Chapitre 2

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Tout ce que Maxime savait, c'est qu'il avait putain de mal à la tête.

Ça faisait 30 minutes qu'il s'était réveillé dans sa voiture démoli, confus et désorienté. Les ambulanciers l'avaient délicatement transporté jusqu'à l'arrière du camion, où ils avaient commencé à lui poser plusieurs questions et tâter son corps pour voir l'étendu des dommages.

Maxime ne savait pas ce qu'il s'était passé.

Il comprenait que les trois quarts.

Il regardait autour de lui, et reconnu le cadre pour le jeu foireux de pétanque à voiture. Il se souvenait d'avoir placé son véhicule, que Billy avait ruiné ses efforts, puis, rien. On lui avait donc expliqué que Sid avait perdu le contrôle de sa bagnole et était entrer en collision avec la sienne.

Sidjil.

Ces yeux bruns, qui, Maxime aurait pu jurer que quand il s'était réveillé, étaient remplis de larmes.

Le plus grand n'avait pas quitté les côtés du blessé depuis qu'il avait été amené à l'ambulance. Les bras croisés, il était debout à quelques mètres des intervenants, après avoir été grondé à plusieurs reprises pour avoir été au chemin. Par contre, il ne quittait jamais Maxime du regard.

Maxime, lui, avait trop mal à la tête pour les garder ouverts longtemps. Mais à chaque fois qu'il était poussé à le faire, ses yeux trouvaient tout d'abord ceux du barbu, avant de se rediriger sur les ambulanciers.

Putain il avait mal au crâne. Plus jamais il joue à la pétanque.

« Il semblerait que vous ayez une commotion cérébrale. Le reste de votre corps a été majoritairement épargné, vous aurez un peu des courbatures ces prochains jours » dit finalement l'un des ambulanciers après avoir pris quelques notes dans son calpin.

« Et- et ça veut dire quoi » marmonna Maxime. Ses pensées étaient troublées, il n'arrivait pas à saisir le contenu des phrases prononcées.

« Vous avez reçu un choc à la tête. Il vous faudra vous reposer quelques jours, rien faire de trop ardu ces prochains temps. Vous vivez seul ? » demanda l'autre ambulancier.

« Euhm.. » C'était quoi encore la question?

« Oui, il vit seul. »

Maxime tourna ses yeux vers Sidjil, qui avait répondu à sa place. Il essaya de transmettre sa gratitude à travers son regard.

« Alors il faudra que quelqu'un reste avec vous ce soir et cette nuit. C'est important qu'une personne soit présente pour surveiller que votre état ne se détériore pas. »

« Ah, je- je sais pas, je pourrais demander à- » commença Maxime, mais il fut coupé par la voix de Sidjil.

« Je peux rester avec lui » dit-il tout en avançant d'un pas.

Leurs regards se croisèrent à nouveau. Les yeux bruns de Sid étaient remplis dune détermination inébranlable. Maxime n'avait pas l'énergie de protester, mais même s'il l'aurait pu, il ne pensait pas que cela aurait servi à grand-chose.

L'ambulancier hocha de la tête et donna quelques instructions à Sidjil, qui lui donna toute son attention.

« Putain, je pense que je ne l'ai jamais vu aussi sérieux de ma vie ! » pensa Maxime. Il n'avait jamais remarqué le petit plis qui se formait entre ses sourcils quand il était concentré. Ça vieillissait son visage, qui, d'habitude était toujours détendu. Maxime pensa que ça lui allait assez bien finalement. Il semblait plus mature.

Sidjil s'approcha finalement lorsque la discussion avec l'ambulancier prit fin.

« Je dois aller parler à l'équipe, ils vont s'occuper du.. du rangement » dit Sidjil en posant la main sur son épaule. « Je reviens tout de suite, et après on va chez toi ».

Aucun Risque, Pas de PlaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant