Au commencement

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On m'appelle "la fille enlevée par les spectres"

Mais c'est faux. Ils ne m'ont pas enlevée.

Je les ai suivis.

Tout remonte aux vacances d'été de mes 12 ans. J'étais en train de lire dans le jardin, quand je l'ai vu. Une femme, dépourvue de cheveux, les yeux touts blancs, avec le drapeau de la France sur le visage. Elle semblait pressée. Je me suis sentie attirée. Et je l'ai suivie, en essayant d'être la plus discrète possible.

Mais où est-ce qu'elle va, comme ça ?

Et puis quelque chose est apparu. Une sorte de portail, d'une couleur impossible, semblant contenir tout et rien à la fois. Elle plongea dedans, et je la suivis, le plus rapidement que je pus. Une délicieuse odeur emplit mes narines. Une odeur de sucre. Mes yeux voyaient tout ce qui pouvait être vu, et tout ce qui ne pouvait l'être. Ensuite, je retombais dans de l'herbe couverte de rosée. Dans ce monde là, on devait être le matin.

- Qu...

- Euh... bonjour ?

- Tu me vois ?

- Euh... oui, pourquoi ?

- Parce que c'est la première fois que ça arrive dans toute l'histoire de l'humanité.

- C'est pas un peu abusé ?

- Non, c'est la stricte vérité. Tu es la seule.

-...

- Merde, je vais être en retard... Bon, pas le choix, je t'emmène.

- Emmener où ?

- Au conseil de l'ONU.

- Ah... mais... heu... je vais pas me faire virer ?

- On verra bien.

Elle me prit par la main, et commença à courir. Chose étrange, au milieu de cette prairie, s'élevait un grand bâtiment. Nous entrâmes à l'intérieur.

- Bonjour !

- Bonjour France, mais... qui est cette fille ?

- Eh bien, c'est... c'est quoi ton nom ?

- (t/p)

- Ça ne m'en dit pas plus, tu veux qu'elle assiste à notre réunion ?

- Pourquoi pas, après tout ça n'a jamais été interdit aux humains !

- Tu marques un point... viens petite.

Je fis légèrement la moue. Je n'aimais pas qu'on m'appelle "petite". J'avais douze ans, tout de même !

Nous entrâmes dans une salle où un assez grand nombre de personnes étaient réunies, assis devant une grande table ronde. L'homme qui avait parlé à France, et qui avait le drapeau de l'ONU sur le visage me donna une chaise, et m'installa entre elle et un autre pays, avec un drapeau tricolore horizontal, blanc, noir et bleu. À ma vue, elle se rapprocha de son voisin, un homme, au visage blanc avec une croix bleue excentrée sur la gauche.

Ça va, je ne suis pas si terrifiante que ça, si ?

Ce dernier en profita pour lui caresser la main, et ensuite, ils se regardèrent d'un regard niais, comme tous les amoureux.

Ma main à couper que ces deux-là sont en couple. Nombreux étaient ceux qui me fixaient comme si j'étais un extraterrestre, ou une créature dangereuse.

- Comme tout le monde est arrivé, nous pouvons commencer la réunion... commença ONU.

Il balaya la salle du regard. Il soupira, et continua :

-... Comme nombre l'ont remarqué, pour la première fois, une humaine est avec nous.

Un jeune homme, à côté de France, chuchota, mais pas assez discrètement :

- She's a little weird, nah ?!

- Si tu crois que je connais pas assez d'anglais pour te comprendre, détrompe-toi lourdement.

- On a du répondant, pour être si petite. Tu commences à m'amuser.

- J'aimerais vous préciser, monsieur, que je ne suis pas un jouet, et que, par conséquent, je ne puis vous amuser.

- Mais vous êtes polie, c'est une qualité qu'on va vous trouver.

- USA, vous gênez la réunion.

- Sorry UN !

- Reprenons... quelqu'un a-t-il des annonces à faire ?

- Je veux changer de place ! s'écria la fille à côté de moi.

- Pour quelle raison, Estonie ? Soupira ONU, tout en levant les yeux au ciel.

- Elle me terrifie ! Et puis les choses dans ses yeux, là...

- Ça s'appelle un iris et une pupille. Précisais-je.

- Voyons, Esto, quelqu'un qui à l'insolence d'USA est forcément quelqu'un de bien ! Lui dit une femme juste en face, un drapeau marron avec une bande blanche au milieu sur le visage.

- Tu as peut-être raison, Letto...

- C'est toi qui est trop froussarde, sœurette ! Répondit la jeune femme en éclatant de rire.

ONU toussa légèrement, et un homme, avec le drapeau de l'Union Européenne, posa une main sur son épaule :

- Dur de parler dans de telles conditions, hmm ?

- Tu ne crois pas si bien dire...

- Après tout, c'est exceptionnel, comprends-les.

- On me demande déjà assez de les comprendre !

- Au bord de la crise de nerfs ?

- Pas au bord. Au fond.

- Eh bien, montre-leur que tu as craqué.

- Ne me dis pas ce que je dois faire...

- Je te suis inférieur ? Drôle de mentalité...

- FERME-LA !

- Bien, je te laisse gérer les "autres"...

ONU ne se fit pas prier. Il prit son visage entre ses mains, marmonna des paroles incompréhensibles, releva la tête, et s'écria :

- Si vous n'avez rien d'autre à faire que de piailler de peur, jouer les insolents, ou taquiner votre prochain, vous pouvez sortir. France, je te confie l'humaine.

Cette dernière hocha la tête, me prit par la main et sortit de la salle.

- Bravo. En plus d'être la première humaine à assister à une de nos réunions, tu as assisté à la plus courte de l'histoire.

- Heu... t'es sûre qu'ONU m'en voudra pas un peu ?

- Tu as dérangé la réunion, mais il sait se contrôler. Mais au plus profond de lui, il t'en voudra, c'est sûr.


L'Amie de l'autre monde ~ Countryhumans x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant