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Une semaine, sept jours que cette bande de six idiots s'amusaient à me mener la vie dure.

Lorsque mon esprit était penché sur ces crétins, une idée me vint en tête. Mon père n'était pas très stable financièrement, il inventait toutes sortes d'excuses afin de pouvoir se bourrer la gueule à la maison au lieu d'aller travailler.

Je me demandais comment son patron avalait ses conneries. Mais tout de même, la différence de ses heures de travail manquées et celles habituelles, lui était retirées à son salaire mensuel. Le chiffre était bas en fin de mois. Mais néanmoins suffisant pour pouvoir payer certaines factures et nos besoins vitaux.

Je n'avais plus de vêtements corrects à me mettre sur le dos mais pour cela, je ne me plaignais pas. Au lycée, le règlement exigeait le port de l'uniforme. Mais j'avais besoin d'acheter des bouquins pour l'école.

Oh et pourquoi ne pas replonger dans la criminalité ?

Ça va je rigole.

Je me demandais si je n'allais pas m'inscrire sur un site de cours d'italien à domicile.

C'est déjà mieux que d'aller voler des vases qui valent la peau du cul.

Je parlais couramment l'italien. Maman l'était. Elle me parlait dans cette langue la plupart du temps.

D'un coup de tête, j'ouvris mon ordinateur, et tapai mes informations dans la case qui correspondait, après avoir trouvé un lien très bien réputé d'après les avis.

Je validai mon inscription, après un souffle lourd. Je me souvins que je devais aller à l'épicerie faire plusieurs courses. Je me levai et sans stupéfaction, je vis le corps de mon père affalé sur le canapé devant un match de football, bouteille à la main.

-Billet sur le meuble. Tâche de revenir à l'heure, gare à toi Lyssa, me dit-il, un haut-le-cœur entre chaque mot.

J'attrapai le billet, que je fourrai dans ma poche et quittai la maison ne voulant pas rester plus longtemps à l'intérieur, par peur que cela ne dérape. Dans cet état, il pouvait très vite changer d'humeur, et s'énerver comme bon lui semblait.

Je chassai ces mauvaises pensées de mon esprit dès lors que mes pieds franchirent la porte du commerce.

Je pris tout ce dont il nous fallait pour plusieurs jours, et payai avant de sortir. La nuit était tombée entre temps, et seuls les lampadaires éclairaient les rues désertes de Los Angeles.

Je pris une rue assez fréquentée qui menait non loin du lycée. Elle était beaucoup plus vivante et propre que celle qui longeait ma résidence.

Après plusieurs minutes, je venais de contourner mon arrêt de bus, lorsque je vis une voiture foncer droit sur une fillette.

Sans réfléchir, dans un élan de courage, je lâchai les sacs que je possédai dans les deux mains, et j'accourus de la façon la plus héroïque qui soit, droit en sa direction. Elle semblait traverser la route sans avoir regardé des deux côtés de la route.

Super Woman sur vous...

-Ariana ! s'écria une voix féminine terrifiée.

De justesse, avant que la voiture ne nous percute, j'attrapai son poignet, et la tirai contre moi sur le trottoir, avant de la serrer de toutes mes forces sans savoir pourquoi.

Un cri d'effroi sorti de la barrière des lèvres de la même propriétaire de cette voix féminine.

Des larmes perlaient sur mes joues, et j'enlaçai plus fermement la petite fille, qui semblait elle aussi terrifiée. Les genoux au sol, je pris conscience qu'elle aurait pu se faire percuter d'une violence sans nom, au vu de la vitesse du véhicule.

HeartlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant