♫ Chapitre 9 ♫

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Le week-end s'annonce enfin après cette longue semaine de cours qui m'a, je dois bien le dire, épuisée. Malheureusement pour moi, fatigue rime avec dormir et je vais devoir lutter encore dans mes rêves.

— N'oublie pas de m'envoyer un petit message dans la journée de demain !

— Oui ! Je tâcherai d'y penser. Ne t'inquiète pas.

— Allez, à demain soir. Repose-toi bien !

— À demain soir !

Mon amie Jennifer me salue avant de s'éloigner. Je la regarde jusqu'à la perdre de vue derrière des véhicules. Nous nous sommes échangées à l'instant nos numéros pour rester en contact les week-ends.

Me voici maintenant seule, sur un parking bondé de parents qui viennent chercher leurs enfants, et d'adolescents tenant des bagages dans les mains. Je scrute attentivement la foule à la recherche de mon père ou de ma mère. Je ne les vois pas. J'espère qu'ils vont bien et qu'ils vont arriver d'une minute à l'autre.

Je sais que cela peut paraître stupide mais j'ai toujours peur qu'ils ne viennent pas me chercher.

J'ai toujours eu cette crainte en moi que ma mère rechute et ne se fasse emporter par son cancer. En ce moment, à chaque fois que je pense à elle, je pense aussi à sa maladie et au risque probable que sa santé ne s'aggrave.

Mais c'est comme ça dans la vie. Quand on aime véritablement, on a tous les jours peur de perdre les gens qui comptent véritablement pour nous.

Je me sens soudain défaillir. Je dois m'appuyer un poteau pour ne pas tomber. 

Ma tête me fait mal et ma vision se brouille l'espace de quelques instants avant de redevenir normale.

C'est rien, Amera. Juste une grosse fatigue.

J'entends quelqu'un m'appeler dans le lointain. J'ouvre mes yeux, que j'avais fermés brutalement. Je regarde autour de moi et repère mon père à ma droite dans la Ford Fiesta blanche. J'attrape la poignée de mon sac et le rejoins. Je pose mes affaires dans le coffre et monte dans le véhicule sans tarder.

— Alors, cette première semaine, c'était bien ?

J'acquiesce sans me lancer dans une réponse plus détaillée. Une vague de fatigue s'est emparée de moi et je n'ai qu'une envie, aller m'affaler dans le canapé ou mon lit.

— Tu t'es fait des amis ? me questionne-t-il à nouveau en me regardant intensément.

— Oui. Une fille de ma classe qui s'appelle Jennifer. Et puis il y a Sylvia et Paige, mes deux camarades de chambre. Elles sont très gentilles !

Mon père me sourit avant de dire :

— C'est super, tu n'es pas toute seule alors !

Il me regarde encore une fois de ses grands yeux verts avant de redémarrer le moteur de la voiture et de quitter le parking du lycée, ce lycée que je reverrai dimanche soir.

                                                                                             *

Right now, I'm in a state of mind. I wanna be in like all the time. Ain't got no tears left to cry. So I'm pickin' it up, pickin' it up. I'm lovin', I'm livin', I'm pickin' it up...

La lumière du jour vient agresser mes paupières et je gémis tandis que les paroles de la chanson No Tears Left to Cry d'Ariana Grande viennent accompagner mon réveil du samedi matin. J'éteins la musique avant de replonger la tête dans mon oreiller.

Amera - I Sing, You DieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant