La peur de Philippines

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*le lendemain*

J'avais passé une très bonne nuit. Mais dans mon rêve, je n'entendais qu'un mot :

Atlantide.

En vrai, je ne l'ai entendu en boucle qu'au début. Au commencement, il n'y avait rien. Puis on pouvait voir une petite fille, Atlantide, je suppose, et un petit garçon. Atlantide avait l'air en colère, et le petit garçon, qui n'avait pas de drapeau, était en train de pleurer

- Pourquoi vous faites ça ?! Il ne vous a rien fait !

- Il n'a pas de drapeau, il ne sert à rien ! Juste un pauvre continent même pas délimité en plusieurs pays !

Ceux qui venaient de parler, je ne reconnaissais pas leur drapeau. Les enfants font parfois preuve d'une innocente cruauté...

- Écoute, il ne faut pas que tu te laisses faire ! Et s'ils te font du mal quand je ne suis pas là, quand je reviens tu me le dis ! Ne pas le dire ne te ferait que du mal... à force d'accumuler trop de souffrance, ton cœur va se casser... et je ne veux pas ça.

C'est marrant, j'aurais totalement été le genre à dire ça. Maintenant, je mange mollement un pain au chocolat dans un t-shirt trop grand d'Amé.

- Grouille-toi, (t/p) !

- Oui, ben ça va, hein.

- On doit aller chez Phil' !

- Dès le matin ?!

- Ben oui, pourquoi ?

- Non, rien, laisse tomber...

Je monte m'habiller et je redescends quelques minutes après.

- C'est bon, je suis prête. Crevée, mais prête.

- Oh ça va, arrête de te plaindre !

Nous sortîmes donc. Amé est quelqu'un qui a l'air perpétuellement joyeux mais qui cache au fond de lui de grandes souffrances. Et c'est justement ça qui m'inquiète. J'ai peur que, à force d'accumuler toute cette douleur, ça ne finisse par le détruire. Je sais que, malgré les airs insolents qu'il se donne parfois, c'est une très bonne personne.

- On est bientôt arrivés, (t/p) ! Tu verras, Phil' aime se la jouer dure, mais elle est très sympa au fond.

Il s'arrêta devant une grande maison, des fleurs grimpantes couvrant quasiment toutes les façades. Il toqua à la porte. Une jeune fille lui ouvrit de suite.

- Salut Amé ! Alors c'est pour elle que je dois trouver des fringues ?

- Ouaip.

- Pas de problème. Moi, c'est Philippines. Et toi ?

- (t/p). Vous avez l'air de bien vous entendre avec Amé dis donc.

Elle détourna légèrement le regard, tristement, pendant un court instant.

-... Allons te trouver des habits, d'accord ? Ajouta – t – elle, pour changer de sujet.

Nous nous dirigeâmes vers une immense pièce, avec tellement de vêtements à l'intérieur que n'importe qui y trouverait chaussure à son pied. Je commençais à cerner la personnalité de Philippines. Quelqu'un qui accorde beaucoup d'importance à l'apparence physique.

- Amé, sors de cette pièce, veut-tu ?

Il sortit de la pièce, nous laissant seules.

- Quand tu disais que... je m'entendais bien avec Amé... en fait, au début nous n'étions pas en très bon termes. Pas du tout même. Mais après mon indépendance, j'ai pu le connaître sous un nouveau jour.

- Je vois... désolée pour ce que j'ai dit.

- Oh mais tu n'as pas à t'excuser ! Tu ne pouvais pas savoir... Qu'est-ce que tu penses de cette robe ? Dit-elle, en me présentant une robe rose pâle et aux manches bouffantes.

- Elle fait un peu petite fille sage, on ne peut pas la porter à toutes les occasions...

- Et celle-là ? Reprend-elle, me montrant une robe grise avec des motifs fleuris.

- Celle-là, elle est géniale !

Nous continuons pendant plusieurs minutes, jusque à ce que je dise :

- Tu accordes beaucoup d'importance au physique, n'est-ce pas ?

De nouveau, un air triste passa sur son visage. Je suis vraiment une idiote.

- Oui. Et je complexe sur mon corps du coup... c'est idiot, hein ? J'essaye de noyer ça dans de la bonne humeur.

- Tu sais quoi ? Tu devrais en parler à une amie. Je suis sûre que ça te ferait du bien.

- Si tu le dis...

Elle reprit son air joyeux qui faisait tant plaisir à voir, et nous continuâmes à chercher des vêtements pendant plusieurs minutes encore.

- Je crois que j'en ais assez, c'est bon !

- Ok. Je vais te donner un sac pour les mettre dedans et...

Elle ouvrit un tiroir et en sortit un petit bracelet bleu, incrusté de petit strass en tous genres. Elle me le mit, et dit :

- Tu peux considérer ça comme un remerciement de ma part.

- Merci beaucoup... répondis-je, émue.

Nous sortîmes de la pièce, rejoignant Amé.

- Alors, t'as trouvé ce qui te convenait ?

- Oui, on peut...

- Rentrer ?

- Oui, mais ce n'est pas ma maison... Au revoir Phil'.

- Au revoir ! Reviens quand tu veux !

Amé commence à courir et je peine à le suivre. En chemin nous croisons Estonie et Finlande. Estonie reprend son air terrifié que je lui connaissais depuis la réunion.

- Esto, c'est (t/p), elle va rien te faire, elle est trop sympa ! s'exclame Amé.

- D'accord...

- Tu m'as l'air d'être très timide.

- Oui, pardon...

- Tu n'as pas à t'excuser, tu es toi, c'est tout.

À ces dernières paroles, elle rougit. Amé et moi continuons notre chemin jusqu'à sa maison.

- (t/p)... c'est quand ton anniversaire ?

- Le 13 août, pourquoi ?

- Oh, juste comme ça...

Juste comme ça, tu parles... je suis sûre qu'il veut m'offrir un cadeau. Je veux bien rester chez eux jusqu'à mon anniversaire. Ce n'est dans pas si longtemps, je peux bien attendre.


L'Amie de l'autre monde ~ Countryhumans x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant