les destinées (MiSana)

chapitre 13

Une fois arrivé à son école de danse, j'entre directement afin de donner les papiers à la professeur de danse. Elle m'accueillait avec un grand sourire.
- Bienvenue Mina, j'en ai parlé à Lisa, elle qui à un bon niveau va t'expliquer quelques bases pour que tu puisses bien prendre tes marques ici.
Je me courbais et prenais la direction des vestiaires afin de rejoindre Lisa qui se changeait déjà. Une fois fait, elle commença à m'expliquer quelques formalités. Grâce à mes cours de ballet, j'analysais facilement et arrivait aussi à rapidement reproduire quelques gestes, mais j'allais devoir travailler dur.
Cela dura près de deux heures, heureusement que mes parents allaient repartir après-demain, cela me permettait de pouvoir rester aussi tard. Mais surtout, avec cet entraînement intensif, je sentais déjà en moi de l'envie, je mis plaisait déja.
Une fois sortie, je saluais rapidement Lisa après en avoir discuté avec elle, elle trouvait aussi que je m'en sortais bien et que j'avais l'air satisfaite, cela me faisait plaisir. Et, dans cet état d'esprit, j'avais envoyé un message à Sana.
- "Le cours de danse était vraiment formidable, j'ai hâte que tu viennes me voir !".
Étonnement, elle n'avait mis que quelques secondes à me répondre.
- "Alors j'ai aussi hâte d'aller t'y voir !"
Ces simples mots-là me faisaient grandement plaisir. Demain, j'allais passer la fin de journée chez Sana, et cela me plaisait déjà énormément. La journée de cours était passée extrêmement rapidement. En effet, l'excitation de passer du temps avec Sana, chez elle rien que tous les deux me faisait au plus grandement plaisir. J'avais l'impression d'être un peu perdu avec elle, à retrouver une vieille amie et de vieilles habitudes, mais en même temps, j'appréhendais énormément.
Au moment de sortir, Sana me rejoignait directement avec Momo à ses côtés.
- Momo n'habite pas très loin de chez moi, elle fera un bout de route avec nous.
J'acquiesçais, cela ne me dérangeait pas, j'avais surtout peur qu'elle soit avec nous chez elle.
Momo s'était mise entre nous deux, au début, il n'y avait qu'un blanc gênant. Aucune de nous trois n'arrivait à trouver le moindre sujet de conversation. Mais cela
n'à pas duré, car Momo avait eu une idée de conversation, qui me semblait plutôt dérangeante.
- Dit moi Mina, tu n'es jamais sortie avec quelqu'un ?
Je répondais non de la tête.
- Disons, que je n'attire pas grand monde avec cette image de surdouée.
Momo rigolait.
- Ça a toujours été le cas ?
- Non, du tout, avant, j'étais très turbulente et je me faisais tout le temps remarquer, on va dire que j'ai bien changé.
Sana ne disait rien alors que je continuais de répondre aux questions de Momo, qui semblait une nouvelle fois être très ouverte.
- À cause de ton départ du Japon ?
J'acquiesçais.
- Je me suis retrouvée ici sans amies, donc forcément ça n'aide pas beaucoup. Mes parents tenaient absolument à ce que je me calme et partait déjà souvent en voyage. Je n'avais pas d'autre choix que de mûrir en me calmant.
Momo me prenait le bras.
- Conclusion ?
Je la regardais sans comprendre.
- De ?
Elle souriait encore plus.
- Un petit copain ?
Je commençais à pouffer de rire.
- Tu ne perds pas le nord Momo, et non, rien de tout ça.
Mais Momo ne lâchait pas l'affaire.
- Ou alors petite copine ?
Cette fois-ci, je ne répondais pas, Momo me regardait interrogative, mais n'insistez pas. C'était au contraire Sana qui s'interposa dans la discussion.
- Mina ?
- Je... Elle m'intéressait, mais je ne suis jamais sortie avec elle, cela remonte à après mon déménagement du Japon.
Le silence planait, aucune de nous trois ne voulait reprendre la conversation.

