Chapitre 14

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Ran

On a dû attendre pour trouver le bon moment, bon on l'a pas trouvé puisqu'on n'a pas eu le choix quand ils ont voulu prendre Yume.

Elle a eu le réflexe de se jeter par terre quand les premières balles ont traversé la pièce, Kakucho l'aide à se relever maintenant que c'est fini.

Les deux serpents blancs qui étaient là ont chargé vers la fenêtre dès qu'on a débarqué, je suis pourtant presque sûr d'en avoir touché un.

Koko regarde par la fenêtre et secoue la tête.

Koko: Ils ont fui.

Je rejoins mon frère au coin de la pièce.

Ran: T'as rien?
Rindou: J'ai rien eu. Yume en revanche...

Yume

Il serre fort mes mains pour m'empêcher de constater les tremblements et me guide hors de la pièce.

Je finis par le lâcher pour m'attacher les cheveux.

Cheveux qu'il a touché.

Dans la voiture, je ne parle pas.
Dans le salon, je ne parle pas.

Je finis par me lever et marche vers l'ascenseur.

Ran: Tu vas où?
Moi: Je sors.

C'est sans compter sur l'un d'eux, qui me barre la route.

Moi: Pousse toi.
Kaku: Tu ne vas nulle part.
Moi: Je rigole pas.
Kaku: Moi non plus.

J'essaie de passer en force mais il est tout aussi buté que moi.

Kaku: Ces mecs en ont après toi et tu veux t'exposer à eux?
Moi: Je sais me débrouiller. Maintenant laisse moi sortir!
Kaku: Tu ne sors pas d'ici seule!
Moi: C'est pas à toi d'en décider!
Kaku: Dans ton état toi non plus!

Koko

On est pas sympa sur ce coup. L'un d'entre nous aurait pu se sacrifier pour éviter à Kakucho d'avoir le mauvais rôle. Les gars pensent pareils vus les regards qu'on s'échange.

Yume: Je vais bien.
Kaku: Non.
Yume: Si. Je veux sortir marcher un peu maintenant.
Kaku: Je suis désolé mais tu ne poseras pas un pied dehors.
Yume: De quel droit tu penses pouvoir me contrôler?

Il se contente de la regarder, déterminé à l'empêcher de sortir.

C'est logique, les serpents blancs voulaient l'emmener tout à l'heure. C'est certainement pas aujourd'hui qu'elle va sortir seule, elle-même serait d'accord si elle était dans son état normal. Là, elle est juste sous l'emprise de ses émotions.

Yume: Je n'veux pas m'embrouiller avec toi, Kaku. Pas avec tout le chemin qu'on a fait et qu'il nous reste. Je ne veux pas dire des mots blessants par impulsion alors, s'il te plaît, j'ai besoin de sortir.

Un silence s'installe, commère que nous sommes on fixe tous la scène sans même essayer d'être discrets.

Kakucho reste inflexible, lui aussi s'est refroidi.

Kakucho: Alors quoi? Tu vas te cacher derrière le rôle de la victime à chaque fois que ton passé va ressurgir et t'acharner sur ceux qui t'aident pour te soulager avant de faire comme si de rien n'était?

Elle recule, les sourcils froncés de colère et croise les bras.

Yume: Une victime? C'est comme ça que tu me vois?
Kakucho: Maintenant tu vas jouer sur les mots et retourner la situation pour, encore une fois, te soulager. Tu penses aux autres? Parce que ta douleur impacte tout le monde ici, et au lieu de demander l'aide que tous sont prêts à te donner tu décides de te foutre en l'air, de prendre des décisions irréfléchies en te disant que ça ne regarde que toi. Tu penses sincèrement que s'il t'arrive quelque chose tu seras la seule impactée?

Ils se font du mal inutilement.

Ran: Si t'avais eu le réflexe de vite dégainer ton arme au lieu d'être un boulet ils en seraient pas là.
Rindou: Tais-toi.

Les barrières de Yume se brisent peu à peu, sa tristesse transparaît face à Kakucho, toujours impassible et agacé.

Kakucho: Alors non, tu sors pas ce soir. T'iras pas te faire kidnapper par ton ex parce que quitte à faire l'égoïste je refuse de me plier en quatre pour te retrouver alors que tu savais ce que tu risquais en sortant.

Je me frappe le front, cette part franche et impulsive de Kakucho ne m'avait pas manqué. Il était beaucoup comme ça, quand on était ados et c'était franchement pas génial.

Je me rappelle encore quand Kakucho et Yume se disputaient jeunes, ça n'arrivait pas souvent mais c'était magique. Ils se foutaient sur la gueule pour pas grand chose.

Ils se fixent longuement, avant que Yume ne lui tourne le dos. Elle hésite à prendre la parole, ouvre et referme la bouche plusieurs fois avant de finalement s'en aller dans le couloir pour rejoindre sa chambre.

Personne ne parle, et silence est finalement brisé par un soupir de Kakucho qui se passe une main dans les cheveux.

Moi: T'as pas été malin sur ce coup.
Kaku: Je sais, mais elle aurait continué de vouloir sortir sinon.

C'est vrai, elle est beaucoup trop têtue. Ça se voit qu'il a amplifié ses paroles exprès pour la faire renoncer.

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