chapitre 12

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Lucas

En arrivant au bureau en ce lundi matin, Lucas était un peu anxieux.
Est-ce que Jack n'avait pas trop de regrets de ce qui c'était passé samedi soir ? Une journée entière à cogiter pouvait faire beaucoup de dégâts.

Pourvu que Jack ne prenne pas tout cela pour du harcèlement et ne lui flanque sa démission. Après tout il l'avait embrassé en partant, ça devait bien vouloir dire quelque chose... Non?

Mince il était même prêt à renoncer à ce pari débile.

Bon au moins Jack est là, toujours souriant. C'est bon signe.

- Bonjour Jack !
- Bonjour Lucas ! Je t'amène ton café, il faut faire le point sur le programme de la journée.
- Ok. Donne moi cette tasse et assied toi.
- Merci.
Concernant le dossier Jensen, l'équipe des geeks voudrait te voir afin de déterminer quel niveau de sécurité tu as négocié avec le client.
- Sécurité max. J'irais voir Joshua pour lui donner tous les détails.
- Parfait.
J'ai reçu un appel d'un M. Lawrence. Il n'a pas voulu me dire pourquoi il voulait te parler, il m'a juste demandé de te dire de le rappeler. Ça te parle ?
- Oui c'est un détective que j'ai embauché. Je lui ai demandé de rechercher pourquoi Julianne Wright tente de me convaincre de mettre en couple avec elle. Y'a un truc derrière cette histoire.
Je suis sûr qu'elle n'a craqué ni pour mes beaux yeux, ni pour mon superbe fessier.
- Ce serait pas la première...
- Oh Jack, un déclaration à me faire ?
- Absolument pas. Tu m'as peut-être prouvé que tu as une langue en or mais je ne suis pas encore prêt à te passer la bague au doigt.
- Dommage... Bon je rappellerai Lawrence juste après.
Autre chose ?
- Oui, le service compta voudrait que tu étudies leur demande d'embaucher un nouvel analyste. Ils se disent débordés.
- Pff c'est la même demande tous les ans. Parce qu'en décembre ils ont un rush d'activité, alors que le reste du temps ils se la coulent douce, il faudrait du renfort.
Je vais débloquer la possibilité de faire des heures supplémentaires. Ils devront se débrouiller avec ça. Je les préviendrai en descendant voir Joshua.
- Ok. Pour moi c'est tout. Tu as quelque chose que tu veux que je fasse aujourd'hui ?
- Rien de spécial, comme d'habitude, tu gères parfaitement tout seul.
Je peux juste te poser une question ?
- Bien sûr ! Depuis quand tu hésites à me demander des trucs ?
- C'est à propos de samedi soir. Je me demandais si j'avais pas légèrement abusé. Je voudrais pas que tu te sentes mal. Je tiens à garder mon génial assistant.
- Alors oui tu as abusé.
- Oh dés...
- Non laisse moi finir. Là où tu as abusé c'est que tu m'as complètement détraqué.
Je pensais avoir une vie sexuelle épanouie, mais clairement après m'être fait sucé comme ça, je me rends compte que c'est pas le cas. Et c'est raide à avaler.
- Oups... Pardon... Ou pas...
- Ouais pas la peine de t'excuser, je sais que c'est pas sincère.
Par contre y'a un truc qui me turlupine.
- Ah oui, quoi?
- Bin histoire de connaître mes réels penchants sexuels, j'ai regardé quelques pornos gay...
- Quoi ????? Des pornos gay ????
- Ouais un bon paquet même... Mais clairement ca m'a fait aucun effet.
Alors pourquoi quand je pense à ce que tu m'as fait, je me retrouve avec une demi molle.
Merde j'ai tellement cogité que j'ai passé la journée à prendre des douches froides.
- Oh mince, j'ai foutu le bordel dans ta tête je crois.
- Ouais et dans mon caleçon aussi.
- Désolé pour ça. Mais tu sais que tu es pas obligé de mettre une étiquette sur ta sexualité, si ?
C'est pas parce que tu aimes les filles que tu bandes à chaque fois que tu en croises une, je me trompe ?
- Bien sûr que non.
- Bon et ces vidéos, est-ce qu'elles t'ont perturbé ? Voir 2 mecs ensemble ça peut être déstabilisant pour un hétéro.
- Non . C'était juste... différent.
- Dans quel sens ?
- Les regards ... Dans les pornos hétéros, les filles regardent beaucoup la caméra. Dans le gay, c'est plutôt un regard vers leur partenaire.
Ça... Ça m'a fait penser à toi.
- Tu as aimé ma façon de te regarder ?
- Ouais, je me disais que tu avais vraiment l'air d'aimer ce que tu étais en train de faire. C'est la première fois qu'on me regardait avec autant d'envie.
- Bin je te confirme que j'ai adoré ce qu'on a partagé. On recommence quand tu veux !
- Et merde tu vas réussir à me faire bosser sur la béquille toute la journée avec tes conneries.
- Hé ! C'est pas des conneries, ma proposition est totalement sérieuse ! Mais tu as raison, c'est pas le moment pour ça.
Je vais rappeler Lawrence et ensuite j'irai voir Joshua.
À plus !
- Ok chef ! Bosse bien.

***

- M. Lawrence ? Lucas Walter au téléphone. Vous avez appelé mon bureau, vous avez des informations pour moi ?
- Bonjour M. Walter. Oui j'ai déjà un début de recherches fructueuses, il me reste quelques détails à découvrir, mais ces bases là devraient déjà vous aider à savoir où vous mettez les pieds.
- Je vous écoute.
- Julianne Wright provient d'une famille plutôt riche, de l'ordre d'un vingtaine de millions.
À la mort de son grand-père, il y a quelques années, ses parents ont hérité de quelques millions qu'ils ont dilapidé en quelques mois.
La grand-mère était furax.
Elle a donc établi un testament afin de déshériter son fils au profit de sa seule petite fille Julianne.
Mais craignant que celle-ci ne soit aussi panier percé que ses parents, elle y aurait intégré des conditions suspensives assez drastiques.
Ce sont ces conditions que je ne connais pas encore.
En tous cas depuis le décès de la grand mère il y a 4 mois, Julianne n'a toujours pas perçu une centime, et elle s'est lancée dans la recherche active d'un époux.
- Ok. Donc elle doit penser que je suis susceptible de pouvoir lui permettre de pouvoir toucher son héritage.
Pensez-vous pouvoir obtenir plus d'informations sur ces conditions suspensives ?
- Oui je devrais pouvoir obtenir ça, mais il va me falloir un peu de temps, deux voire trois semaines je pense.
- Je peux attendre, trouver tout ce que vous pouvez et recontactez moi une fois fait.
- Très bien. Je vous tiens au courant.
- Merci pour tout M. Lawrence.
- Avec plaisir. À bientôt.

Bon bin voilà qui est très instructif. Au moins on sait que c'est pas mon sex-appeal qui a attiré la demoiselle.
Vivement les dernières informations, ça risque d'être croustillant.

C'est dingue comme deux simples conversation peuvent rapidement alléger un humeur maussade.

Allez on se reconcentre, il y a du boulot à faire...

Pari GagnantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant