Les 100 Petites Histoires du Soir

L'Éternel Réveil Mortel

Chaque matin, John se réveillait dans son lit, couvert de sueur froide, son cœur battant la chamade. Il regardait autour de lui, son regard se posant inévitablement sur le corps sans vie gisant à ses côtés. C'était son propre cadavre, pâle et inerte, les yeux fixes dans un regard vide.

"Non... pas encore", chuchotait John à lui-même en se frottant les yeux, espérant que cela ne soit qu'un cauchemar. Mais le froid mordant de la réalité était indéniable. Il vivait ce cauchemar jour après jour, prisonnier d'une boucle infernale.

Chaque matin, il revivait la même journée. Le réveil, la douche, le petit déjeuner, la routine monotone du travail. Mais rien n'avait de sens, car il savait ce qui l'attendait à la fin de la journée. Sa propre mort.

Ses pensées étaient un tourbillon de terreur et de confusion. "Pourquoi ? Pourquoi cela m'arrive-t-il ?" se demandait-il sans cesse. Il essayait de changer les choses, d'éviter les choix qui l'avaient conduit à sa mort, mais peu importe ce qu'il faisait, le résultat était toujours le même. Il se retrouvait dans son lit, à côté de son propre cadavre, une vision cauchemardesque qu'il ne pouvait pas échapper.

Les jours et les semaines passaient, mais John était piégé dans cet horrible cycle. Le désespoir s'emparait de lui, et il commençait à perdre la notion du temps. Les limites entre le jour et la nuit s'estompaient, et il ne savait plus s'il vivait ou s'il était déjà mort.

Un soir, alors que le soleil se couchait et que l'obscurité engloutissait sa chambre, John se leva du lit, déterminé à mettre fin à cette torture. Il prit un couteau de cuisine dans la cuisine et revint dans la chambre. Son propre cadavre le fixait d'un regard vide, comme s'il savait ce qui allait se passer.

"Si je meurs moi-même, cela brisera-t-il cette maudite boucle ?" murmura John, les larmes coulant sur son visage. "Peut-être que je serai enfin libre..."

Il leva le couteau au-dessus de sa tête, prêt à mettre fin à tout cela. Mais à cet instant précis, son propre cadavre se redressa soudainement, les yeux écarquillés et remplis d'une terreur indicible. Il saisit le poignet de John, arrêtant le couteau en plein vol.

"Tu ne comprends pas", dit le cadavre d'une voix éthérée et glaciale. "C'est toi qui me tue chaque jour. Chaque fois que tu me poignardes, je reviens à la vie pour te regarder mourir à nouveau."

John tremblait, le couteau glissant de ses doigts. La vérité s'abattait sur lui comme un coup de massue. Il était prisonnier de son propre cauchemar, condamné à revivre sa propre mort encore et encore.

Le cadavre le fixait, un sourire tordu étirant ses lèvres pâles. "Bienvenue dans ton enfer personnel, John. L'éternel réveil mortel."

Et avec ces mots, le cadavre plongea le couteau dans le cœur de John, mettant fin à sa vie une fois de plus.

Dans l'obscurité silencieuse, le cycle infernal recommença, avec le réveil de John dans son lit, à côté de son propre cadavre. Une vision terrifiante qui ne connaissait pas de fin.