VI

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« Je ne sais plus vraiment ce qui en vaut la peine, Ace, je suis tellement fatiguée.
- Je sais Emma. »

Observant sa meilleure amie en dissimulant les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues, Astéria Potter lui sourit faussement.
Dans son lit de l'infirmerie, la fille Vanity semblait tellement fragile, pâle et plus frêle que jamais.

« Je suis désolée, j'aurais dû plus faire attention.
- Astéria, tu veilles sur moi depuis qu'on a neuf ans, tu ne peux pas t'en vouloir d'avoir d'autres préoccupations. Je sais très bien que tu ne vas pas bien non plus.
- On s'en fiche, je ne suis pas importante aujourd'hui, c'est toi qui importe, seulement toi. »

Emma passa distraitement sa main sur la blessure marquant son cou, encore à vif malgré les soins de Madame Pomfresh.

« Tu dois me promettre de ne pas recommencer Emma, s'il te plaît ne te fait pas de mal comme ça à nouveau. Je refuse de te retrouver en train de te vider de ton sang comma ça à nouveau. Promets le moi Emma. »

Secouant la tête négativement, Emma préféra se retourner dans le lit, son dos faisant face à Astéria qui pleurait désormais.

« Emma, tu as voulu te tuer. Je ne supporterais pas ça Emma je t'en supplies. C'est vrai que je ne sais pas ce que tu traverses, mais je t'ai déjà vu surmonter d'autres périodes comme ça. J'ai trouvé tes pilules dans la poubelle, pourquoi tu as arrêté les médicaments ?!
- Je... je n'ai que deux choix, sois je prends ces antidépresseurs et j'arrête de ressentir quoi que ce soit, soit je ne prend plus les médocs et j'ai la tristesse et la souffrance. Ce n'est pas une vie ça.
- Emma-
- Non ! Si tu crois que je ne t'ai pas vu souffrir aussi tu te trompes. Je ne sais pas ce qui s'est passé cet été mais tu souffres comme moi ! Dis le moi Astéria, on peut pas continuer comme ça, ni toi ni moi ! Je voulais te donner du temps mais là ça devient n'importe quoi ! Putain mais tu crois que j'ai pas vu ton rasoir plein de sang sous la douche, ou tes coupures partout, ou même tes cernes à faire peur le matin avant que tu te maquilles ?!
- Tu veux qu'on joues a qui a le plus mal Emma t'es sérieuse ?! C'est de toi qu'on parle arrête  d'essayer de détourner le sujet. Cette discussion n'a franchement aucun sens tu t'en rends comptes au moins ?!
- Euh... les filles tout va bien... ?
- Tout va super bien. Amusez vous bien. »

Sortant de l'infirmerie sous le regard surpris de Lily qui venait surveiller Emma, Astéria roula des épaules en inspirant profondément.

« Quel putain de gros bordel.
- Ça en fait des gros mots dans la bouche de Miss Parfaite dites donc.
- Qu'est-ce que je peux faire pour toi Mattheo ?
- Je te retournes la question. Qu'est-ce qui se passe, chat ?
- Ça faisait un moment que tu ne m'avais pas appelé comme ça.
- Ça faisait un moment que je n'avais pas eu l'occasion de te parler. Tu veux qu'on s'échappe ensemble ?
- Ah tu me connais bien. C'est parti. »

Les deux meilleurs amis qui ne s'étaient plus parlés depuis presque quatre mois partirent en courant côte à côte comme s'ils n'avaient jamais étés séparés. Arrivant finalement à leur destination, côte à côte ils contemplaient le ciel depuis la tour d'Astronomie, la lune venant tout juste d'apparaître dans le ciel.

« Chat, qu'est-ce qui t'arrives ?
- Je n'ai jamais eu l'occasion de te remercier de m'avoir sauvé cette nuit-là.
- Parce que tu n'avais pas à le faire. J'ai voulu venir te voir chez toi, mais Black m'a claqué la porte au nez, il était pas franchement ravi.
- James l'a accueilli, et il ne savait pas que tu venais aussi souvent à la maison.
- C'est ce que je me suis dit, alors j'ai pas voulu insister en revenant. J'ai voulu te donner un peu d'espace, alors j'ai pas trop donné de nouvelles, excuse moi.
- Tu as bien fait, j'aurais pas répondu de toute façon.
- Est ce que tu veux que je parte les tabasser ?
- Non, je vais trouver comment leur faire payer en temps et en heure, moi même.
- J'ai entendu parler de ton petit exploit. Joli Diffindo.
- Merci. »

Sous le regard bienveillant de Mattheo, Astéria s'assît juste devant la barrière l'empêchant de tomber dans le vide. Laissant ses jambes se balancer tout doucement, elle se tourna vers Mattheo qui l'avait imité en s'asseyant.

« J'avais rêvé de cette année, notre dernière année de liberté où on s'éclateraient tous ensemble.
- J'étais persuadé que ton frère aurait réussi à faire démissionner McGonagall avant le 1er Septembre de cette année.
- Tu aurais perdu ton pari, cette femme est trop forte pour nous. »

Avec un petit rire, Mattheo sortit une flasque de la poche intérieur de sa cape, avant de s'en enfiler une rasade. Sous le regard suppliant d'Asteria, il hocha la tête négativement.

« Je sais que tu t'es mise à fumer Chat, un vice à la fois d'accord ? On ne vas pas mélanger clope et alcool, c'est pas bon pour c'que t'as.
- Depuis quand est-ce que tu es raisonnable ?
- Depuis que je sui inquiet pour toi. Tu es ma meilleure amie Astéria Potter, et je prendrai pas le risque de te perdre.
- Tu ne me perdras pas Mattheo Jedusor, tu sais que je serais toujours là pour toi, comme on se l'est promis, tu te souviens ?
- Bien sûr que je le souvient, pour qui tu me prends sérieux ? »

Avec un petit rire, Astéria évita la pichenette qu'il tenta de lui envoyer, avant de laisser apparaître un sourire en coin à la vue de son air outré. Retrouvant tout deux leur sérieux, Astéria et Mattheo échangèrent un long regard, comme si leurs yeux tenaient une autre discussion qu'eux seuls pouvaient décrypter.

« Tu m'as manqué Matt.
- Moi aussi tu m'as manqué Chat, vraiment beaucoup manqué. »

Au lieu de se relever pour partir se coucher dans son dortoir, Astéria s'allongea sur la pierre froide, juste à côté de Mattheo, en posant sa tête contre la sienne.

« J'ai tes cheveux dans la tête.
- Tais toi et profite du moment. »

La fille Potter entendit le petit rire étouffé de Mattheo, qui provoqua sa propre hilarité, et sous la voûte céleste, tout deux se perdirent dans les éclats de rire. Leurs visages euphoriques éclairés pas les étoiles, et leurs mèches de jais reflétant la lumière pâle illuminait le tableau de leur vie, si magnifique, si fragile et si éphémère.

ROSES'S THORNSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant