16: Un date précipité

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"Malice"

C'est ainsi qu'il l'avait renommée pourtant d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, aucune présentation n'avait été faite. Elle se demandait d'où provenait ce surnom étrange tout en étant bercée par le son de ses pas. Ahmed n'était pas aussi lucide qu'il ne l'avait imaginé et il avait du mal à penser à la suite de son plan qui commençait déjà à devenir confus. Elle était assise à ses côtés et ignorait tout de ses intentions. Ce n'est pas par la force qu'il espérait la convaincre de le suivre et lui même ne parvenait pas à se comprendre. Il était en train de perdre la raison et il sentait son esprit divaguer.

Tout cela était censé n'être qu'un rêve pourtant l'adrenaline qu'il ressentait était trop intense que pour être irréelle.

Comment un jeune garçon qui se baladait quotidiennement avec ses souliers vernis, premier de classe et irréprochable avait-il pû devenir un recherché en poursuite avec la police et les services médicaux ?

Sa mère ne devait même pas être inquiète. En réalité, son fils lui importait peu. Elle se réjouissait uniquement d'en avoir fini avec sa parentalité. Ahmed se sentait blessé par le peu d'estime qu'elle portait à son égard, lui qui avait pourtant fait tellement d'efforts pour conserver une bonne relation avec sa mère. Il en était ainsi.

Cette fois-ci ci, c'était différent car cette situation ne l'impliquait plus personnellement. Elle comptait sur lui et dépendait de lui désormais.

Il devait à tout prix se ressaisir et prendre la situation en main.

Il faisait assez chaud et ils ne s'étaient pas adressé un mot depuis leur réveil. L'arrivée du propriétaire du terrain sur lequel ils se trouvaient interrompu leur partie de roi du silence.

A: Lève-toi vite et suis-moi !

Ils rangèrent les sacs en quelques secondes et se mirent à courir. Le propritétaire eu le temps de crier et d'appeller la police. Leurs photos passaient à la télévision et les proches de Malice devaient être inquiets. Il semblait mal en point contrairement à elle et étrangement elle était confiante. Elle avait cette familiarité à chaque regard sans parvenir à l'expliquer. Elle voulait en savoir plus alors que lui commençait à fatiguer.

Il s'arrêta un bref instant pour reprendre sa respiration tandis qu'elle vit la police arriver et se rapprocher. Elle s'inquiéta et la fatigue commença à prendre possession d'elle aussi. Son corps était sur le point de se relâcher et elle se souvint qu'elle ne voulait pas se réveiller.. sans savoir.

Il allait avoir des ennuis mais cela ne le préoccupait pas d'avantage car il n'avait plus rien à perdre à ce stade. Il s'asseya et elle pû appercevoir que son visage était crispé et qu'il avait du mal à respirer. Elle s'agenouilla à sa hauteur et pour la première fois se mit à lui parler.

M: C'est quoi ton nom ?

A:..Amed.

Un poids semblait avoir quitté son coeur après l'avoir dit.

M: Relève toi sinon tu vas avoir des ennuis. Il ne reste que quelques mètres.

A: Je le sais mais je n'arrive pas à reprendre mon souffle.

M: Concentre-toi sur ta respiration et fais abstraction du contexte.

Il parvint à se calmer instantanément et chaque seconde était comptée. Elle ne le lâcha pas du regard afin qu'il ne se sente pas abandonné comme elle l'avait été lorsqu'elle était dans cet état. Il compris qu'elle souhaitait autant que lui connaitre la fin de ce rêve et se remit à courir.

Ils prirent de l'avance et arrivèrent face à une galerie commerçante. Ils devaient reprendre des forces et changer de vêtements afin de ne pas être reconnu.

Malice commençait à se sentir fatiguée et la révolte montait petit à petit en elle. Il lui prit le bras en lui indiquant d'entrer dans la galerie mais elle refusa de bouger.

A: Que fais-tu ? Nous devons nous presser.

M: Tout ce que je souhaitais c'était des réponses à mes questions et tu m'as embarqué dans un voyage dont j'ignore le but et la destination. Je veux des explications claires et brèves.

A: Tu n'auras pas l'occasion d'en avoir s'ils me retrouvent. C'est bien pour cela que nous courrons.

M: Hier soir, nous avons eu l'occasion d'en parler et tu n'as rien dit. Pourquoi me fais tu attendre ?

A: S'il te plait, entre. Le courage m'a manqué et j'étais trop fatigué pour trouver les mots justes.

Elle resta figée et exigea plus de réponses.

A: Je ne peux pas te forcer à continuer de fuir mais si je me fais arrêter nous serons deux à perdre. Moi aussi je veux en finir avec ce rêve. Il dure depuis trop longtemps.

M: Ce rêve ?

Malice comprit qu'il ne provenait pas seulement de son subconscient et que la situation leur était étrangement commune. Il est vrai qu'elle ne lui accordait pas pleinement sa confiance mais elle choisi de le suivre.

Ils n'avaient rien mangé depuis ving-quatre heures et ils n'avaient pas prévu de provisions. Amed se précipita dans une boulangerie afin de prendre commande.

Le temps était compté avant que quelqu'un ne finisse par les reconnaître mais ils étaient contraints de reprendre des forces. Il se rasseya avec la commande et ne mangea pas tandis qu'elle se rua sur son plat.

M: Tu ne manges pas ?

A: Comment puis je être sûr que tu ne me dénoncera pas après avoir vu mon visage ?

M: Pourquoi te dénoncerais-je maintenant ?

A: Je..c'est trop tôt.

M: De toute manière, ton visage m'est flou.

A: Que veux-tu dire ?

M: Je n'arrive pas à le voir, tout simplement.

A: Je mangerais plus tard. Nous devons trouver de nouveaux vêtements rapidement.

M: D'où provient l'argent que tu possède pour acheter tout cela ?

A: De mes économies. J'ai travaillé pendant longtemps.

M: Et tu as économisé pour ceci ?

Elle s'apprêtait la bouche pleine à lui poser de nouvelles questions mais il se leva brusquement affichant un sourire narcquois. Il régla l'addition et lui laissa à peine le temps de finir.

MALICEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant