Se protéger de la tempête est le plus important pour minimiser les dégâts.
Lucrèce vit dans un océan de drame, elle le maîtrise, l'apaise pour que ses vagues ne la noient pas.
C'est sans compter sur Ivarsen qui brise les règles de la nature, une r...
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Durant quelques minutes, je suis rester seul, pongé dans le noir. J'en ai profité pour arranger mon uniforme. Après cela, je referme la porte du cagibi et reprends ma route vers le couloir et les salles de cours. Comme s'il ne s'était rien passé du tout. Rien du tout.
Elle ne veut pas être impliquée avec moi. C'est pour ça qu'elle est partie dès qu'elle en a eu l'occasion. Je songe à ses bras autour de son corps recroquevillé au sol. C'était violent, la crise était terrible. On le devinait à ses tremblements et ses spasmes incontrôlables.
J'aimerais en connaître la raison, elle seule renferme ce mystère qu'elle garde précieusement. Elle souffre d'angoisse. J'ai cru qu'elle allait agoniser, que ses bras allaient la lâcher. Sa respiration pantelante, la frénésie avec laquelle elle me suppliait pour des pilules. Des pilules qui la sauvent de cet horrible cauchemar éveillé.
Elle subit en silence.
L'admiration débordante rompt mes pas. J'arrête de marcher au milieu du couloir pour prendre mon visage en main et réaliser l'ampleur des dégâts. Il me faut environ une minute pour reprendre mes esprits. Comment fait-elle ? Lorsqu'il n'y a personne, quand les médicaments ne sont pas là. Comment fait-elle ? La pitié que je ressens à son égard est si intense que j'ose me demander ce que je fais ici, à ne pas surveiller qu'elle ait une rechute.
En reprenant ma route, j'aperçois une masse blonde, ainsi qu'une noire aux bouclettes sauvages. Jasper et Amon avancent dans ma direction de braves sourires aux lèvres, leurs uniformes respectifs leur donnent l'air négligé. Des deux cravates, aucune n'est serrée correctement, leurs chemises ne sont même pas rentrées convenablement. En prime, leur conversation est bien trop bruyante.
— Je m'en fous, même si juste avant, on a une soirée, rétorque Amon, l'air dur. Tu ne prendras rien !
Le dos de sa main frappe son poitrail pour le stopper, il plisse les yeux et penche la tête d'un côté, comme s'il essayait de mieux lire en lui.
— ... Tu n'as qu'à pisser dans le pot à ma place, propose Jasper, l'air détendu.
Les dépistages sont de plus en plus fréquents afin de contrôler les différentes équipes de sport, cela garantit le bon déroulement des rencontres, des matchs ou lors d'événements. Ils marquent aussi une transition entre les week-ends festifs et ceux où l'on impose une bonne conduite. C'est pour éviter les accidents, et assurer le respect du règlement intérieur de l'école.
Jasper trouve refuge dans la drogue, c'est sa bouée de sauvetage. J'en ai déjà consommé aussi. Mais moins régulièrement. Parfois, je pense à l'en éloigner, lui en revanche sait comment me convaincre et y renoncer.
— Tu n'as pas l'air de comprendre, reprend sérieusement Amon. Tu dois être clean. Il n'y a pas d'entourloupe possible, on passe un par un.
Jasper prend conscience de ma présence, me lance un léger coup d'œil avant de reposer son regard hésitant sur le brun.
