Oak Ridge Campus #1 King © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)

Chapitre 13 - King 🏒

— Pourquoi tu souris comme un imbécile heureux ?

La voix de Cass me ramène à l'instant présent. Cela fait quinze bonnes minutes que je jubile en silence. Depuis ce coup de fil de la part de Wolfy, j'ai repris du poil de la bête.

À cause des fêtes qui n'ont pas cessé de s'enchaîner ces derniers jours, sans oublier le tournoi, je suis claqué. Je me rends en cours, j'ai des airs de zombi. Puis, les entraînements continuent, bien entendu, sinon, ce n'est pas drôle.

Bref, depuis ce matin, j'avais la tête dans le cul, j'étais grognon, mais en recevant cet appel de Brooke... on peut dire que mon humeur a changé de manière radicale.

Ça pour une surprise, je dois avouer que je n'attendais plus qu'elle me contacte. Près d'un mois s'est écoulé depuis l'incident dans son jardin. Néanmoins, savoir qu'elle attend toujours que je la rembourse m'amuse autant que ça m'excite.

Cependant, songer à la fête qui aura lieu ce week-end en honneur à l'équipe me fout un coup au moral. Ça aura lieu samedi chez Miles, Jarod et Seth. Ils font partie de la fraternité DEZ – Delta, Epsilon, Zeta – et les membres sont réputés pour organiser les meilleures bringues de toute l'histoire de l'université d'Oak Ridge. Elles sont démentes, c'est la décadence même.

Dans ce cas, pourquoi ne suis-je pas plus enthousiaste ? Parce que même si Montgomery ne s'y est pas opposé, il n'a pas oublié de me mettre en garde. Cette première victoire de l'équipe ne me libère pas de mon épée de Damoclès : il est hors de question que je reprenne mes activités de queutard en série pendant la saison, et ce, même si nous remportons tous les matchs. Est-ce que ça m'énerve ? Oh que oui ! J'aurais aimé célébrer ce premier succès entre les bras d'une jolie fille, aux yeux gris foudroyants, aux cheveux soyeusement bouclés et à la bouche terriblement insolente.

Ouais, Wolfy me hante beaucoup trop à mon goût. Le pire dans tout ceci ? C'est que je suis pieds et poings liés. Mis à part attirer son attention en la sortant de ses gonds, je ne peux rien faire d'autre. Même lorsqu'elle fulmine, elle est canon cette fille ! Derrière ses airs plutôt calmes se cache un volcan sur le point d'entrer en éruption. Malgré moi, je ne peux pas m'empêcher de me demander ce que donnerait un corps à corps entre nous.

Je dois la rejoindre dans un peu moins de deux heures, et le temps commence à me paraître long.

Après trois semaines, l'embêter plus que de raison me semble une perspective très alléchante. Ce serait dommage de passer à côté d'une telle occasion, n'est-ce pas ?

— Alors ? Tu comptes cracher le morceau ou tu vas continuer à sourire tel l'abruti que tu es ? marmonne Cass.

Je lui lance un regard en coin, l'air mauvais.

— Ce ne sont pas tes oignons, réponds-je finalement.

— Ça fait un bout de temps que je ne voyais pas cette lueur dans ton regard, renchérit-il.

— Quelle lueur ?

— Lubrique, mec. Lubrique. T'es tellement en manque que tu sauterais une poupée gonflable. Je t'en offrirai une pour ton anniv, si tu veux, me charrie-t-il en lançant sa gomme en l'air pour la rattraper. Ou alors une en silicone... Fais ta wishlist, mon gars ! Avec Ian, on va se cotiser.

Je le gratifie d'un doigt d'honneur, ainsi que d'une moue dégoûtée.

Assis à une table de la bibliothèque, nous essayons de bosser nos cours. Ou plutôt, j'essaye. Cassidy s'emmerde tellement qu'il a même dessiné des bonhommes avec des têtes de gland – littéralement – sur son livre de texte. Les autres étudiants nous foudroient du regard lorsque nous parlons un peu trop fort. Cependant, la bibliothécaire nous apprécie bien. En débarquant, elle m'a même félicité pour ma performance lors du tournoi Ice Breaker. Qu'y puis-je si je suis doué ? Le talent, ça ne s'apprend pas. On a ça dans le sang, et Knight sait parfaitement de quoi je parle.