12: Une lettre et une ombre

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Il est seul. Il ne se sent pas spécial ou extraordinaire, pas spécialement beau ou intelligent. Il attends simplement le bonheur. Celui qu'il voit dans ses rêves. Celui qu'il ne pense pas vraisemblablement mériter.

Il est dans le bus, revient de l'école et s'apprête à rentrer chez lui. Une journée inutile de plus dépourvue de bonne compagnie ou de plaisir. Il est fatigué et attends simplement d'être allongé.

Il aimerait tellement que quelqu'un le remarque pour ce qu'il est et que les gens voient la beauté de son coeur avant tout le reste mais les choses, les gens ne fonctionnent point ainsi.

Il arrive chez lui et déprime contemplant la nuit sombre illuminée par la lune. Il ferme les yeux et imagine la seule chose dont il rêve. Il s'endort sans aucun sourire en attendant impatiemment que la mort vienne le chercher. Le lendemain, il se réveilla avec déception.

Pourquoi ne suis-je pas comme tout les autres ? Qu'est ce qui cloche chez moi ?

Il alla à l'école, passa la journée à attendre la fin des cours. Une fois ceux-ci terminés, il passa le trajet à attendre d'être rentré chez lui et une fois chez lui, il passa son temps libre à attendre la mort. Chaque journée était une boucle.

Les rêves de bonheur étaient devenus irréalistes et lointains. Il se demandait quand son jour arriverait. Quand est ce qu'il serait enfin en paix ? Chaque jour n'était que lassitude et fatigue.

Un jour de plus, il faisait beau mais la chaleur du soleil ne lui apporta aucun plaisir. C'était son seul jour de congé. Il aurait aimé ne jamais se lever, mais il devait aller au supermarché.

Sa mère lui répétait:

Pourquoi me déçois-tu toujours autant ? Pourquoi es-tu aussi fainéant ?

Le cœur lourd et les cernes creusent, il se leva à contre cœur et obéissa. Il contemple sa liste et jette les produits dans le panier comme si chaque objet était sans valeur.

Les écouteurs dans les oreilles, il s'asseya un instant sur le sol laissant les larmes l'envahir dans le silence. Une jeune fille l'aperçoit. Elle aimerait l'aider mais ne veut pas le déranger.

Il rentra chez lui et décida d'y mettre fin. Mettre fin à toutes ces journées dépourvues de sens.

Il n'y a qu'une fois qu'il vit le sang couler qu'il se rendit compte que finalement il voulait vivre. Que sa douleur n'était rien contrairement à celle qu'il éprouvait à l'instant.

Il aurait aimé pouvoir refermer ses veines si cela avait été possible mais cette douleur l'empêchait de penser. Il était trop tard et il vit la mort avec regret et frayeur.

Il s'étaigna sur ses draps tachés dans la plus grande des solitudes, sans même savoir que son âme sœur vivait à deux pas de chez lui. Il était à deux pas du bonheur mais il avait renoncé trop tôt.

Mais cela il ne le saura jamais.

C'était son histoire préférée, celle qu'il avait écrite quelques mois auparavant et qu'il relisait à chaque fois que l'irraison ou l'envie d'abandonner lui venait.

Amed ne voulait pas mourir, il voulait s'endormir et ne pas se réveiller.

Amed: J'ai rêvé que quelque chose m'empêchait de parler et de respirer normalement. J'étais avec un ami et il a aperçu quelque chose bouger au fond de ma gorge. J'ai donc commencé à extraire une muqueuse longue et blanche qui d'apparence ressemblait à une langue sangsue. Cela ne s'arrêtait pas. Je me suis donc ouvert la cage thoracique et il y avait un vers blanc qui s'enroulait autour de mon poumon gauche. J'ai d'abord pensé que c'était un cancer même si cela était complètement improbable. À mon réveil, j'avais du mal à respirer et des voisins m'ont conduit à l'hopital..

Cela fait maintenant plusieurs semaines que j'ai été plongé dans un coma artificiel et tout a dégénéré très vite. Je me sentait paralysé, incapable d'ouvrir les yeux ou de m'exprimer comme je le voulais.

Tu sembles désormais être la seule à entendre mes appels.

Malice: J'ai le sentiment que mon corps est un poids, une cage dans laquelle mon âme est enfermée. Je me sens clostrophobe dans mon propre corps et j'angoisse régulièrement.

Fatiguée à chaque instant comme si mes heures de sommeil ne servaient à rien, essoufflée au moindre effort, la tête qui se met à tourner et je commence à voir flou.

Une personnalité et un physique étrange. Sans vraiment savoir quoi, quelque chose cloche. Je semble pourtant avoir la santé et et une certaine harmonie (esthétique).

Les choses étant devenues inquiétantes, j'ai enfin reçu un traitement. Au départ, j'étais minutieuse sur les doses mais rapidemment cette routine médicamenteuse m'a semblé pesante et les pilules n'avaient plus l'air de faire effet. J'ai donc sans même m'en rendre compte commencé à en prendre avant et après chaque repas, puis ensuite, avant et après chaque activitée. J'avais augmenté les doses et étonnement j'avais l'appétit coupé. Mon corps était plus résistant que je ne l'imaginais.

Il y a plusieurs années déja je ressentais des signaux d'alertes provenant de mon corps tels que ma perte de poids et de cheveux, les angoisses, les difficultées diggestives,etc mais personne ne m'a pris au sérieux. Ces signaux ont fini par se dissiper.

Un jour sans prévenir, en plein cours il devait être moins de neuf heures du matin, ma vue s'est assombrie et j'ai ressenti un choc soudain à la tête. Je ne ressentais que les mouvements constants sous mon corps allongé et j'entendais des bruits sourds au loin. Heureusement, je n'ai pas eu l'occasion de croiser les regards inquiets et désolés de ceux qui avaient précédemment ignorés mes appels à l'aide. Cette hypocrisie a vraiment le don de me révolter.

Je ne saurais dire combien de jours je me suis sentie paralysée. J'apercevais cette silhouette masculine au loin mais je me sentais incapable de l'interpeller. Ce garçon n'était pas inquiétant mais plutot intriguant.

Je sais qu'il m'attends.

MALICEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant