Chapitre 16 - Aide moi...

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Musique : Aucune


Madrid, Espagne

PDV DARIA :

Du retour à la réalité, j'ai encore le goût de ces lèvres qui pèsent sur les miennes alors que je suis seule dans ce lit. Je sais, je sais que ça ne se reproduira plus, que c'était simplement une douceur passagère, un au revoir... J'ai cette sensation au creux de mon ventre qui bouillonne. Je suis peut-être bizarre, c'est vrai qu'il n'y a pas vraiment eu quoi que ce soit de concret entre nous et pourtant, je dois dire que c'est douloureux.

J'ai toujours eu cette habitude d'obtenir toutes les faveurs des femmes qui étaient mes cibles le temps d'une soirée. Étant donné que je n'éprouve pas de sentiment, je suppose que mon égo en prend un coup. Mais je vais me reprendre, je saurai trouver du réconfort ailleurs, je n'en doute pas.

Bien dormi les alcooliques ?

Elsa : Ahhhh, j'ai un mal de crâne ! Éteins cette lumière, je t'en prie.

Sûrement pas. Debout. Dis-je en partant tout en laissant la lumière allumée.

Après une bonne demi-heure, Alvaro, Elsa et Francesca étaient enfin debout. Nous étions encore chez Catalina et Ramon, et effectivement je les ai pressés parce que je voulais partir avant qu'elle ne se réveille pour éviter que l'on se croise. Mais c'est raté. Nous nous sommes dit bonjour poliment, jouant parfaitement la comédie l'une comme l'autre. Je ne cherche pas plus d'attention. Je lui ai promis que je serais mature et que j'agirais comme une adulte et je ne romps jamais mes promesses.

Bon, on ne va pas squatter ici jusqu'à demain. On y va ?

Ramon : Vous pouvez rester un moment, vous ne nous dérangez pas. Vous voulez manger un bout ?

Évidemment, tous mes amis répondent positivement à cette proposition. En même temps, quand on se gorge d'alcool, il faut bien l'éponger à un moment ou à un autre.

Non, moi ça ira.

Catalina : Mangez un bout, Vargas.

Non, je n'ai pas faim.

Ma professeur s'apprête à continuer la bataille une nouvelle fois, mais mon téléphone se met à sonner, ce qui la stoppe dans son élan. Je me permets de partir dans le jardin pour répondre à cet appel, qui, je le sais d'avance, ne va pas être une partie de plaisir...

Allo...

Bonjour, Mi Guapa, je.. je voulais m'excuser.

T'excuser ?

Oui, pour notre dernière altercation. Pardonne-moi, je n'étais pas moi-même. Tu le sais, tu es ma fille, je t'aime.

De quelle fille tu parles ? Marco, ça fait bien longtemps que tu n'as plus de fille.

S'il te plaît, Daria, ne dis pas ça. On est une famille, on fait des erreurs, mais on reste soudés. C'est la famille. Ton appartement t'attend, j'ai déposé ta voiture au garage, et je t'ai laissé un petit cadeau.

Je crois que tu ne comprends pas bien. Alors je vais te réexpliquer. Je t'emmerde, toi, ta famille, ton entreprise et tes cadeaux. Tu sais, quand j'étais petite, je te voyais comme un père et j'acceptais l'inacceptable parce que je n'avais pas conscience. Puis j'ai grandi et j'ai appris à connaître non pas le père, mais l'adulte qui se cache derrière, la vraie personne, ton vrai visage, et je te cracherai à la gueule autant de fois que possible. Tu me dégoûtes. Considère que je suis morte pour toi. Et si tu n'y arrives pas, Marco, alors viens me voir et on verra qui de nous deux ne fait pas le poids contre l'autre.

CatalinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant