Chapitre 29 - I Put Spell On You

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Musique : "I Put A Spell On You (Fifty Shades of Grey)"

Madrid, Espagne

PDV DARIA :

Je me réveille difficilement. Il est vrai que la décoration de la chambre n'était pas forcément celle que j'aurais choisie, mais quant à la qualité du matelas, je me demande comment ma mère peut dormir dans ce genre de literie et se lever chaque matin, car pour moi, c'est un réel supplice... Aujourd'hui, une grosse journée m'attend. J'ai évidemment cours, et ce soir je participerai à la dernière soirée d'affaires de Catalina avant mon oral. Et ce n'est pas n'importe quelle soirée étant donné qu'elle sera la dernière où j'aurai le droit, sans que personne n'émette de jugement, d'être en sa compagnie. Après ça, je sais que les vis seront resserrées autour de nous, et que nous devrions nous montrer plus discrètes quant à nos sorties publiques pour ne pas éveiller de soupçons sur nos rapprochements.

Hier soir, Catalina n'est pas restée dormir. Sa sœur avait besoin d'elle, et je les ai volontiers comprises. Les liens de la famille sont pour moi aussi très importants, enfin avec le peu de membres de ma famille à qui je daigne encore accorder un bonjour. Je me prépare rapidement, fidèle à moi-même : un t-shirt noir ample, une casquette noire sur la tête et un simple cargo beige pour changer. Je me regarde dans le miroir un instant, jugeant si oui ou non je me trouve assez bien pour y aller, et la tenue ira. Par contre, même si j'en ai bon nombre, j'ai encore besoin de plus de tatouages. C'est vital.

J'ai pris ma moto pour aller jusqu'à l'université, je me suis garé sur la place de Monsieur Delgado, histoire de le mettre de bonne humeur étant donné que je débute ma première heure avec lui. Je suis arrivée à l'avance, spécialement pour cette place. Je pense qu'à chaque fois que cet homme est rouge de nerfs, ma journée est embellie. Je vous l'accorde, c'est un peu sadique, mais que voulez-vous, je suis comme ça.

Je m'assois sur l'un des bancs, et j'allume une cigarette. C'est celle du matin, elle est cruciale pour que je ne tue pas quelqu'un en pleine journée. Je laisse mon regard divaguer entre les tas d'étudiants qui se bousculent, et mon oreille traîne à travers les potins de l'université, croyez-moi, rien de bien passionnant. Je regarde à travers le monde si mes amis apparaissent, mais non, personne. Les seuls visages connus que j'aperçois ce sont ceux d'Ivan Torres et Morgan Torres, accompagnés de leur groupe d'amis, les populaires alias ceux qui vendraient leur âme pour plus de likes sur Instagram. Très honnêtement, je ne peux pas m'en empêcher, je les dévisage d'un regard dédaigneux, leur montrant bien à quel point ils m'exaspèrent.

Tu as peut-être quelque chose à nous dire, Daria, ou tu vas continuer à nous dévisager toute la journée ?

Ta voix nasillarde me tape sur le système dès le matin, Morgane. Suis l'exemple de ton frère, il a fini par comprendre, maintenant il se tait.

Tu te prends pour qui ? Je me tais parce que je ne m'approche pas du genre de fille que tu es.

Ah, et je suis quel genre de fille, celle que tu tentes d'aborder en début d'année ?

Tu es le genre de lesbienne dégoûtante qui se trimballe ici par chance.

Voyons Ivan, tes mots sont durs, surtout quand ta sœur partage cette passion qu'est le corps de la femme. Pas vrai, Morgane ? Tu ne leur as pas dit ?

Tous les amis de Morgane se tournent vers elle, la regardant, attendant une réponse, une objection à ce que je viens d'affirmer ! Elle vire au rouge quand elle commence à hurler dans mes oreilles.

Daria Vargas, hein, je ne sais pas pour qui tu te prends, tu es la fille la plus repoussante et moche de ce putain d'établissement, en plus d'être une lesbienne, ne mets pas mon nom à côté de ta perversion, c'est clair !

CatalinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant