chapitre 5

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Jack

1h30 que Lucas et M. Jensen sont en réunion, c'est plutôt bon signe. Si la proposition de Lucas n'avait pas convenu au client, ça fait un moment que ce dernier aurait quitté la salle. Croisons les doigts...

- Jack ! Tu es encore là ? Tu n'es pas parti manger ?
- Je finissais le mémo pour le service compta sur les notes de frais. Je vais pouvoir y aller. Tu veux que je te ramène un truc ?
- Tu vas manger où ? J'ai envie de sortir d'ici pour faire tomber la tension.
- Je comptais m'arrêter au chinois du bout de la rue. Entretien compliqué ?
- L'entretien avec M. Jensen c'est très bien passé, le contrat a été signé, et sans aucune négociation de tarif ! Mais avec une journée en montagnes russes comme celle-ci, j'ai besoin de souffler un peu. Je t'accompagne si ça te dérange pas.
- Allez go pour le chinois alors !

Bon sang pourquoi était-il si facile si discuter avec Lucas et si difficile avec les nanas ? Conversations sérieuses ou scabreuses, son patron était toujours souriant, rassurant, intéressant... Merde il le trouvait même beau.
S'il avait été homo, sûr qu'il aurait complètement craqué.
Pourquoi il trouvait toujours des nanas prise de tête comme Emily?
Était-ce trop demandé de trouver une fille sympa, qui aime le cul autant que lui et avec qui il pouvait discuter de tout sans craindre les fastidieuses présentations solennelles à la famille, les remarques régulières sur ses horaires de travail anarchiques, sur son humour plein d'esprit, à son goût, mais parfois douteux...
Une fille cool quoi... En tous cas ce qui est sûr, c'est qu'emily ne rentre dans aucun de ces critères.

- Alors Jack est-ce que ça va mieux depuis ce matin ? Tu as réussi à digérer un peu ta dispute de ce weekend ?
- Je sais pas si j'ai digéré, mais en tous cas, j'ai fait un point et j'en ai tiré quelques conclusions.
- Ah oui lesquelles ?
- Premièrement j'aime me faire sucer donc si on ne me suce pas, même pas la peine de penser à une suite.
- Bien dis!
- Deuxièmement interdiction de me laisser embarquer dans " il faut que je te présente mes parents" avant au moins 6 mois de relations sexuelles torrides. Ça a tendance à tuer ma libido.
- Mince, vu que tu as déjà rencontré la reine mère c'est mort pour moi pour les 6 mois de sexe effréné...
- Faut avouer que la vision de ta mère pourrait transformer n'importe quelle érection en plat de spaghettis trop cuits. Je te conseille de cacher ton prochain mec le plus longtemps possible...
- Oh t'inquiète, je lui ai jamais présenté personne et j'ai pas prévu de le faire. Si ça arrive malencontreusement, je dirais au mec que je ne la connais pas et que c'est une folle qui me harcèle et me prend pour son fils depuis longtemps disparu.
- Bonne idée. Conserve la précieusement.
Troisièmement hors de question de me laisser culpabiliser parce que je bosse tard ou le weekend. J'ai besoin de mon salaire et je suis encore jeune donc c'est maintenant que je peux me défoncer. Et pas question d'entretenir ma copine. Si elle veut se payer des fringues dans les grands magasins, qu'elle bosse.
- Aïe ça sent le vécu ça...
- Ouais mon ex était légèrement acheteuse compulsive. Du moins quand j'étais là avec ma CB qu'elle pouvait faire chauffer.
Elle a même fini par enregistrer mes numéros de carte sur son pc et m'a délesté de 2000$ avant que mon banquier ne bloque ma carte.
Elle a disparu de mon périmètre bien avant que je ne réussisse à renflouer mon compte. J'ai payé des frais bancaires pendant des mois à cause de cette pétasse.
- Merde tu aurais dû me le dire, je t'aurais aidé, je t'aurais fait une avance.
- Je bossais pas encore pour toi à ce moment là. Mais c'est ce qui m'a incité à bosser pour toi, alors au final c'est un mal pour un bien.
- On va dire ça. Bon monsieur mon assistant, et si on retournait bosser. Il est 2h passé, mes employés vont finir par croire que je suis parti en vacances, et ça va être la fête dans les bureaux.
- Putain j'ai pas vu le temps passer. C'est ta faute, tu m'incites à papoter au lieu d'effectuer ce travail irréprochable pour lequel tu me payes si grassement.
- Ouais allez on va dire ça. En avant mauvaise troupe, on retourne bosser. Tu as un gros contrat à faire mettre en œuvre, maintenant que mon génial sens des affaires a fait le plus difficile du travail.
- Oui merveilleux et estimé maître. Je me prosterne au pied de ta grandeur et t'implore de me permettre de bénéficier de ta grande sagesse...
- Petit con va... Quoique si tu veux m'appeler maître je t'en pris ne te prive pas. Je ferai de toi le favori de mon harem si tu parviens à satisfaire mes besoins insatiables.
- Ouais c'est ça rêve toujours. Tu ne pervertiras pas le superbe hétéro que je suis.
- On peut toujours espérer. Ça ne fait de mal à personne. Allez hop on y va, allons gagner du fric !

Bon sang quelle chance que ce jour où il était tombé sur l'annonce qui lui avait permis de devenir l'assistant de Lucas. Il aurait fallu jouer au loto ce jour là. Sûr qu'il aurait gagné le gros lot.
Avoir un boulot bien payé pour bosser avec un boss aussi cool, c'était le rêve.
Non pas qu'il puisse se rouler les pouces, au contraire. Lucas était très exigeant sur la qualité du travail, mais il avait une liberté de parole totale, hormis lorsque la reine mère montrait le bout de son nez, et ça valait tout l'or du monde.
Heureusement qu'elle venait rarement car vouvoyer Lucas était très compliqué, il avait toujours l'impression de parler à un inconnu. Lucas en profitait toujours pour accentuer exagérément son attitude, pour devenir un patron froid et hautain, digne du milieu élitiste dans lequel il avait été élevé, mais qui lui correspondait si peu.

Heureusement Lucas était vraiment un patron de rêve.

Pari GagnantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant