Lui Et Moi, Moi Et Lui

Chapitre 20

Je prends mon plateau et rejoins Juliana sur notre table habituelle :

- Coucou ! Comment s'est passée ta matinée ?
- Bien. On a de nouveau pas pour la chorée.
- C'est génial ! J'ai hâte de voir ça. T'as pas parler à Mick j'espère ?!
- Euh... Non... Pourquoi ?
- Ah ouf ! Il a pas intérêt à venir te voir hein ! Sinon sa crosse de hockey il peut se la prendre-

Je me racle la gorge et me gratte la tête en regardant mon assiette. Elle s'arrête dans ses paroles et regarde derrière elle.

Les garçons arrivent.

- Salut mon cœur ! On peut venir ? Demande Tristan

Juliana me regarde en attendant une réponse de ma part mais je me contente d'hocher la tête.
Après tout c'est Tristan.

- Merci ! Les mecs j'ai une table ! Cris t'il au reste de l'équipe

Tout le monde s'assoit sauf Mickaël qui s'arrête avant d'avoir atteint la table.

- Je... Je vais manger avec Nate... Avec Kate et William... Désolé les gras.
- T'inquiètes. On se retrouve en cours !

Il grimace avant de s'éloigner, forçant Nate à le suivre.

_____

Point de vue de Mickaël

Je m'assois à la table de Kate qui ne peut s'empêcher de me déshabiller du regard.
Nate se place en face de moi à côté d'elle.

En vrai je n'ai aucune envie de manger avec elle.
Mais je ne veux pas non plus manger avec Bella. Vu ce que je lui ai fait mieux vaut que je prenne mes distances...

C'est mieux pour nous deux.

- Salut les beaux gosses ! Comment s'est passé votre entraînement ?
- Bien, merci. Et toi t'as eu quoi ?
- Rien. J'ai séché. Je suis allée faire du shopping avec Téa aux Galeries Lafayette.
- T'y est pas aller la semaine dernière ?
- Si. Et ?
- Rien.
- On s'occupe comme on peu écoute. Vu que cette salope de Bella m'a pris la vedette en faisant l'ouverture de saison, j'ai plus rien a perdre maintenant. Sauf de l'argent mais ça n'arrivera jamais. Dit-elle avec un ricanement

Nate ne répond pas et mâche silencieusement ses pâtes.

- Et toi Mick ? Tu as fait un bon entraînement ?
- Je... Oui.

Elle se penche par dessus la table et prends ma main qui était posée à côté de mon plateau.

- Tu sais... J'ai repensé à la dernière fois. Quand t'es parti en courant.

Je retire ma main de la sienne et la cache sous la table.

Elle marque une pause, sans doute surprise par mon geste, puis reprend :

- Je sais que tu t'en veux d'être parti comme ça. Tu sais c'est normal d'avoir le trac à son premier rendez-vous. Si tu veux tu peux passer dans ma chambre ce soir, Téa dort chez sa mère. (Elle prend un regard de chien battue) Je suis toute seule et... quand je suis seule je ne me sens, vraiment, vraiment pas bien, ma dernière fois j'ai fait une crise d'angoisse et les pompiers ont mis plus d'une demi heure à me calmer... Pas vrai William ?

Ce dernier lève la tête :

- De quoi ?
- Pas vrai que je fais des crises d'angoisse quand je suis seule. Dit elle d'un ton presque tranchant
- Euh... N-

Elle le fusil du regard. La table tremble un coup.

- Si si, tu as raison. Une demi heure ! Oui je m'en souviens !

Elle se retourne vers moi.

- Tu vois... Alors je me disais que... On fera un truc... Plus intime que la dernière fois... Que tout les deux.

Je sens une boule se former dans ma gorge.

Elle bat des cils telle une biche.

- T'en dit quoi ?

Je me retourne vers Nate.

- Il peut pas-
- C'est pas à toi que je demande !

Je sursaute.

- Je peux pas. Vraiment. J'ai déjà un truc de prévu.
- Oh... JE VOIS ! TU T'EN FOUS DE MOI EN FAITE ?!

Je reste calme et prends une grande bouffée d'air.

- Oui. Tu ne m'intéresse pas.

Elle ouvre grand les yeux.
Et voilà, la bombe était lancée. Je m'étais enfin libéré.

- TRÈS BIEN ! TU SAIS QUOI ?! VA TE FAIRE VOIR ! VA BIEN TE FAIRE VOIR MICKAËL SPENSER !

Elle saisit son plateau et part en courant suivie, comme toujours, par William.

Nate se tourne vers moi.

- Et ben mon pote. Tu viens de lâcher une bombe... Sur une bombe.
- Je sais.
- Mais je suis content. Il était temps que tu le dise.
- Merci. Dis je avec un sourire forcé

On finit le repas en parlant d'un autre sujet.

____

Point de vue de Bella

Je mange en silence. En vérité je n'ai pas très faim. Enfin si j'ai faim mais je ne me sens pas super en forme.
J'ai tellement écrasé mes pâtes qu'on dirait presque de la purée.
Ça me dégoûte.

Grégory passe son bras autour de mes épaules.

- Ça va pas ?
- Euh... Non pas trop...

Je me retourne pour regarder Mickaël qui semble apprécier son repas.
AVEC KATE !

- Oublié le. Il en vaut pas la peine. Vraiment.
- Je sais bien mais j'arrive pas à me l'enlever de ma tête.
- Je comprends. Ça va passer. Tu y arriveras.

Il m'embrasse sur la tempe.

- Merci. Tu veux passer à la chambre ce soir ? On fait une soirée film avec Juju et Tristan. Tu serais le bien venu.
- Vraiment ?

Je hoche la tête.

- Cool ! Je suis partant ! Tu me diras l'heure.
- Oui.

Je lui souris et il m'imite.

Son sourire me fait toujours chaud au cœur.
Je sais que je peux compter sur lui en cas de besoin.

- Kiara vient toujours samedi ?
- Yes ! J'ai hâte de te la présenter ! Tu va l'adorer !
- Et... Elle est pas jalouse ?
- Que ?
- Qu'on soit si proche ?
- Non ! Bien-sûr que non enfin. Ça fait quatre ans qu'on danse tout les deux. Elle sait très bien que y a rien de plus que de l'amitié entre nous.
- Oui.
- Ba voilà ! Et puis si elle est trop jalouse tant pis pour elle.

Je me force à lui sourie.

- Déstresses-

Tout le self s'arrête de parler d'un seul coup. On entend que les paroles stridentes de Kate depuis l'autre bout :

- TRÈS BIEN ! TU SAIS QUOI ?! VA TE FAIRE VOIR ! VA BIEN TE FAIRE VOIR MICKAËL SPENSER !

Elle prends son plateau et quitte le self avec son chienchien sur ses talons.

Qu'est-ce qu'il c'est passé ?

Tout le monde reprend son activité quelques secondes après qu'elle soit partie.

Qu'est-ce que Mickaël a dit pour lui faire péter un câble comme ça ?

- Et ben... J'en connais une qui a fait son cinéma. A quand la prochaine séance ? Demande Grégory en rigolant

Je lui donne un tape sur le torse et toute la table se met à rire, moi comprise.

Il enlève son bras de mes épaules pour pouvoir manger ses pâtes et discuter avec la bande de hockey.

Je me reconcentre sur ma bouillie, ma fois pas mauvaise quand même, en laissant court à mes pensées sur ce qu'il c'est passé.