de fois. (Il m'épongea le cou, les épaules, les bras.) Tu veux aller au lit ?

J'ouvris les yeux en grand.

Il secoua la tête et sa fossette se creusa sur sa joue gauche.

- Tu as vraiment l'esprit mal tourné.
- Oh.
- Ouais, oh, répéta-t-il en se levant.

Il me tourna le dos et farfouilla autour du lavabo. Il ouvrit un robinet, puis se retourna et me tendit une brosse à dents ornée d'une pointe de dentifrice.

Le jeu de la patienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant