Un reflet étrange

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- C'était il y a longtemps...commença-t-elle, mon père enquêtait sur une affaire mystérieuse, une série de suicides pour être précise. Toutes les victimes avaient quelque chose en commun, mon père mis un temps fou à le découvrir. Elles faisaient partie d'une société secrète qui œuvrait pour la protection du monde. Chacune d'elle portait une amulette, qui leur furent dérobée. En effectuant leur autopsie, on retrouva un chiffre, gravé au fer rouge sur différentes parties de leurs corps. Cela commençait par le chiffre 6, puis allait en décroissant, jusqu'à 2. La police était dans le flou total. Personne ne comprenait rien à cette affaire sordide...

Mon père tenta de résoudre ce dossier, il sacrifia tout pour s'y consacrer, y compris nous.          Les rares fois où il était à la maison, il se cloîtrait dans son bureau. J'y entrais la veille de sa mort, quand, pour la première fois, il avait oublié de le fermer. Ce que j'y vis me bouleversa. Tout était en désordre alors que d'ordinaire chaque livre était rangé à sa place et chaque document parfaitement ordonné. Il avait noircit tout le papier qu'il avait déniché et en avait éparpillé dans toute la pièce, lorsqu'il n'avait plus eu de place, il avait écrit sur les murs, voir même sur certains livres. Partout s'affichaient des morceaux de phrases sans aucun sens particulier , des mots enchevêtrés les uns dans les autres ainsi que de mystérieux symboles que je n'avais jamais vu auparavant.

Mais il y avait aussi autre chose. Je remarquais, tandis qu'il agitait les bras, comme devenu fou, que le chiffre 1 était inscrit sur le poignet de mon père, comme s'il venait de se le faire tatouer la veille. Ce soir là, tandis que je scrutais attentivement les notes affichées dans toute la pièce, je remarquais enfin une phrase, répétées plusieurs fois, en caractères plus ou moins grand, mais toujours en lettres capitales : tu es le prochain !

Plus tard dans la nuit, une sensation d'étouffement me réveilla en sursaut. Je me tenais le cou à deux mains, persuadée que quelque chose n'allait pas.

Je descendis les escaliers quatre à quatre, appelant mon père. Comme personne ne répondait, je tambourinais à la porte de la chambre de mes parents, laquelle s'ouvrit sans bruit devant moi, sans même que je n'ai effleuré la serrure.

La fenêtre était grande ouverte, si bien que le vent s'engouffrait dans les rideaux. Des sanglots remplissaient la pièce. Je ne tardais pas à apercevoir ma mère qui pleurait, prostrée. Devant elle se trouvait mon père, les pieds ballottant dans le vide, il s'était pendu...

Les larmes se mirent à couler à flot sur mes joues, j'entrevis en m'approchant, un bout de papier qui était accroché à son torse. Je m'en emparais, mes pleurs détrempant l'encre fraîche.

Regarde dans le miroir...

Mon cœur battait la chamade tandis que je levais lentement les yeux sur la glace qui se trouvait derrière mon père.

La suite de la phrase s'y affichait en lettres de sang : pour m'y voir...

Mon reflet me rendait mon regard, tout semblait normal, lorsque soudain, mon « double » se fendit d'un petit sourire cruel.

- Voilà ce qu'il en coûte de se dresser contre moi articula l'être qui avait pris mon apparence.

Entretemps, ma mère avait relevé la tête vers moi.

-Tu l'as tué ! m'accusa-t-elle en sanglotant de plus belle. C'est toi qui l'as tué !


- Pendant toutes ses années, j'ai cherché partout, j'ai remué ciel et terre pour retrouver l'être qui a commis une telle atrocité. L'être qui a détruit ma vie ! J'ai interrogé des monstres de toutes les espèces imaginables, mais aucun ne semblait connaître cette créature infâme. J'ai consacré ces dix dernières années à tenter de découvrir pourquoi mon père avait fait partie de ses proies. 

Cela avait-il un rapport avec les suicides inexpliqués sur lesquels il avait enquêté ? A quoi pouvaient bien servir ces 5amulettes, volées aux victimes ? Mon père, lui, n'en possédait pas, je suis formelle. Et voilà qu'aujourd'hui, c'est la première fois que je suis aussi proche de LUI. Je réduirais cet être à néant, ou je mourrais en essayant ! déclara Revenge en serrant les poings.


Je ne répondis rien. Ainsi c'était la raison du puits de tristesse que je percevais en elle. Je me jurais de l'aider à découvrir la vérité. Je lui devais bien ça...me dis-je en replongeant dans mes propres souvenirs, encore trop douloureux pour que je puisse lui en parler.

VengeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant