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— Tu manges de la merde.

— Et toi tu dis de la merde, rétorquai-je en me concentrant de nouveau sur ma série préférée de tous les temps.

Il critiquait mes céréales ? Si c'était de la merde, alors pourquoi en avait-il chez lui ?

— Va faire tes valises, demain matin très tôt on part en Martinique.

En Martinique ? Mais qu'est-ce qu'on allait foutre en Martinique ? J'ignorais si je devais m'en méfier ou m'en réjouir.

Finalement, je déposai mon bol et mis sur pause l'épisode d'Outer Banks. Alors que je passai devant le mercenaire qui était allongé à l'opposé du canapé, une clope entre les lèvres et les yeux braqués sur son portable, j'entendis :

— Ne crois pas qu'on va chercher un trésor.

Je fronçai les sourcils et fis le rapprochement de la saison trois de ma série.

— C'est la Guadeloupe.

Ducon.

Il pouffa et m'ignora. J'en profitai pour m'éclipser jusqu'au premier étage. Je sortis la valise qu'Abby m'avait offert et fis naturellement mes bagages. Mon sac se remplissait à base d' « au cas où » et d' « on ne sait jamais ».

༺༻

— Donne moi ça, grogna mon ravisseur en m'arrachant des mains, ma valise trop lourde.

— Elle est lourde ! me justifiai-je ma lenteur.

— C'est toi qui est lourde.

Et ta mère la pute elle est lourde ?

J'étais de très mauvais humeur. Ce connard m'avait réveillée à 4 HEURES DU MATIN ! 4 heures...

Et comment m'avait-il réveillée ?

EN METTANT À FOND «  I feel good » de James Brown. À QUELQUES CENTIMÈTRES DE MA PUTAIN D'OREILLE !

Il s'était marré comme une pute après m'avoir entendue crier à la mort. Alors que moi, j'échafaudais un plan pour lui faire faire un saut en parachute, mais sans le parachute, lorsque nous serions dans l'avion.

Et là, il était 6 heures, et nous étions en route pour l'aérodrome de Monsieur le fils de pute.

— Bah alors ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu t'es levée du mauvais pied ?

Tu vas le bouffer mon pied si tu continues.

— Commence par ralentir, gros bouffon.

Je me collai à la portière, évitant tout rapprochement entre mon ravisseur et moi. Ma tête se posa contre la vitre et je contemplai le paysage qui s'offrait à moi. Mais qui défilait beaucoup trop vite, vu la vitesse à laquelle nous roulions.

— On va crever, si tu ne ralentis pas ! m'écriai-je en apercevant un camion face à nous.

Ce con venait de dépasser la voiture devant nous qu'il jugeait je cite : « trop lente ».

— Tu as peur ?

Au dernier moment, alors que je confiais ma vie à la poignet de sécurité au dessus de ma tête, il contourna le camion qui nous fonça dessus et nous remit dans notre file de circulation. Il ricana.

— De quoi tu ris ?

— « On va crever ! » me cita-t-il en adoptant une voix ridiculement trop aiguë.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 09 ⏰

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