OS KIRIBAKU BITCH

Soirée (2)

Katsuki ouvrit sa fenêtre lentement.
Il avait cours le lendemain, il n'avait donc absolument pas le droit de sortir.
Bah, il serait de retour avant la fin de la nuit, il le savait

Ses volets grincèrent, il serra les dents. Son mouvement se stoppa, guettant une quelconque réaction venant de la chambre sous la sienne, celle de ses parents. Pieuter sous le toit a ses inconvénients.

Rien.

Il souffla, enjamba sa fenêtre ouverte.
Ça lui rappelait la soirée à laquelle il avait rencontré son roux.

De l'autre côté, il avisa. Puis se décida. Ses mains cramponnées sur l'encadrement, il se laissa doucement descendre, ses pieds pendant dans le vide. Il regarda derrière lui, et souffla.
Qu'est-ce que je ferais pas pour cet idiot sérieux.

Il lâcha.

Sa chute fut de deux bons mètres. Il atterrit sur ses pieds accroupi, quoiqu'un peu brutalement. Il repris ses esprits un instant, puis se leva.
Il fit discrètement le tour de la mince pelouse qui lui servait de jardin.

Ça y est, la rue.

Son portable en poche, il s'engagea dans la petite ruelle adjacente. On n'est jamais à l'abris des mauvaises rencontres.
À droite, il pris la perpendiculaire. Puis encore à droite.

Putain yes.

Il était là, à côté de son scooter que Katsuki avait appris à reconnaître.
Il portait cet ensemble bizarrement sexy qui semblait n'aller bien qu'à lui : une chemise blanche qui ressortait contre le noir de sa veste en cuir, ce que le nerveux avait déjà pu remarquer sur quelques photos.

- Bonsoir Blondi.

Son ton était chaleureux, il faut l'avouer avec une pointe d'impatience, mais pas forcément négative.

- S'lut.

Katsuki s'adossa contre le mur, à côté d'Eijiro.
Celui-ci porta à ses lèvres un drôle de pendentif, un petit tube en métal pas plus long qu'un demi-doigt, de la même largeur qu'une paille.

Il inspira à travers.

- C'est quoi cette merde ?

Eijiro laissa échapper un petit rictus amusé. Toujours aussi mal léché le blond.

- Moi aussi je suis content de te voir.

- Ouais ouais c'est ça. C'est quoi du coup ?

L'explosif ne voulait pas que le requin pense qu'il jubilait de pouvoir le revoir.
C'était le cas, mais il n'assumait pas.
Il n'assumait pas ces minutes d'euphorie durant lesquelles il serrait très fort son oreiller en roulant limite sur son lit, parce que celui qu'il considérait comme sa première histoire relationnelle avait répondu avec un message un peu risqué.

- Un ami me l'a offert quand je lui ai parlé de ma volonté d'arrêter la clope. Lui-même a également stoppé y'a quelques mois, et il m'a dit que ce truc l'avait beaucoup aidé, du coup il m'en a fait cadeau. Quand j'en ressens le besoin, ça simule physiquement une cigarette.

Katsuki n'apprécia pas. Parce que son pair lui avait assuré qu'il avait seulement besoin d'une raison pour arrêter, et voilà qu'il se mettait à utiliser une espèce de gadget pour se rendre la tâche moins difficile. Offert par un « ami » en plus.
Il eu l'impression d'être insuffisant pour Eijiro, et cela lui fit mal.

- Ah. Ok.

- Ça te déplaît.

Et il n'aimait pas que le roux arrive à lire en lui si facilement.
Celui-ci tourna sa tête vers le collégien.