Pari Gagnant

chapitre 7

Jack

- Alors patron, est-ce que tu t'es décidé pour samedi ? Tu vas au gala ou pas ? Tu veux que je t'accompagne ? Parce que si c'est oui il faut que j'aille me louer un costume.
- Ouais je vais y aller, c'est le seul moyen pour que ma mère me foute la paix.
Et oui j'aimerais bien que tu m'accompagnes, au moins j'aurai quelqu'un d'intéressant avec qui discuter.
Par contre ne va pas louer un costume, ce serait une dépense inutile. On fait quasiment la même taille et j'ai plein de costumes dans mon dressing, je vais t'en prêter un. Il suffira que tu passes d'abord chez moi t'habiller, et on pourra ensuite se rendre à la soirée ensemble.
- Quoi ? Tu vas m'accueillir dans ton antre secrète ? Moi insignifiant petit membre de ton personnel ? Je vais faire des jaloux si ça se sait.
Tu sais que les filles de la compta on parié que tu vivais en ermite au fond d'une grotte, et que c'est pour ça que personne n'y avait jamais mis les pieds?
Celles des ressources humaines, elles, sont sûres que ton appart est en fait un donjon sexuel où tu enchaînes tes esclaves pour abuser d'eux.
Et les geeks eux pense en fait que tu vis chez ta Maman chérie et que tu attends le bon moment pour lui faire ton coming Out et pouvoir t'envoler loin de ses serres crochues.
Du coup je sais pas ce qui m'effraie le plus...
- Et bien si lundi personne ne te revoie, ils sauront que tu auras été pris au piège de mon donjon.
- O-K... Du coup je sais plus si je dois vraiment maintenir ma proposition, j'ai un peu peur...
- Je te promets de ne jamais te faire quoique ce soit que tu ne m'ais pas demandé. Ça te rassure ? Par contre je ne peux pas te jurer de ne pas te faire de proposition salace. J'y arrive déjà pas habituellement, je vais pas commencer à me mettre des filtres...
- C'est bon pour moi alors. C'est pas comme si j'allais te demander de me faire regretter mon choix de sexualité. Rappelons que j'adore les nichons et bouffer des chattes.
- Tu sais pas ce que tu rates !
Bon tu me rejoins samedi à 19h ? Je t'envoie mon adresse par SMS. Ça nous laissera le temps de te trouver un costume pour te faire tout beau. Le gala ne commence qu'à 21h.
- C'est bon pour moi. Mince je commence à avoir la pression, je vais côtoyer du gratin...
- Oh rassure toi, ton fameux gratin c'est juste un ramassis de vieux barbons qui se tapent leur secrétaire pour se donner l'impression d'avoir encore du sex-appeal. De vieilles rombieres qui enrichissent leur chirurgien en leur demandant de préserver une jeunesse qu'elles ont perdu depuis longtemps. Et de jeunes hommes et femmes qui espèrent mettre la main sur un riche porte-monnaie sur pattes qui les entretiendra en échange de quelques parties de jambes en l'air.
Que des gens pathétiques qui espèrent redorer une image bien dégueu en donnant un max de fric à une oeuvre caritative dont ils n'ont absolument rien à foutre.
- Wahou ! Ça donne envie, j'adore le teaser. Et du coup, moi je rentre dans quelle catégorie ?
- Toi tu es mon escort boy personnel. Beau, intelligent, et totalement privé, dédié à mon seul plaisir sexuel. Le petit plus qui montrera à tout ce beau monde que mon homosexualité n'est une simple rumeur. Et qui j'espère parviendra à faire entendre à ma mère que tant que les personnes qu'elle me présente n'ont pas de bite, elles ne m'intéressent pas.
- Programme ambitieux, j'espère être à la hauteur de la tâche.
- J'ai totalement foi en toi.
- Merci boss, ta confiance m'honore.

***

En arrivant chez Lucas le samedi soir, Jack resta sur le cul, il ne s'attendait vraiment pas à ça : une superbe villa moderne sur 2 niveaux,entourée d'un grand parc. Certainement une piscine à l'arrière de la maison, une maison qu'on aurait certainement plus vue occupée par une famille avec 2 ou 3 enfants que par un célibataire endurci.
Pas forcément étonnant que cet environnement si familial n'ai pas réussi à convaincre la reine mère que son unique fils chéri n'était pas dédié à avoir une femme et sa quirielle d'enfants.

Jack déposa son casque sur le siège de sa moto et s'avança vers la porte d'entrée, doutant toujours d'être à la bonne adresse.

Mais non, il était bien au bon endroit, Lucas venant d'ouvrir la porte pour l'accueillir, magnifique dans son costume sur mesure. Un vrai top modèle. Mais comment un mec pareil, beau riche , intelligent et si gentil, pouvait-il encore être célibataire.
Il y avait forcément un vice caché vraiment énorme derrière toute cette perfection.

- Un motard ? Je ne t'avais encore jamais imaginé en Bad boy. Ça va devenir de plus en plus compliqué de ne pas de faire de lourdes avances. J'ai toujours beaucoup aimé les hommes en cuir...
- Ah ? Alors ce sont les RH qui avaient raison, c'est ton donjon ?
- Non ça c'est ma totalement respectable demeure. J'aime les hommes en cuir mais je ne suis pas vraiment adepte de la douleur.
J'adore les étreintes bien viriles et m'amuser avec quelques jouets, mais aucun qui soit muni de piques, lanières ou induisant un rapport de domination ou soumission.
Je dois finalement être assez conformiste.
- Bin voilà pourquoi ta mère ne te crois pas : tu n'es pas un minet efféminé, ni un voyou bardé de cuir, comment veux tu qu'elle s'y retrouve ? Les clichés ont une raison d'exister : un gay doit ressembler à un gay, sinon c'est un hétéro. T'as vraiment rien compris à la sexualité.
- T'as sûrement raison. Du coup à ton avis il vaut mieux que je me mette à baiser des chattes, ou à m'habiller comme le motard des village people?
- Hmm le cuir serait certainement très sexy sur toi, mais je suis pas sûr que les clients apprécient. On risque de perdre en crédibilité, et je tiens à maintenir mon niveau de salaire, donc c'est exclu. Reste les chattes. Tu veux que je te donne quelques cours sur le plaisir féminin ?
- Il me semble plus important que tu m'apprennes d'abord comment bander pour un corps féminin. Sinon je risque de ne pas faire illusion bien longtemps.
- Bin c'est simple ! Tu fermes les yeux et tu pense très fort à mon superbe corps dénudé, et hop l'affaire est gagnée !
- Mouais j'y réfléchirai.
Allez trève de conneries, il faut qu'on te trouve un costume qui te rendra tout beau pour ce pince-fesses qui s'annonce ennuyeux au possible.
- Mais non, je serai là, tu peux pas t'ennuyer.
- Attend d'y être et on en reparle.
Allez viens, je t'emmène dans ma chambre, je vais me faire un plaisir de te faire déshabiller. Dommage qu'il faille te rhabiller ensuite...

Bon sang, c'est pas un dressing, c'est une vraie boutique... Jack n'avait jamais vu autant de fringues sur mesure de sa vie.

- Mais en fait boss, t'es une vraie fashionista ! Tu nous fais croire que tu bosses et que tu vas en rdv extérieur, mais en fait tu cours les boutiques.
- Ah j'aimerais bien... Non, je me suis juste trouvé un tailleur très efficace. Il a mes mensurations et il bosse très rapidement sur simple commande.
- Mais pourquoi as-tu besoin de tant de costumes ? Y'en a au moins une cinquantaine !
- Notre milieu est malheureusement très superficiel. Tout autant que les femmes, il nous est impossible d'être vu 2 fois dans la même tenue.
- Pauvres riches... Arrete je vais bientôt verser une petite larme et ça risque de faire couler mon mascara. Tu gâcherais tout mon travail et finie l'image du gigolo sexy qui accompagne son golden boy.
- Je m'en voudrais de gâcher autant d'efforts. Allez attrape quelque chose et fout toi à poil, j'attend depuis des heures de voir un beau mec sexy se déshabiller rien que pour moi.
- Oh là ! C'est que je ne suis pas un homme facile moi monsieur, il faut me courtiser en règle pour que je passe à l'étape déshabillage...
- Magne-toi le cul avant que je décide de te virer ces fringues moi même, ça te va comme cour, ou c'est un peu brut pour toi ?
- Ah j'adore quand le chef s'impatiente !

Que c'est dur de devoir se vêtir de costumes tous plus beau les uns que les autres. C'est qu'on prendrait vite goût au luxe. Dommage que la future prime soit entièrement dédiée à payer des factures, Jack aurait adoré pouvoir s'offrir des fringues de si belle qualité.