Chapitre 1

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La journée était chaude. Ce type de chaleur qui empêche de penser clairement, la sueur qui dégouline des tempes puis vient parfois se loger dans tes yeux. Ça rend irrationnel, peut-être même plus que d'habitude.

Mais Sidjil ne pense pas à ça, il pense seulement à où il voudra placer sa voiture dans ce jeu de pétanque extrême. Il a toujours aimé l'adrénaline. Depuis son enfance, il a un goût pour le danger et pour aller toujours un peu au-delà de la limite. Aujourd'hui, rien n'est différent, uniquement qu'il puisse le faire avec des spectateurs. Avec un public.

Il observe le parcours que sa voiture doit faire pour se rapprocher du cochonnet. Mais sa vision est obstrué par la voiture rouge de Maxime. Suite au magnifique flop de Billy, qui l'avait envoyé à l'autre bout de la piste, (après l'avoir cassé évidemment), le jeu avait perdu son sens. Pas évident de gagner, si il n'y a plus de but. Mais les rayons de soleil sur la piste mouillé faisait réfléchir la voiture bien rouge de Maxime, ce qui créait presque une illusion d'optique. Un sourire se dessina sur les lèvres de Sid, lorsqu'il trouva une solution à son problème.

« Tu te rapproches de quoi ? » entend-t-il de la part de Théodort, qui lui aussi était déçu par la tournure des événements.

« De Maxime, » répond Sidjil, ses dents blanches apparaissant sous son sourire, lui donnant une allure menaçante. « Il est de la même couleur que le cochonnet ! » rajoute-t-il en s'installant dans sa voiture.

À travers la radio, on entendit les grésillement de la voix de Maxime, plaidant pour un peu de précaution. Mais Sidjil ne l'entendait pas, la chaleur avait trop brouillé son cerveau et le pic d'adrénaline avait déjà accéléré son rythme cardiaque.

Les rires et encouragements de ses amis l'excitaient d'avantage, accompagné de la mélodieuse musique de la voix paniqué de Maxime. Il démarre la voiture, les vibrations du véhicule en fin de vie faisant tomber quelques gouttes de sueur le long de son nez. Le cascadeur essaye de le prévenir du danger, l'implore à aller doucement. Le barbu le regarde droit dans les yeux, sourire toujours au coin de la bouche, et l'envoie chier.

Aucune chance qu'il y va « doucement ». Il aimait bien Maxime, mais jamais il ne louperait une opportunité pour châtier le plus petit. La voix de celui-ci pris progressivement de l'ampleur, mais Sidjil avait déjà retiré le frein à main.

Les mains sur le volant, il pousse sur les gaz. « Pas de retour en arrière » pense-t-il en lâchant un rire d'anticipation. Les yeux braqués sur son but, il sentit la voiture prendre de la vitesse, dépassant les 30 km/h conseillé par la production.

Et puis une petite goutte d'eau salé passe la barrière de ses cils et vient se glisser dans ses yeux. La piqûre soudaine de la perle de sueur fit que Sidjil ferma les yeux subitement pour essayer d'apaiser la brûlure. La suite des évènements était prévisible. Le choc de la douleur, le lever la main pour se frotter l'œil, suivi du mouvement spastique du volant, fit qu'il perdit le contrôle du véhicule.

Tout arriva très rapidement.

A toute allure, sa voiture roulait sur la véhicule rouge. Sidjil n'avait même pas le temps de ressentir la panique avant que le côté de sa voiture entrait en contact avec celle de Maxime.

Le casque pris le gros de l'impact destiné à la tête du barbu, en plus du fait que c'était majoritairement le côté passager de la voiture qui avait subi le choc. Et finalement, la voiture arrêta de bouger. Sidjil ouvrit les yeux doucement, en regardant autour de lui pour déterminer l'étendue des dégâts.

Il se roula la nuque et senti une petite décharge au niveau de ses cervicales. Ouf, il n'avait rien, surement qu'un torticolis qui ne le lâchera pas de la semaine. Il poussa alors un petit cri et un rire de victoire. 

Aucun Risque, Pas de PlaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant