ROSES'S THORNS

II

Avec un visage crispé, Astéria sortit du train, en fixant le sol. Elle le perçut avant même de le voir, son odeur trop marquée, son rire trop bruyant et sa voix trop grave. C'était douloureux de seulement avoir un aperçu de ce qu'il était toujours, alors Asteria ne se sentit soudainement plus très capable de bouger.
Immobile sur le quai, les larmes dévalaient ses joues, faisant se retourner quelques élèves soucieux. La fille Potter était consciente de son corps, mais prisonnière de celui-ci, comme s'il cherchait à l'éloigner le plus possible de la réalité.

Asteria sentait ses mains qui tremblaient, ses jambes trop lourdes et ses oreilles qui bourdonnaient. Elle distinguait la voix de Sirius qui essayait de la faire réagir, les mains de Remus sur son bras, elle retint un haut le cœur, incapable de s'écarter. Elle sentait aussi les yeux curieux de Peter, comme si elle était une attraction du cirque.
Asteria hurlait dans sa propre tête, elle voulait courir loin, se cacher dans le noir, se faire du mal pour ressentir autre chose que ça. Ce dégoût pour tout, y compris elle même, cet appel a l'aide intérieur, qui la poussait à monter tout les escaliers de la Tour d'Astronomie pour descendre différemment, et bien plus rapidement.

« Ace ?! Ace c'est moi, je suis la. Asteria c'est moi, c'est James, tout va bien, tu es en sécurité avec moi, je te le promet. Tout ira bien tant qu'on est ensemble, tu le sais. »

Emprisonnée dans les bras de son frère, Asteria retrouva enfin le contrôle, et ils s'éloigneront tout les deux vers les diligences. James continuait de lui murmurer des encouragements et des paroles réconfortantes, alors que les élèves sur leur passage leur jetait des regards curieux, ou méprisants.

« C'est elle, celle qui a couché avec Rabastan à la fête de fin d'année, j'ai entendu dire qu'elle s'est aussi tapé Caius Nott juste après.
- Pauvre fille sérieux.
- En plus elle aurait appelé son frère pour qu'il se batte avec Rabastan, parce que madame voulait jouer les saintes nitouches.
- Quand on se comporte comme une pute faut l'assumer, je suis sure qu'elle s'est pas faite que Rabastan et Caius. »

James jeta un regard noir aux deux Serpentards qui discutaient juste à côté alors que les larmes de sa sœur continuaient de couler.
Elle savait que ça allait être dur, mais ça... ça c'était horrible, pire que tout.
Mais après tout, ce soir la, c'est Asteria qui était restée avec eux...

« Asteria je vois ta jolie petite tête cogiter à plein régime alors je vais être très clair, répète avec moi ce qu'on a déjà dit tout les deux. Ce n'était pas ma faute...
- Ce n'était pas ma faute.
- Je ne l'avais pas mérité....
- Je ne l'avais pas mérité.
- Je ne suis pas responsable, je suis la victime.
- Ce n'était pas ma faute, je ne l'avais pas mérité, je ne suis pas responsable, je suis la victime. Je suis la victime.
- Exactement, c'est très bien. On va descendre de cette calèche quand elle s'arrêtera, on va monter les marches du château, et s'assoir dans la Grande Salle, avec Emma, Marlène et Lily. On va manger dans la bonne humeur, parce qu'on est à Poudlard, ensuite on va monter dans nos dortoirs et je viendrais te voir, tu me diras comment tu te sens, on pourra même parler des cours si ça te fait plaisir, je te souhaiterais bonne nuit, tu prendras le cachet prescrit par le docteur et tu iras faire plein de rêves ou je gagne tout mes matchs de Quidditch... »

Avec un petit rire, Asteria asséna une pichenette sur le front de son frère, qui afficha un air outré.

« Tu es encore plus drôle quand tu es vexé Jay.
- J'étais sérieux à propos du Quidditch ! »

Avec une autre pichenette, Asteria rit franchement cette fois, un vrai rire, comme elle n'en avait pas laissé échapper depuis plusieurs semaines.

« Mais- serait ce là...
- Oh non tais toi !
- Un véritable rire...
- Je t'interdit de continuer !
- De la petite princesse à son papa, j'ai nommé Asteria ? »

Eh bam, second fou rire d'Asteria, parce que c'était le pouvoir magique de son frère. Pour quelques précieuses minutes, il lui faisait oublier la réalité de sa vie en l'emportant avec lui dans son monde de fantaisies où tout le monde est heureux.

« Je savais bien que tu me trouvais drôle !
- Dans tes rêves Jayminounet.
- Respecte moi un peu, je suis ton grand frère.
- De deux mois seulement.
- 60 jours c'est énorme, tu te rend pas compte de tout ce qui peut se passer en deux mois Asterichou ?! Une invasion extraterrestre, une attaque de clown mangeur de gosse, un virus mortel, une-
- D'accord je crois que j'ai saisi, monsieur le fossile ambulant.
- Toi si t'étais pas ma sœur, ça ferait longtemps que je t'aurais provoqué en duel.
- Oui et ça ferait longtemps que je t'aurais défoncé, étant donné que je suis première de la classe en Sortilèges. »

Comprenant qu'il avait perdu cette manche, James croisa les bras, comme un enfant, en se renfrognant. Le frère et la sœur Potter descendirent de la diligence, sous les regards accusateurs des élèves de Poudlard. Asteria sentait chaque élève plein de mépris en train de l'observer comme une bête de foire. James, qui le sentait aussi, entoura ses épaules de son bras, avec un sourire rassurant.

Rapidement, Sirius couru dans leur direction, et ébouriffa les cheveux d'Asteria, sous les yeux surpris de nombreux élèves.
Elle passe une main affectueuse sur sa joue avec un sourire adoucit.

« Où étais-tu donc ?
- Je vous cherchais tout les deux. Vous êtes partis trop vite, je n'ai pas eu le temps de monter dans la même diligence que vous.
- Que veux tu, on est une fratrie soudée.
- Je le sais. »

Le fils Black et les enfants Potter partirent s'assoir à la table déjà bien remplie des Gryffondors, et les deux garçons distrayaient au mieux une Asteria soucieuse et trop inquiète.

« Astéria mon cœur, tu devrais commencer à manger.
- Je n'ai pas faim.
- Ne me force pas à te mettre cette fourchette dans ta bouche Ace.
- Sirius si tu fais ça, je te met mon poing dans la gueule, c'est une promesse.
- James, Sirius, soyez gentils, on est à Poudlard ici, pas à la maison, tenez vous bien.
- Quand tu parles comme ça tu me fais penser à maman.
- Alors écoutes ce que je te dis, parce que maman a toujours raison, tu le sais.
- Tu lui ressembles, tu n'es pas elle. Toi, tu as souvent tord, même très souvent.
- Oh sale petit arrogant, tu vas me le payer.
- Te payer quoi ? »

Asteria se tourna vers Emma, Lily et Marlène, accompagnées de Remus et Peter, qui venaient de les interrompre. Entourée par les filles qui partageaient son dortoir et ses plus proches amis, elle se sentit revivre, comme si on avait rendu à Astéria l'âme dont elle avait été privée depuis deux mois.