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Ma tête martelait de douleur. Un vif picotement vint titiller mon genou. Exténuée, je n'avais pas la force d'ouvrir ne serait-ce qu'un seul œil. La gorge sèche, je tentai d'avaler ma salive. Après quelques secondes, j'entrouvris une paupière. Je constatai que la pièce était dans les tons plutôt beiges ? Un putain de beige luxueux alors !

Le lit dans lequel j'étais me semblait être un King size. Face au lit ornait une porte blanche qui devait probablement mener à une salle de bain. Non loin de celle-ci, une immense armoire aux portes coulissantes était encadrée dans le mur. À ma droite, je découvris à travers l'encolure des rideaux gris assortis avec le tapis et les draps, une grande baie-vitrée dont les stores étaient fermés. La longue lampe près de la table de chevet à ma gauche me permettait de détailler la pièce dans laquelle j'étais.

Putain mais où suis-je ?!

Alors que ma tête souffrait le martyre probablement à cause de tout ce luxe ou pour je savais quelle raison, des voix parvenaient à mes oreilles. Je songeai à deux ou bien trois voix différentes. La porte était fermée, étouffant les échos à peine audibles.

-...Rien dit sur...

-...va arriver...

À contrecœur, je me levai du lit incroyablement confortable et m'avançai vers la sortie de la pièce a pas de loups. Je savais me faire discrète. C'était l'une de mes seules qualités, au passage. J'ouvris silencieusement la porte et laissai parvenir la dispute jusqu'à mes oreilles.

-Ferme-la, tu vas la réveiller ! gronda une voix féminine.

-Tu penses qu'elle va rester combien de temps ? interrogea une autre, assez masculine cette fois-ci.

-Je pense surtout que je vais vous attacher à une fusée si vous ne la fermez pas, maintenant, grogna l'une d'elles, que je ne reconnue que trop vite.

La douleur sur mon coude, mon ventre et mes genoux s'était comme évaporée. Le ton rauque et ferme de ce dernier avait eut le don de rendre mon rythme cardiaque irrégulier. J'étais chez un psychopathe sanguinaire. J'avais dormi dans un putain de lit de sa foutue maison.

Ébahie, je refermai la porte et jurai silencieusement tous les noms qui me passaient par la tête. J'étais chez ce connard qui voulait m'enterrer vivante. Fait chier ! Comment dégager d'ici ? Et surtout, pourquoi est-ce que je me retrouvais dans une de ses chambres ?

Lorsque j'entendis des pas monter les escaliers, j'accourus jusqu'au lit, les sens en alertes. Merde merde merde. Je me glissai alors sous les draps en deux temps trois mouvements et fermai les paupières. Ma respiration saccadée était le seul son qui résonnait dans la pièce. Avant que la porte ne s'ouvre, je jetai un coup d'œil rapide et discret à l'heure inscrit sur le réveil reposant sur la table de chevet.

Il était 3 heures du matin. Une avalanche de frissons dévala mon échine lorsque je pensais à mon père. Comment allait-il réagir en me voyant rentrer à cette heure-ci ?

Oh bordel.

Je n'eus le temps de me morfondre en pensant à mon sort que j'entendis la poignet de la porte s'abaisser. Mon rythme cardiaque rechuta et je priai intérieurement que la personne qui venait d'entrer ne l'entendait pas.

J'ouvris faiblement un œil afin de détailler la silhouette qui me regardait dormir. C'était une femme. Je pouvais seulement apercevoir ses longues et fines tresses qui lui chutaient probablement dans le bas du dos, sa peau mate et sa taille ni trop grande ni trop petite. Sans voir son visage, je savais déjà qu'elle était d'une beauté à couper le souffle. Elle dégageait un charisme impressionnant rien que dans la façon de se tenir.

HeartlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant