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Dans la maison, accompagnée de mon père, prenant notre petit déjeuner, je ne me sens pas à ma forme la plus complète, j'hésite et le doute m'envahit. Que va-t-il penser si Madame Heisenberg m'invite à aller à Olympe ? N'est-ce pas trop risqué de lui dire la vérité. Pourtant, mentir n'est pas ma principale nature, j'ai toujours partagé mes avis et ma franchise.

- Tu ne touches pas à tes céréales ? Me questionne-t-il. Tu n'es pas dans ton assiette, ça se voit à ton visage.

- Papa, j'ai une question.

- Je t'écoute.

- Est-ce toujours utile de prendre son envol ? Je veux dire, sortir de sa zone de confort pour explorer de nouvel horizon.

Il prit quelques secondes avant de répondre, réfléchissant.

- Tu sais, je pense qu'il est toujours utile de savoir nos limites, savoir jusqu'où nous pouvons aller avant de tout perdre. Il ne faut pas avoir peur de partir un peu plus loin de notre zone, c'est un chemin inconnu ou on peut découvrir tant de choses. Tu peux aussi avoir des opportunités Bleuet, et à ton jeune âge, il faut profiter avant qu'il soit trop tard, on a constamment l'envie de repousser nos désirs, mais c'est après qu'on se rend compte qu'on n'aurait pas dû autant attendre. Alors profite et ce n'est pas moi qui vais t'en empêcher.

- Et toi papa, tu penses que tu as profité de la vie ?

- On regrette toujours des choses qu'on n'a pas faites, mais la chose que je suis le plus fier d'avoir créé, c'est toi ma fille et je ne changerai m'a destiné pour rien au monde.

Je me suis mis à sourire, avant de toucher à mes céréales. Quelques heures plus tard, je me retrouve dans le magasin avec mon père, étant dans la réserve, j'en profite pour être sur mon téléphone discrètement entre deux palettes. Sur les réseaux sociaux, curieuse d'en savoir plus sur cette femme, je recherche sur une application très connue, empruntant un logo de polaroid, un compte qui pourrait avoir son nom. Elle fait partie de la famille la plus influente d'Olympe et ça ne m'étonnerait pas de la voir. Puis en écrivant seulement son prénom et nom de famille, je tombe sur son profil, comptabilisant presque trente mille followers avec une photo qui met en valeur la beauté de son visage presque irréel. Je m'attarde sur quelques photos d'elle, plus précisément sur une, la représentant dans un café, assise sur une chaise en train de boire, observant l'extérieur enneigée. On pourrait croire quelle vie dans un film à l'eau de rose, montrant une femme parfaite, indépendante qui va dans quelques instants rencontrer son prince charmant.

Je savoure chaque photo d'elle, dans des endroits spacieux, montrant le luxe d'une vie qu'elle a depuis enfant, ses fêtes avec plus d'une centaine de personnes ou je suis sûr qu'elle ne connait pas tous les noms, dans une villa avec piscine, une bouteille à la main, enlaçant ou en montrant un acte de sympathie allant approximativement sur de la séduction. Madame Heinsenberg est en un personnage, c'est évidemment, elle montre une image d'elle confortable, fêtarde, mais tout à la fois sérieuse, elle aime jouer de son image et de son influence. Pourtant, à Kalyos, c'est une tout autre personne, elle paraît plus apaisée et moins agitée qu'à Olympe.

Est-ce réellement ce qui m'attend là-bas ? Des fêtes a pas d'heure, de l'alcool à ne plus savoir que boire et des parties de jambe en l'air. Non, ce n'est pas possible, ce n'est pas de mon univers.

Puis soudainement, la sonnerie du magasin se met à retentir pour annoncer l'arrivée d'un client, je range rapidement le téléphone dans ma poche pour m'approcher de l'individu.

- Heu, bonjour, j'ai une livraison pour Madame Winters.

Sous l'entente de mon nom, je sors rapidement du rayon vers ce livreur, portant un carton, cela m'intrigue, je n'ai jamais passé commande ou alors est-ce mon père ? Mais il n'aurait pas prononcé ce titre en féminin.

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