TENTATION

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Une journée de plus au magasin Trium, encaissant de client en client, observant de temps en temps mes messages, espérant voir celui de Freya qui n'a pas arrêté de me harceler depuis notre malheureuse dispute. Pourtant, je peux le prendre comme un bon événement, Freya m'envoie des photos de ce qu'elle fait durant sa journée et j'en suis presque jalouse que je pourrais m'en mordre les doigts.

- Actuellement entrain de faire un shooting photo pour la Maison Margiela, j'espère que ta journée se passe bien, je viens te voir plus tard. Me dit-elle par message.

Quelle vie, je mène à côté d'elle, c'en est quasiment irréel. Puis, soudainement, une tête blonde apparaît à l'entrée du magasin, me souriant d'un air hébété. Attendant que je remarque, jouant de ses clés de voiture.

- Bonjour Bleuet ! S'exclame-t-il enjouer.

- Salut.

Il s'approche vers moi d'un pas rapide, je me mis à lui faire les gros yeux, étonnée de son comportement.

- Que se passe-t-il ?

Il s'accoude à la caisse, m'offrant un regard joyeux, sortant de sa poche deux bouts de papier.

- Vu que ça n'allait pas, il y a quelques jours, ça te dirait d'aller au cinéma ce soir avec moi, ils font repasser le château ambulant ?

Ma mâchoire se serre, compressant mon poing en cachette.

- Cole, tu sais très bien ce que je t'ai dit…

Il se relève, prenant une posture défensive.

- Je ne t'oblige à rien, je sais que tu aimes le studio Ghibli.

Je me suis mis à souffler pour expulser l'air de cette situation inconfortable. Subitement, la sonnette du magasin se met en marche, montrant mon père, nous saluant tous les deux avec un joli sourire.

- Salut les jeun's !

Cole s'approche de lui, serrant sa main.

- Bonjour Monsieur Winters, comment t'allez-vous ?

- Appelle-moi Richard, tu sais très bien, en tout cas, ça va superbe, vous étiez entrain de discuter ?

- Oui… Dis-je en voulant rétorquer avant de me faire couper la parole.

- Exactement, je voulais proposer à Bleuet de venir au cinéma avec moi ce soir, j'ai deux places !

Cole, je te jure, si mes yeux avaient des flingues, tu serais déjà mort sur le champ, criblés de balle.

- Ow, hé bien, allez-y, de toute manière, j'allais prendre la relève de ma chère fille. Affirme-t-il, croyant qu'il a fait le bon choix.

- Tu sais papa, tu n'es pas obligé, je vois bien que ton dos te fait mal. En lui jetant des appels à l'aide.

- Oh, qu'est-ce que tu racontes, mon dos va très bien ! Me répond-t-il en faisant un clin d'œil.

Ce n'est pas de ça que je parlais papa…

- Tout est nickel alors, je viens te chercher à 17 heures !

Cole est enjoué et plus qu'heureux d'avoir pu manipuler tout à sa guise. Il repartit tout de suite, sans par ailleurs, eu l'idée qu'il fallait qu'il aille faire ses courses, ou donc c'était un stratagème pour me voir. Mon père, quant à lui, me donne de nombreux coups de coudes, fière d'avoir fait le bon choix et me demandant de rentrer chez nous. Sur la route, mon portable sonne, l'appelle de Freya que je décroche sans me poser de question.

- Allo ? Dis-je.

- Enfin, tu n'as pas vu ma photo ? Répondit-elle avec une pointe d'énervement.