Les 100 Petites Histoires du Soir

Le placard

Il était une fois, dans une petite ville paisible, un jeune garçon nommé Matthis. Sa famille venait de déménager dans une nouvelle maison. Dès qu'il posa les yeux sur sa chambre, il sut qu'il s'y sentirait bien. C'était une chambre spacieuse avec un immense placard, et Matthis en était ravi.

Les premiers jours se passèrent sans problème. Matthis s'installa confortablement et se sentait chez lui. Cependant, au fil du temps, d'étranges événements commencèrent à se produire. Il commença à faire des cauchemars terrifiants toutes les nuits. Chaque fois, il rêvait qu'il se réveillait, regardant son réveil marquer invariablement 3h33. Un frisson glacial lui parcourait l'échine, car il entendait alors des bruits de grattements sourds provenant du placard, qui s'entrouvrait lentement.

Une nuit, alors qu'il était réveillé après l'un de ces cauchemars, Matthis décida de braver sa peur et d'aller vérifier le placard. Il s'approcha doucement, les mains moites, et murmura : "Il n'y a rien à craindre, c'est juste mon imagination."

Au moment où il posa la main sur la poignée, un vent froid le saisit. Hésitant, il ouvrit lentement la porte. Rien d'inhabituel ne semblait être à l'intérieur. Pourtant, une sensation de malaise grandissait en lui, comme si quelque chose de sinistre se tapissait dans l'ombre. Il referma la porte précipitamment et se retourna pour quitter la pièce.

C'est alors qu'il entendit une voix gutturale et glaciale chuchoter son nom : "Matthiss... Viens, Matthiss..." La terreur le prit à la gorge, et il se retourna brusquement vers le placard. "Q-qui est là ?" bégaya-t-il.

Aucune réponse ne vint, mais il pouvait sentir une présence obscure émanant du placard. Ses jambes tremblaient alors qu'il s'approchait à nouveau, poussé par une force mystérieuse et effrayante.

"Matthiss... Viens, Matthiss..." répétait la voix, de plus en plus insistante. Il tenta de résister, de s'éloigner, mais il ne contrôlait plus ses mouvements. Ses mains s'accrochèrent à la poignée du placard, et malgré lui, il ouvrit la porte en grand.

Un froid glacial émanait du placard, et une obscurité oppressante l'enveloppa. Matthis tenta de crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il était comme pris dans un cauchemar éveillé, incapable de s'échapper.

Et c'est là qu'il la vit. Une silhouette sombre se dégageait des ténèbres du placard, des yeux luisants d'une lueur malveillante fixés sur lui. Matthis sentit une présence sinistre et inhumaine s'approcher de lui. Des tentacules gluants émergèrent du noir, se tortillant dans l'air. Il sentit un dégoût profond mêlé à une terreur insoutenable.

"Non... s'il vous plaît... laissez-moi tranquille !" supplia-t-il d'une voix tremblante.

Mais la chose continua de s'approcher, ses mouvements répugnants faisant frissonner Matthis d'horreur. Il voulait fuir, mais ses jambes étaient comme paralysées, et il ne pouvait que regarder, impuissant, la créature s'approcher davantage.

Soudain, il sentit une douleur lancinante dans sa poitrine, comme si quelque chose tentait de s'emparer de lui. La créature semblait aspirer son énergie vitale, le laissant faible et vulnérable.

"Non... je ne veux pas mourir !" cria-t-il dans un dernier effort de résistance.

Tout devint noir.

Le lendemain matin, les parents de Matthis découvrirent l'horrible réalité. Ils trouvèrent leur fils, le visage figé dans une expression de terreur absolue. Matthis était mort, mais il semblait y avoir plus qu'une simple explication rationnelle. Les enquêteurs ne purent jamais expliquer clairement ce qui était arrivé à Matthis cette nuit-là.

Certaines rumeurs circulaient dans le voisinage. On disait que la maison était hantée par l'esprit d'un ancien locataire, peut-être un esprit malveillant attaché au placard. D'autres affirmaient que la maison était construite sur un ancien cimetière ou un lieu maudit.

Quoi qu'il en soit, la mort tragique de Matthis resta un mystère pour tous. Sa famille, anéantie par le chagrin, quitta la maison peu après l'incident, laissant derrière elle les sombres secrets qui y résidaient.

Et ainsi se termina l'histoire de Matthis, une histoire d'horreur qui hanterait à jamais les cauchemars des habitants de cette petite ville tranquille.