Chapitre 36 - Il était temps !

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Musique : "All I Ask - Adele"


Mérida, Mexique

PDV DARIA :

Je me réveille aux alentours de 10 heures du matin. J'ai laissé les fenêtres ouvertes, il fait une chaleur étouffante au Mexique. Ce matin, j'ouvre les yeux avec une image que j'apprécie tout particulièrement : les rayons du soleil s'infiltrant dans la chambre caressent doucement le visage de Catalina, qui semble être plus qu'apaisée. On a passé une bonne partie de la nuit collées l'une à l'autre, mais due à la chaleur, on s'est un peu éloignées dans la matinée. Malgré tout, Madame a gardé la mainmise sur mon corps pour éviter que je n'aille où que ce soit sans qu'elle s'en aperçoive. Ce n'est pas censé être moi qui flippe de la voir s'échapper à l'autre bout du monde ?

Je souris en repensant à cette situation. Normalement, c'est moi qui devrais être inquiète à l'idée qu'elle puisse s'éloigner de moi, à des milliers de kilomètres, à l'autre bout du monde. Mais ici, au Mexique, dans cet endroit isolé et paisible, les règles du jeu semblent s'inverser. Elle a besoin de me sentir proche, de me garder à ses côtés, comme si elle avait peur que je disparaisse si elle ne me surveille pas de près.

Hier soir, nous avons passé des heures à nous enlacer, à confier nos pensées les plus intimes, simplement à apprendre à se connaître, à se raconter les choses les plus simples, sûrement les seules choses que nous ne nous étions pas dites. Je décide de rester un moment immobile, profitant du calme de la matinée. Les oiseaux chantent à l'extérieur, et le parfum des fleurs flotte dans l'air. Tout semble si parfait en cet instant, si éloigné de nos vies compliquées et agitées. Mais je sais que je ne vais pas pouvoir rester dans ce lit toute la journée avec l'équipe qui dort dans cette maison, je sens que la sérénité va vite laisser place à la connerie et ça ne me déplaît pas tant que ça.

J'enlève délicatement la main de Catalina pour ne pas la réveiller, mais c'est raté. À peine je frôle sa main, elle ouvre doucement les yeux avec un grognement plutôt mignon, ce genre de bruit qu'on fait quand on est bien et qu'on aurait justement aimé ne jamais être réveillé.

Mhh... Tu vas où ?

Pas bien loin, je vais juste déjeuner. Tu prends quoi le matin ?

Tu le sais déjà.

Je retourne quelques secondes dans mes pensées et c'est vrai, le matin elle prend un café noir avec un fruit, et rien d'autre. N'importe quel fruit fait l'affaire, il me semble. En tout cas, à Paris, je me rappelle qu'elle avait l'habitude de manger ça de bon matin, mais je trouve que c'est trop peu, alors je vais essayer d'ajouter quelques trucs complémentaires.

Je descends les escaliers et je vois qu'étonnamment tout le monde est réveillé. Pourtant, aucun d'entre eux n'a l'habitude d'être réveillé avant 12h00 quand il n'y est pas obligé.

Elsa : Bien dormi ? Dit-elle en tendant ses bras, sûrement dans l'attente d'un câlin.

Moi : Oui, très bien. Et vous, bien dormi ?

Alvaro : Plus que bien, mais il fait une chaleur. J'ai transpiré comme un bœuf.

Moi : Charmant. Elsa, tu vas garder les bras ouverts longtemps ?

Elsa : Jusqu'à ce que tu me fasses un câlin. C'est le rituel. En plus, maintenant que j'y ai le droit et les autres non, je compte bien en profiter.

Ramon : Comment ça, Elsa a droit à des câlins ? Je te verse ton salaire chaque mois et je n'ai pas de câlin.

Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. C'est quoi cette manie de vouloir se faire des câlins à tout va ? Moi, je n'aime pas le contact physique, mais c'est vrai qu'étant donné que la dernière fois le toucher avec Elsa ne m'avait pas ramenée à de vieux souvenirs ni plongée dans une profonde angoisse, je vais quand même refaire le test, histoire de faire râler les autres autour et de vérifier que tout va toujours bien.

CatalinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant