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Mardi, encore un jour pluvieux, où il ne fait pas bon vivre à Kalyos. Pourtant, en entendant les gouttes qui s'entrechoquent contre la vitre, mon esprit ne peut que se relaxer, comme si ce temps à un effet adoucissant.

Pour accompagner ceci, j'ai pris ma tasse de café afin d'y boire une gorgée pour me réveiller, de bon matin. Puis, en reposant ma tasse, des pas se dirigeant vers moi m'interpellent.

- Bleuet, n'oublie pas que tu dois aller voir Madame Morandini pour y déposer son colis qu'elle n'a pas pu aller chercher.

- Oui ne t'en fait pas papa.

Il me dépose son colis sur la table de cuisine.

- Je te souhaite une bonne journée, je vais aller travailler.

- Bonne journée à toi aussi.

Mon père s'en alla, claquant la porte d'entrée, laissant derrière lui un immense silence. Je lui avais bien dit d'adopter un chien...

Je me lève donc, déposant la tasse dans l'évier, prenant le colis dans mes mains, le secouant légèrement par curiosité, évidemment aucun son n'en sort. Enfin, je peux au moins supposer que la boîte est pleine.

Je me dirige ensuite vers le couloir pour prendre mon manteau et un parapluie avant de sortir de la maison.

La pluie est infernale, des rafales de vent s'ensuivent, me poussant contre mon gré. Si seulement ses rues n'étaient pas aussi étroites, je serais allée avec une voiture pour ne pas être trempé de la tête au pied en rentrant chez Madame Morandini.

"Tu n'as pas de permis de toute manière, donc ton raisonnement est complètement débile, Bleuet." dis-je dans ma tête.

Les rues étant entièrement vides, je ne m'attends pas à tomber sur des passants me reconnaissant, même si Kalyos est un village auquel toutes les personnes se connaissent, personne ne sortira avec cette météo diabolique. Enfin, j'espère que le colis ne sera pas trop trempé.

Après quelques minutes, j'arrive devant une maison en pierre, coller à plusieurs autres bâtisses dans une petite ruelle ou la pluie ne peut presque pas passer. Je sonne à la porte, espérant qu'elle ouvre dans les secondes qui suivent.

Cependant, les secondes se transforment en minutes. Ne voulant pas attendre plus longtemps, mon doigt appuie encore sur l'interrupteur et un peu plus longtemps pour souligner ma présence une deuxième fois. Je me suis mis à observer la vitre de la porte un instant, et je ne pus contenir ma peur, sursautant, voyant Madame Morandini mettre son visage coller au carreau pour voir à qui elle a affaire.

Je lui offris un joli sourire.

- C'est Bleuet, Madame. Dis-je en montrant son colis en même temps.

Elle ouvrit la porte.

- Oh, je ne t'avais pas reconnu, ma petite, entre, tu vas attraper la crève.

Je crois que j'ai déjà attrapé tous les types de maladies au froid possible en restant devant cette porte.

Donc, en entrant dans la maison, je me suis mis à enlever mon manteau et Madame Morandini me fit signe de le déposer sur un porte-manteau.

- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, je venais vous déposer ce colis qui est arrivé dans notre épicerie.

- Tu ne me déranges pas, viens te réchauffer un peu auprès de la cheminée, je vais t'apporter un chocolat chaud.

Un chocolat chaud ? Ça ne se refuse pas. Madame Morandini est une personne à la retraite, ayant travaillé dans la boulangerie à côté de l'épicerie de mon père, elle et moi avons pu développer un lien depuis que je suis née. Elle a été comme une grand-mère pour moi donc elle connait bien mes goûts. Je m'assois ainsi sur un de ses fauteuils près de la cheminée, la chaleur ne peut s'empêcher de se poser sur moi, me réchauffant, mes joues rougissantes au fur et à mesure que je reste ici.

TENTATIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant