Ta Vie Pour La Mienne

5 - L'appartement d'en face

Voici un chapitre bien plus joyeux, pour réchauffer vos petits cœurs ❤️

Dans la tête de Louis – Deux mois plus tard

- « Qu'est-ce que tu fais ? »

J'essaie de sourire à la petite fille, assise sur la table de la cuisine. Mais, c'est compliqué quand ses petits doigts tirent sur ma lèvre. Je l'empêche de tomber, d'un bras autour de son corps. Alors, de ma main libre, j'attrape son poignet et l'éloigne doucement. Sa lèvre inférieure remonte légèrement, avant de trembloter. Attendri, je dépose mes lèvres sur son petit nez.

- « Je sais que tu essaies de m'amadouer, petit amour, soupirai-je, libérant son bras. Et ça marche, putain !

- Arrête de jurer, Louis !

- Excuse-moi, Maman, grimaçai-je. Tu es sûre de ne pas vouloir rester pour dîner ? Li' m'a ramené un plat de lasagnes... »

Depuis que j'ai réintégré mon appartement, il y a maintenant six semaines, mes collègues de caserne viennent régulièrement me voir. Et, à chaque visite, ils se ramènent avec de la bouffe. Je crois qu'ils ont peur que j'arrête de me nourrir... Ce que je serais probablement capable de faire, si je n'avais pas à veiller sur les bébés...

- « Je dois aller récupérer les jumelles à leur cours de danse, d'ici une heure. La prochaine fois, mon cœur ?

- Bien sûr. Tu es toujours la bienvenue. Les petits amours adorent voir leur Mamy Jay... »

Mamy Jay. La première fois qu'Aaron a appelé ma mère comme ça, j'ai bien cru qu'elle allait s'évanouir. Mais, à la place, elle a attendu que je récupère mon filleul pour lui donner une claque sur le bras. Alors, jour après jour, nous avons continué à la charrier. Et, maintenant, c'est devenu son nom officiel.

Je tourne la tête vers le salon, jetant un œil vers William. Mon petit gars est profondément endormi. Ses petites lèvres sont recourbées en une moue adorable. Un sourire attendri étire mes lèvres en le voyant serrer son koala en peluche. Cadeau de Zaynie... Comme toujours, Will est une vraie marmotte. Quant à sa sœur, elle n'est toujours qu'une petite pile électrique.

- « Est-ce que tu as pris une décision, Louis ? demande ma mère, attirant mon attention. Concernant l'adoption ?

- Pas encore... C'est toujours étrange, pour moi..., soupirai-je. J'ai l'impression qu'en faisant ça, je prendrai leur place... Je ne veux pas les remplacer. Aaron et Rose seront toujours une partie d'eux...

- Leur donner ton nom ne fera pas disparaître cette partie d'eux, chéri... Tu sais qu'Aaron a toujours voulu porter le même nom que toi. Il t'admirait tellement... Et, s'il avait été mineur quand nous avons perdu Kim, Mark et moi l'aurions adopté... »

Je me souviens, oui... Quelques-mois après le décès de Kimberley, Aaron a presque supplié mon père de l'adopter. Mark n'est pas mon père biologique mais, quand il a rencontré Maman, il n'a pas hésité à m'adopter. Je porte aujourd'hui son nom et, je sais qu'Aaron voulait qu'on soit de vrais frères grâce à Mark... Mais, entre la séparation de mes parents, les démarches administratives et l'âge d'Aaron... Ça ne s'est pas fait.

- « Je ne serai jamais un aussi bon père que Mark et Aaron...

- Tu te trompes, Lou...

- Maman, soupirai-je. Tu dis...

- Non, mon chéri, me coupe-t-elle. Je ne dis pas ça parce que tu es mon fils. Ces enfants ont perdu leurs parents... Et c'est vraiment triste. Mais, ils n'ont que neuf mois. Ils ne réalisent pas réellement ce qu'il se passe... Toi, par contre, tu as perdu ton meilleur ami. Ton frère... Et tu souffres encore, mon bébé... Je le vois.