10: Brasier

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Il fût réveillé plus tôt qu'il ne l'avait prévu par des bruits de pas et de crissements de pneus qui se rapprochaient de lui. Il lui fallait quitter cet endroit au plus vite avant d'attirer l'attention.

Il s'était habillé rapidement et vêtu du minimum qui lui était nécessaire, se débarassant de son sac à dos en entier à l'aide d'une flamme. Le feu était assez éloigné des habitations et n'endommagerait personne mais ne tarderait néanmoins pas à attirer la foule. C'est pour cette raison qu'il l'avait allumé à l'emplacement le plus éloigné de sa trajectoire.

Le soleil venait de se lever et il revenait sur ses pas, contournant la maison de son intrigue. Ahmed savait qu'aussitôt ressorti, il serait exposé à la vue de tous. Il ne voulait pas que son image soit assimilée à des actes incompris et dépourvus de justifications ni qu'elle ne se fasse des idées préconçues à son sujet.

Aussitôt l'incendie démarré, aussitôt le quartier fut alarmé. Il ne lui restait que peu de temps avant que les voisins ne sortent interpellés par cet événement.

Il se positionna là, au centre de son jardin, le visage couvert, assis sur la balançoire qui berçait autrefois une petite fille.

Il ne lui avait fallu que quelques minutes d'attente car elle ouvra rapidement son rideau qui cachait la pièce et eu l'occasion de découvrir la présence d'un jeune garçon cagoulé dans son jardin. Elle vit cet inconnu sombrement vêtu, stoïque et au regard aussi étincellant que les flammes qui se trouvaient derrière lui. Il était simplement déroutant et s'était introduit et installé face à cette vitre au préalable avec précaution.

Elle était en effet troublée ces derniers temps mais l'était elle suffisamment pour imaginer de telles choses ?

Immédiatement elle recula de trois pas dans la pièce et referma le rideau prenant quelques instants pour se ressaisir.

Elle n'avait pas hallucinée, elle le savait et si quelqu'un s'était réellement introduit elle ne voulait pas confronter son regard une seconde fois car elle était seule chez elle. Il le savait et elle ne croyait pas non plus aux coïncidences.

Elle redescendit au rez de chaussée à toute vitesse et se dirigea vers la cuisine ou se trouvait une porte donnant accès au jardin. Elle observa à travers la vitre de la cuisine et n'y vit désormais plus personne.

Cette maison contenait beaucoup de portes toutes soigneusement fermées dont deux portes au sous-sol et trois portes au rez-de-chaussé. Sans oublier, la porte du garage qui donnait également accès au jardin.

Elle perdu confiance en son intuition mais pris tout de même le temps de vérifier que les portes du rez-de-chaussé étaient bien fermées. Il avait eu le temps de rentrer par le garage et de verouiller la porte derrière lui.

Il se cachait lui laissant le temps de vérifier les portes une à une et il réussissa à se faufiler jusqu'au premier étage tout en silence pendant qu'elle descendait au sous sol. Cette partie de cache-cache improvisée laissa dans l'air, une ambiance aussi dangereuse qu'électrique.

Il vivait dans un film dont il était le personnage prinipal et l'auteur et à sa propre surprise les choses se déroulaient très bien jusqu'à présent. Il avait confiance en son génie et se sentait sous contrôle. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas ressenti autant d'adrenaline.

Une fois arrivé dans sa chambre, il était impressionné par cet atmosphère et cette ambiance drôlement similaire à son propre univers qui il le pensait, en disait long sur sa personne. Les tentures étaient épaisses, longues et couvrantes. Il ne trouva pas meilleure cachette dans cette petite pièce où il se trouvait exposé.

Le bas de son visage et ses cheveux étaient couverts par ses vêtements. Il ne laissait apparaître que ses yeux.

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