La décision tant attendue✅

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Présent

Maë


Pourquoi est-ce que tu sonnes maintenant ? J'ose ouvrir un œil pour regarder mon réveil : neuf heures. Tous les événements qui se sont produits la veille me reviennent en mémoire : la magnifique représentation des enfants, les compliments du directeur, mais surtout les doutes de Julia. Ma mission principale du jour consiste à lui remonter le moral et je me jure d'y arriver par tous les moyens. Poussant mon corps à sortir de ce confortable lit, j'ouvre mes volets. Un sourire apparaît face à ce beau ciel bleu. La météo est avec moi.

Ouvrant doucement ma porte en face de celle de Julia, je rejoins, sur la pointe des pieds, la salle de bain qui se situe au bout du couloir. Mon profil, dans le miroir, fait peine à voir et il faut croire que tout comme Julia, les poches sous mes yeux seront mes amies. Me glissant sous la douche, je profite de cette eau chaude qui coule sur ma peau et qui détend mes muscles. J'ai cette impression que tout le stress que j'ai accumulé hier s'évacue en même temps que le savon, dans le siphon.

Mon peignoir enfilé, je pars à la recherche de mon sèche-cheveux. Quelle idée j'ai eue de vouloir me faire une franche ! Elle me va bien, je ne dis pas le contraire, mais son entretien, c'est autre chose. Je me retrouve, des fois, à la laver tous les jours car elle devient rapidement grasse, se collant à mon front. Heureusement pour moi, mes cheveux ne sont pas trop longs, m'arrivant aux épaules, je limite la casse dans l'entretien de ceux-ci. En revanche, j'aime beaucoup leur couleur, très foncée se rapprochant du noir. Enfilant un legging et un pull, je rejoins rapidement la cuisine plongée dans le noir. Julia est encore en train de dormir et ce n'est pas vraiment dans ses habitudes.

Ouvrant la porte du frigidaire, je pars à la recherche d'idées pour confectionner le petit-déjeuner. Le point réconfortant, c'est qu'il est toujours plein et ça, ce n'est clairement pas grâce à moi. Je n'aime pas faire les courses, c'est une perte de temps, alors j'ai trouvé une alternative : le drive. Mais ce jour-là, quand elle a appris cela, Julia m'a balancé des éclairs à travers ses yeux. Un accord a été trouvé et j'ai été interdite de faire des courses, ce qui m'arrange bien. Elle adore découvrir de nouveaux produits pour concocter des plats originaux, tout droit sortis de son imagination. Sortant des tranches de pain, je les mets à griller, installe la table avec de quoi alimenter nos tartines.

Des bruits se font entendre depuis sa chambre et, quelques secondes après, l'eau de la douche coule. Je m'active pour terminer de mettre la table avant d'apercevoir sa silhouette. Ses yeux, emplis de tristesse, osent à peine me regarder et cela me fend le cœur.

— Coucou, comment te sens-tu ? demandé-je d'une voix peu assurée.

— Bof, pas vraiment le moral.

Elle s'assoit lourdement sur une des chaises qui entourent la table ronde au milieu de la cuisine.

— En tout cas, ça sent très bon, murmure cette dernière en esquissant un sourire.

— Oh, ce n'est pas grand-chose. Je me suis dit qu'un bon petit-déjeuner te remonterait le moral.

Son sourire, que j'avais l'habitude de lire dans ses yeux plissés, n'est pas vraiment présent. Eux qui sont uniques, d'une couleur bleu clair magnifique, agrémentée de petites taches de couleur verte virant au jaune les jours de beau temps, sont sombres comme son humeur.

Je lui tends son thé avant de me faire couler un café. Un silence s'installe entre nous et il ne me dit rien qui vaille. Ce dernier est brisé par le bruit du grille-pain qui indique que mes tartines sont prêtes et qui me fait sursauter au passage. La rejoignant, je plonge mon regard dans le sien à la recherche d'informations.

Après les larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant