Indésirable colocataire

26 9 0
                                    


Dans une vieille maison isolée, John vivait seul, plongé dans un profond sentiment de solitude. Dès son emménagement, il avait commencé à remarquer des bruits étranges qui semblaient provenir de la salle de bain. Des grattements sourds et inquiétants résonnaient dans l'obscurité chaque nuit, troublant son sommeil déjà fragile.

Au début, John avait tenté de se convaincre que ces bruits étaient simplement le fruit de son imagination. Mais au fil des nuits, les sons devenaient de plus en plus réels, de plus en plus insoutenables. Ils se transformaient en un chuchotement lancinant dans son esprit, éveillant une peur grandissante qui s'emparait de lui dès que le soleil disparaissait derrière l'horizon.

Il plongeait la tête sous l'oreiller, priant pour que les bruits cessent, mais les grattements sinistres persistaient. Chaque nuit, John lutta contre la tentation d'aller vérifier, de découvrir ce qui se cachait derrière ces murs hantés. Cependant, une force invisible semblait le retenir, comme si quelque chose de maléfique le guettait dans l'ombre, attendant patiemment son heure.

Les nuits se transformèrent en un cauchemar sans fin, où la peur oppressante prenait le pas sur toute autre pensée. Le sommeil fuyait John, laissant place à l'angoisse et à la paranoïa. Des visions terrifiantes d'ombres rampantes et de créatures monstrueuses envahissaient son esprit tourmenté.

Un soir, alors que les grattements atteignaient un crescendo insupportable, John prit enfin la décision de faire face à ses peurs. Il se leva, hésitant, la lampe de poche à la main, et pénétra dans la salle de bain. La pièce était glaciale et silencieuse, l'obscurité étouffante lui donnant l'impression d'être observé par d'innombrables yeux invisibles.

Il approcha sa main tremblante de la boîte à pharmacie. Son cœur battait si fort qu'il pouvait presque l'entendre résonner dans ses oreilles. Il ouvrit la porte avec précaution, craignant ce qu'il allait découvrir. Mais à l'intérieur, il ne vit que des flacons de médicaments, des pansements et des bandages, rien de suspect.

Pourtant, l'horreur qui l'avait habité chaque nuit ne pouvait pas être le fruit de son imagination. Une sensation de malaise le saisit, comme si quelque chose était tapi dans l'ombre, observant ses moindres faits et gestes.

Alors qu'il se retournait pour quitter la salle de bain, le miroir refléta brièvement une silhouette sombre derrière lui. John se figea, terrorisé. Une goule, hideuse et décharnée, émergea lentement des murs, ses yeux luisant d'une lueur malveillante. Le sang se glaça dans les veines de John, sa respiration s'arrêtant presque.

La goule se précipita vers lui avec une agilité inhumaine, ses longs bras squelettiques prêts à le saisir. John hurla, mais aucun son ne sortit de sa bouche. La créature le plaqua contre le mur, ses griffes acérées s'enfonçant dans sa chair.

Dans un dernier élan de survie, John tenta désespérément de se libérer, mais la force de la goule était incommensurable. Elle ouvrit sa bouche béante, prête à le dévorer vivant. La douleur était insupportable, mais la terreur était encore plus dévorante.

Lorsque la goule eut fini de se repaître, elle réintégra le mur comme si elle n'avait jamais existé. John gisait à terre, sans vie, réduit à l'état d'un tas d'os. La salle de bain retrouva son apparence normale, à l'exception de l'horrible découverte qui s'était déroulée cette nuit-là.

Le lendemain matin, l'absence de nouvelles de John inquiéta ses amis qui décidèrent de lui rendre visite. Lorsqu'ils découvrirent le sinistre spectacle, la terreur s'empara d'eux, et ils réalisèrent qu'une force sombre et inconnue rôdait dans cette maison abandonnée.

Les nuits suivantes, les bruits dans la salle de bain continuèrent, mais aucun être vivant n'osa s'aventurer dans cette pièce maudite. La légende se répandit rapidement, avertissant tous ceux qui osaient s'approcher de la maison hantée que la peur peut dévoiler des horreurs insoupçonnées, et que certains secrets devraient rester cachés dans l'obscurité éternelle.

Les 100 Petites Histoires du SoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant