15: Course poursuite

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Ils avaient quatre directions possibles pour fuir la police dont trois qui étaient accessibles: le grillage de droite et de gauche et la clôture en bois derrière la balançoire. C'est en regardant cette clôture qu'elle se souvint du rêve d'évasion qu'elle faisait depuis des années. C'était de ce rêve dont il s'agissait, elle le savait désormais.

Il lui demanda furtivement quelle était la meilleure direction à emprunter en ayant l'intention de prendre celle qui se trouvait à l'opposé. Il était assez malin que pour ne pas la sous-estimer. Cependant, elle lui indiqua la bonne direction qui était celle de la clôture mais il n'en écouta rien. C'est après avoir franchi le grillage de gauche qu'il prit conscience de son erreur et se dirigea finalement vers la balançoire en l'entrainant avec lui. Il passa la clôture et se tourna vers elle lui hurlant avec insistance de le rejoindre. Prise de panique, elle ignorait que faire.

Elle était certes plus en sécurité ici et elle savait qu'il avait une arme mais elle voulait connaître son identité. Elle ne se posa pas d'avantage de question et grimpa en deux enjambées la clôture, se disant qu'elle n'avait plus rien à perdre.

Derrière cette colonne de planches se cachait un petit abri dont elle n'aurait jamais pû imaginer l'existence. Il semblait avoir abrité une vie humaine, un court temps. Derrière cet abri se trouvait un chemin étroit et boueux assez long qui finissait par mener à une route. Après avoir couru quelques minutes, Amed essouflé s'asseya dos contre un muret. Elle s'asseya également à une certaine distance de lui, un instant pour se reposer.

Il regarda son arme dans laquelle son reflet brillait en soupirant à l'idée d'avoir pû inspirer la crainteàcelledont il voulait la validation. Il glissa en long sur le sol l'arme jusqu'à elle afin de lui faire comprendre qu'elle était sienne désormais. Cette arme appartenait à son père et n'avait pas servi depuis plusieurs lustres. Celui-ci était policier et était décédé il y a quelques années alors qu'Ahmed n'était âgé que de 4ans. À sa mort, sa mère avait tenté de cacher cette arme au mieux durant toutes ces années mais Ahmed se l'était finalement procuré.

Quel paradoxe de le voir aujourd'hui poursuivi par la police pour divers délits, lui qui était connu pour son éducation irréprochable et sa douceur.

Ce rêve venait de débuter mais elle était déja lassée par tous ces secrets. Elle voulait uniquement connaitre son identité à travers cette course poursuite et elle se connaissait impatiente de nature. Il eu un regard pour elle lorsque la nuit et la pluie débarquèrent en trombe et qu'il eu l'occasion de constater qu'elle était restée à ses côtés. Le sol devint boueux et il utilisa ses vêtements de rechange en guise de couvertures. Lorsqu'elle fût endormie, il prit le temps de vérifier qu'elle était suffisament couverte du vent tandis que lui ne parvenait pas à s'endormir.

Comment pouvait-elle dormir et rêver..en plein rêve ?

Elle se réveilla dès le lever du soleil alors que lui dormait à peine. Elle ouvrit le sac à dos de son ravisseur dans le but d'y trouver une bouteille d'eau mais y trouva son carnet à la place. Elle hésita quelques secondes avant de l'ouvrir mais finalement les pages étaient toutes brûlées. Elle trouva une bouteille d'eau et s'humidifia, remetta ses cheveux en état et se rasseya afin de prendre le temps de réfléchir aux événements précédents.

Effectivement, elle se souvenait s'être endormie et avoir étonnement plutot bien dormi alors que peu de temps auparavant le jour était revenu. Elle devait avoir perdue la notion du temps mais elle savait que s'endormir lors d'un rêve était anormal. À peine réussissa-t-elle à taire les questions dans sa tête qu'Ahmed se réveilla.

Ses traits soudainement lui semblaient plus perceptibles mais pas encore sufisamment. C'est comme si la brume qui floutait son visage était devenue plus légère.

Il semblait perdu lui aussi et avait besoin de réfléchir. Cependant, selon lui, un détail nécessitait clarification:

A: Tu sais l'arme..
Je ne l'ai pas acheté à des dealeurs ou des mafieux, je ne sais même pas comment bien m'en servir pour être honnête. Si je t'avais simplement demandé de me suivre ça aurait été moins crédible.

M: Tu m'as pointé l'arme dessus pour ensuite me la donner. Ce n'est pas plus crédible.

A: Je te l'acorde, dit-il en rabaissant mécaniquement la tête vers le sol pour cacher sa honte. Il faut qu'on y aille on a de la route à faire.

M: N'ai-je pas droit à des réponses ?

A: Patience Malice.

Elle resta perplexe face à ce surnom dont elle ne connaissait pas encore le sens mais elle aimait le ton avec lequel il l'avait prononcé. Malice était paradoxalement devenu un nom plein d'amour et de douceur.

MALICEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant