Aurora - Runaway (VERSION NON CORRIGEE)

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Tw alcool, émétophobie

Je finis par annoncer que je vais me coucher. Il n'est que 17h mais tous les cours de la journée ont été annulés et je suis totalement épuisé de la lutte de tout à l'heure. Les dommages que je fais subir à mon corps depuis des années - pauvre naïf que j'étais alors de croire qu'on pouvait tuer la mort elle-même ! - le rendent encore plus fragile qu'il ne l'était déjà, et à 30 ans j'ai déjà l'impression d'en avoir 50. Qu'est-ce que ce sera quand j'en aurais effectivement 50 !

Enfin, si je survis d'ici là.

Mais si je dois sacrifier ma misérable existence pour sauver celle d'un enfant, je le ferais sans hésitation. Ce n'est pas comme si ma vie valait la peine d'être sauvé de toute façon.

Je me déshabille afin de rester en débardeur et caleçon, puis je m'allonge dans mon lit sans cesser de pleurer. Je n'arrive même pas à assimiler ce qui vient de se passer. Mais qu'est-ce que c'est que cette journée encore... Une minute je vivais un moment de félicitée parfaite, en harmonie avec moi et la nature, la minute suivante je me retrouve à boire seul dans ma chambre ce cocktail dont je raffole qui est planqué dans un coffre avec cadenas avec d'autres affaires précieuses, comme le foulard que Leah m'avait donné, ou mon bracelet ensorcelé par Jared dont le symbole représentait un drapeau kabyle se mouvant au gré du vent, après avoir combattu quelque chose qui n'était plus censé exister et avoir accepté avec mes plus proches amis qui m'ont trahi et que je n'ai pas encore pardonner de mourir s'il le faut dans 10 ans.

C'est beaucoup trop pour mon pauvre cerveau qui réclame à cor et à cris d'êtres engourdi par la délicieuse boisson rosâtre qui tournoie dans mon verre. Alors je bois, parce que ce soir les voix sont insupportables, qu'elles parlent toutes en même temps, et beaucoup trop fort "Vos gueules" me dis-je à moi-même en marmonnant. Parler commence à être compliqué. Je bois une bouteille, puis deux. Le magic cherry, c'est 75 % de vodka pur, et avec ma faible tolérance à l'alcool, je suis très vite complètement saoule. Je me sens mal, mais je m'en fous. Enfin, pas au point de me vomir dessus, alors je décide d'aller dans la salle de bains avec ma bouteille toujours à la main.

Je titube tant bien que mal jusqu'aux toilettes, juste à temps pour y vomir ce que je n'avais pas mangé, ce qui me fait réaliser que je n'ai en fait rien mangé aujourd'hui. J'ai oublié. Oublié de manger. L'idée est tellement risible que je me retrouve là à rire comme un bossu – tiens d'ailleurs, ça sort d'où cette expression ? - assis à côté de la cuvette, à boire et à vomir, riant comme si la situation pouvait être drôle sous un angle que moi seul était capable de voir. Rire me fit vomir à nouveau, et quand je me rassis le monde tournait tellement que je choisis de fermer les yeux pour laisser au monde le temps de revenir à la normale. Je crois que je me suis même endormi quelques minutes. Ce ne serait pas la première fois que je m'endors dans la salle de bains, ni même la première fois que je me retrouve à dormir dans la salle de bains dans cet établissement. L'alcool m'endors. Ou c'est la vie qui me fatigue. L'un ou l'autre. Qu'est-ce qu'on en a à foutre de toute façon.

Je décidais de me féliciter d'avoir trouvé cette phrase pleine de sagesse en m'accordant une rasade supplémentaire. A ce stade, je ne sentais même plus vraiment le gout de ma boisson, juste la brûlure parfaite du liquide coulant au fond de ma gorge avant de se noyer dans mon estomac et de se mélanger avec sa copine bouteille numéro une. Incapable de les laisser ouvert plus longtemps, je fermais les yeux quelques instants à nouveau.

Quand je les rouvris, Athènes se trouvait devant la porte de ma salle de bains et me regardait. 

Echos : Partie 1 ; DestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant