Je manque de m'étaler en descendant les valises de ma grand-mère au rez-de-chaussée. Seigneur ! Qu'est-ce qu'elle a mis dedans ? Un cadavre ? Elle ne part qu'une semaine à Virginia Beach avec ses amies de la paroisse, mais on dirait qu'elle déménage pour de bon.
En arrivant de mon cours de patinage, elle m'a pris de court en me racontant que demain, elle partait pendant quelques jours à la mer, malgré le fait que nous soyons en plein mois de novembre. J'ignore ce qu'elle va y faire avec ses acolytes, mais elle semble tout excitée.
Arrivée en bas, je dépose les deux sacs près de l'entrée.
Après une journée des plus étranges, où les questions n'ont cessé de fuser dans ma tête, je me sens un peu moins anxieuse. J'ai hâte d'être à demain, de voir King et de pouvoir m'excuser pour tout ce qui s'est passé la semaine dernière. Ma conversation avec Ian a fini de me convaincre.
— Brooke ! m'appelle ma grand-mère depuis le premier étage. Tu veux bien venir me donner un coup de main ?
Je me demande ce qu'elle cherche encore. Depuis tout à l'heure, elle veut mettre la main sur un maillot de bain qui semble se faire désirer. Apparemment, l'hôtel où elle va loger est pourvu d'un spa, qu'elle compte bien visiter pendant son séjour.
Quelques secondes plus tard, je me retrouve dans sa chambre, sur son lit en tentant d'attraper une boîte en carton qui traîne en haut de son armoire.
— Celle-ci ? lui demandé-je avant de la descendre.
— Oui, je crois bien qu'il se trouvait là. Je ne l'ai pas mis depuis au moins dix ans.
— Ce ne serait pas mieux d'en acheter un nouveau ? lui proposé-je.
— C'est trop tard, maintenant. Allez, descend la boîte.
Amusée par son air pressé, je m'exécute. La poussière qui se trouve au-dessus du carton chatouille mes narines, j'éternue violemment.
Je dépose son bien sur le matelas et l'ouvre, pour trouver plein de vêtements qui datent d'un bail. En fouillant à l'intérieur, elle finit par dégoter le maillot de bain tant convoité. Victorieuse, elle le brandit.
— Je savais que tu étais là, petit filou ! J'espère qu'il me va encore... même si je crois qu'il m'ira un peu grand. En dix ans, j'ai pas mal maigri, constate-t-elle en plaçant le bout de lycra devant elle.
Oui, j'imagine bien. Elle a d'abord perdu son fils, peu de temps après son mari... le deuil a un effet dévastateur sur le corps.
— Je suis certaine qu'il t'ira comme un gant, mamie.
Elle relève le regard, puis me sourit, les joues empourprées. Ce serait bien si pendant son séjour à Virginia Beach elle se trouvait un prétendant. Elle a encore plein d'années devant elle, et je suis certaine que ça lui ferait beaucoup de bien.
— Avoue, toi et tes copines partez draguer du beau mec, hein ?
Les yeux écarquillés, elle finit par rire et se dandiner sur place, ce qui déclenche mon hilarité.
— Tu sembles aller mieux, ma chérie. Tu as pu mettre les choses au point avec King ?
— Pas encore, soupiré-je, un peu dépitée. Il rentre demain de Richmond, il est chez sa mère d'après ses amis.
— Ne t'en fais pas, me console-t-elle en me prenant ma main avant de la tapoter. Tout va bien se passer.
Afin de ne pas l'inquiéter plus que nécessaire, j'arbore un sourire qui se veut convainquant, même si, au fond, je suis morte de trouille. Faire face à ses peurs n'a rien d'aisé, et je ne fais que ça depuis ce week-end.
VOUS LISEZ
Oak Ridge Campus #1 King © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)
Romance#campus #hockey #patinage #romance #hefellfirst #spicy #newadult «Féroces sur la glace, fiers dans la victoire» Après une humiliation aux proportions cosmiques et une blessure grave, Brooke est obligée de tirer un trait sur le patinage artistique et...