Nous avions fini par arriver devant chez Sana, à ce moment la Momo prit un peu d'avance et se tourna vers nous.
- J'habite dans la rue juste derrière, je vais vous laisser là les filles, passer un bon moment.
Elle avait un grand sourire, alors on lui fit signe avec la même joie qu'elle semblait vouloir nous partager.
Sana me prenait ensuite la main et me dirigeait jusqu'à ma porte. Elle remarqua qu'elle était ouverte. Elle prenait son inspiration puis se tourna vers moi.
- Par contre, il doit y avoir mon frère, normalement, il ne dira rien à propos de nous deux.
Puis, nous entrons.
Une fois la porte passée, on tombait entre la cuisine et la salle à manger. D'ailleurs, dans cette dernière, il y avait son frère qui regardait la télé. Mais il semblait bien trop curieux de nous voir.
- Bonjour, c'est toi l'amie de ma sœur ?
Je m'approchais de lui sans même avoir peur, au contraire petit sourire s'affichait sur mon visage.
- Bonjour Zack, tu as bien grandi !
Les deux frère et sœur se regardaient avant qu'ils ne répondent.
- Tu me connais ?
- Bien sûr, mais à cette époque, tu venais tout juste d'entrer à l'école, tu n'étais encore qu'un petit bébé.
Il me regardait en réfléchissant quoi dire, alors que Sana semblait préparer un goûter.
- Donc tu connais aussi ma sœur ?
- Oui, mais cela sont pour l'instant des affaires qui ne regardent qu'elle et moi. Tu le sauras en temps voulu, mais simplement, j'aimerais que tu ne parles pas de moi à ses parents.
Il acquiesçait de la tête, mais fronçait les sourcils.
- Si tu fais du mal à ma sœur, je leur dirai.
Je souriais puis me relevais.
- C'est que je l'aurai mérité alors.
Sana me faisait signe de la suivre à l'étage, je montais les escaliers puis arrivais sur le palier juste devant une porte qu'elle ouvrait. Il s'agissait de sa chambre.

Celle-ci était décorée avec de nombreux posters de groupe de musique, quelques photos d'elle étant plus jeune ainsi que de sa famille. Il y avait aussi des photos de classes, que je m'empressais d'aller voir.
Sana, elle, dégageait de la place sur son bureau afin d'installer le goûter.
- Tu as donc déjà rencontré mon frère ?
Je lui répondais sans même la regarder.
- Oui, avant qu'il n'aille à l'école, ta nourrice venait avec lui te chercher. Oh, je nous ai trouvées sur la photo !
Sana était surprise, elle s'arrêta cinq secondes avant de venir à mes côtés.
- Regarde, tu es ici et moi au rang juste devant toi. Je me rappelle quand cette photo a été prise, tu n'arrêtais pas de mettre tes mains froides sur moi !
Je souriais, heureuse de me rappeler de ses souvenirs-là. Alors que pour Sana, il n'en était rien.
- Dit moi Mina, on était proche comment avant ?
Je réfléchissais à une réponse qui pouvait lui convenir.
- Disons qu'on a vite été amies toutes les deux, mais ensuite, ça, c'est interrompu.
Elle ne demanda pas plus de détail, elle me prenait simplement les mains et me dirigea jusqu'à son bureau, ou nous nous sommes installés.
Il y avait des gâteaux, du lait et du thé, alors je me servais en thé et commençais à manger. Sana elle était à moitié repliée sur elle-même en ayant ses pieds sur sa chaise afin d'être repliée sur elle-même. Je la trouvais à ce moment-là incroyablement mignonne.
- Demain, on a cours de sport Sana, tu voudrais te mettre avec moi ?
Elle souriait.
- Je... Je veux bien oui, je n'osais pas te demander...
Je rigolais d'un petit rictus.
- Par contre, pour éviter que Jennie se retrouve seule, j'aimerais bien que Momo se mette avec elle.
Sana prenait son téléphone.
- Je lui en parle, mais tu as raison, je n'aurai pas envie qu'elle se retrouve à nouveau peinée.
Je continuais de boire mon thé, puis je regardais la collection de livres de Sana, avant d'y trouver plus d'un point commun.

Nous en avions discuté pendant plus d'une heure. Plus le temps passait, plus nous étions toutes les deux libres de nos gestes et paroles. Un lien venait de se créer, et celui-ci ne semblait pas nous arrêter. Il n'y avait pas de moment gênant, si nous étions parfois silencieuses, cela ne nous dérangeait pas. Au contraire, nous en profitons pleinement.
C'était son frère qui frappa à la porte et qui l'ouvrit.
- Je m'attendais à vous surprendre en train de vous embrasser, disait-il en rigolant.
Sana se levait de son lit où nous étions installés côte à côte et protesta.
- Zack !
Il rigolait, alors que moi, je me sentais rougir.
- Les parents vont arriver, Mina ferait mieux de partir.
Sana regardait l'heure puis se tournait vers moi.
- Il a raison, désolé Mina.
Je me levais, mais souriais encore. J'étais heureuse d'être là, un peu gênée, mais profondément heureuse. Encore une fois, cette euphorie me montrait que Sana comptait énormément pour moi, et que je faisais sûrement mon possible pour être avec elle. Sans doute inconsciemment.