Cloudy June - FU in my head (VERSION NON CORRIGEE)

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Tw sexe, cicatrices

Je vis alors un des meilleurs moments de ma vie. Ou à minima de ma vie sexuelle. Ça faisait des années qu'on ne s'était pas touché, et c'était sa faute et la mienne et ça n'avait plus d'importance quand il m'a demandé s'il pouvait me déshabiller en m'embrassant. Ces dix années n'avaient plus aucun sens. Alors dans la clarté de la lumière du jour qui entre par sa fenêtre, Athènes et moi finissons de nous pardonner. Je caresse doucement les deux fines cicatrices qui courent sur son torse. Je les ai toujours trouvés magnifiques, et elles le sont encore plus maintenant qu'il s'est fait tatouer pour les mettre en valeur. Je le lui dis. Il m'attire encore plus près de lui en caressant ma peau dans mon dos et j'embrasse son cou en souriant. On passe des heures dans cette chambre, juste lui et moi, à s'enlacer, à se caresser, à aimer le corps de l'autre plus que le nôtre, ce qui n'est pas forcément très sain, mais ça fait tellement plaisir de se voir sans la culpabilité de notre propre regard faussé par les complexes. Juste nous, comme on est vraiment. Nos cicatrices, si différente mais qui se ressemblent pourtant parfois. Quelques heures hors du monde et de ce qui nous attends, on profite de ce qu'on peut offrir l'un à l'autre.

Je ne suis pas amoureuse d'Athènes. Je l'aime. Je ne sais pas ce que ça veut dire d'être amoureux. Je sais juste que je tiens énormément à lui, que j'adore être avec lui. C'est mon ami le plus proche avec Orion, mais ces moments d'intimités qu'on partage ajoute quelque chose entre nous que je n'ai pas avec Orion, même si tout était différent avant, quand on était ado. On était ensemble, tous les trois. C'était un véritable méli-mélo de savoir qui était avec qui à l'époque. Il y a eu Orion Athènes et moi. Orion et Raveen. Moi et Calliope, qui n'était pas une Echos, ce qui a causé notre séparation. Jared et Leah évidement. Et ça ce n'était que les couples "officiels", c'est à dire sans compter toutes les aventures amoureuses. Jared qui a embrassé Orion. Orion et Georges. Moi et Léonie, en quatrième année, à une soirée, et je suis presque sûr d'en oublier beaucoup. On était des ados, ce n'était pas très étonnant. J'aimais qui on était. J'aimais cette liberté qu'on avait instauré entre nous : on s'aime, on est ensemble, mais on peut faire ce qu'on veut avec d'autres personnes. Après tout, qui allait nous en empêcher ? On était tous les trois d'accord pour ça, c'est ce qu'on voulait tous les trois.

Orion avait fini par nous quitter Athènes et moi, avant la Grande Bataille. Mais officiellement, Athènes ne m'avait jamais quitté, et je ne l'avais jamais quitté non plus. Et c'est comme ça que je me sentais, allongé contre lui. Comme s'il ne m'avait jamais quitté.

Mais la félicitée ne peut durer éternellement, et il nous a bien fallu quitter sa chambre. Je lui volais sans scrupule une de ses chemises longues, et comme la faim nous tiraillait, nous nous sommes dirigés vers la cuisine, dans laquelle on a retrouvé Orion et Raveen en train de manger et de parler. Enfin on Orion parlait et Raveen lui souriait. Il avait toujours un faible pour lui, ce qui était compréhensible. Si on ne me comptait pas, Orion était le plus proche ami de Raveen. Il l'avait toujours protégé dans les batailles qu'on a pu mener dans la Panic-Room.

Quand on entre, Orion se tait brusquement et me regarde.

"Merci pour les fleurs. Elles sont vraiment belles. Je suis désolé pour les lettres. Tu avais raison, je ne les ai pas reçus. Les torts sont partagés. Oublions ça

T'es sérieux ? Oublier tout ça ? On ne parle pas d'une petite dispute là, tu penses que c'est possible ?

Tout ne reviendra pas comme avant comme par magie. Ça va prendre du temps. Mais je n'ai ni la force ni le temps d'être encore fâché contre vous. On a plus le temps. Ça ne veut pas dire que ce n'était pas grave, ça veut dire que si on doit tous mourir à la prochaine bataille je ne veux pas mourir en étant en colère contre les seules personnes à m'aimer encore. On a d'autres problèmes à régler. Je n'ai pas encore bien digéré tout ça, mais je ne peux plus vous en vouloir comme à l'époque où je ne savais pas où vous étiez, pourquoi vous ne me contactiez pas, et où vous ne vous étiez pas excusés. Peut-être que je fais une connerie, mais honnêtement je crois que c'est mieux comme ça. Maintenant, on devrait parler de ce qu'on va dire aux enfants demain. Ça va être difficile à gérer.

Ça c'est clair... soupira Athènes

Raveen, on fait cours ensemble ? On les a les deux premières heures de la journée.

Il acquiesça, et on resta assis un moment en silence à réfléchir.  

Echos : Partie 1 ; DestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant