Chapitre 12

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Yume

Ne jamais tenter de résister à la foule quand elle est trop compacte. C'est une règle d'or en boîte si on ne veut pas passer dans les backrooms et se faire piétiner par des inconnus.

Enfin bon, ce soir c'est pas si rempli que ça. Je peux danser sans craindre de me faire balayer à tout moment. C'est d'ailleurs ce que je fais, à attendre que l'un des hommes du club ne décide de me rejoindre pour pimenter les choses.

Problème: chaque homme qui semble sur le point de se lancer de rétracte après avoir lever les yeux vers le haut des escaliers, ou un certain individu les dissuade d'un regard entendu.

Il manque d'homme dans ce bar, ils se dégonflent si facilement que j'en perds espoir.

Au moment où je décide de prendre les devants en allant aborder un homme au bar, quelqu'un se place sur mon chemin.

J'essaie de le contourner mais il suit me trajectoire pour se retrouver à nouveau devant moi.

Moi: J'ai envie de passer.
Kakucho: Pourquoi?
Moi: Danser avec lui.

Il suit la direction qu'indique mon doigt pour toiser un barman au regard brûlant. Ce dernier finit par, comme tous les autres, détourner les yeux pour fixer ses verres.

Kakucho: Tu vas devoir te contenter de moi.
Moi: Tu danses?
Kakucho: Pour toi oui.

Oh.

Il est vraiment séduisant quand il est jaloux, j'aime réveiller cette part de lui.

J'enroule mes bras autour de son cou et me presse contre lui, sa main se pose sur ma hanche tandis que l'autre se pose au bas de mon dos nu.

Un long frisson me prend et j'ai des papillons dans le ventre, encore plus quand il commence à tracer des petits cercles sur ma peau.

Je finis par rire.

Moi: Tu me chatouilles!

Il s'arrête et se contente de me fixer, avec ce regard qui me fait me sentir comme une œuvre d'art. Je pose ma tête sur son torse, gênée.

Kakucho: Cette fille, c'est pas c'que tu crois.
Moi: Pardon?
Kakucho: La serveuse.
Moi: Ah oui.
Kakucho: J'aurais dû réagir quand elle m'a touché, je suis désolé.
Moi: Tu es désolé?
Kakucho: Oui, mais ne me punis pas avec un autre. Ça me rendrait fou.

Je commence à faire quelques pas, il suit mes mouvements.

Moi: Mais tu connaissais déjà cette femme il me semble.
Kakucho: ...j'ai passé une nuit avec elle.

Ces aveux ont l'air de lui demander tous les efforts du monde, c'est vraiment drôle.

Moi: Alors qu'est-ce qui m'empêcherait de danser avec quelqu'un d'autre? Ce n'est qu'une danse.
Kakucho: Parce que tu n'étais pas encore là quand j'étais avec cette femme. Mais moi je suis là.
Moi: Et alors?
Kakucho: Et alors quoi?

Boboum. J'ai envie de l'embrasser, il est adorable.

Moi: Je ne sais pas.
Kakucho: Non dis moi.
Moi: J'ai rien à dire.

Il resserre sa prise et fronce les sourcils.

Kakucho: Je sais que tu mens.
Moi: Évidemment que je mens.
Kakucho: Donc?
Moi: Laisse tomber Kaku.

J'approche mon visage du sien, il baisse un peu plus la tête.

Moi: Pense plutôt à la manière dont tu te feras pardonner de t'être laissé tripoter sous mes yeux.

Je le relâche et m'écarte sous son regard confus, je reste impassible.

Kakucho: Tripoter?
Moi: Oui.
Kakucho: Tu m'en veux vraiment?
Moi: Peut-être.

Il se passe une main sur la nuque et soupire, comme s'il devait réfléchir rapidement à quoi répondre.

Je l'ai assez torturé le pauvre.

Moi: Un verre devrait suffire.

Il paraît soulager et s'installe avec moi au bar, où il me commande un mojito. J'ai toujours adoré ce truc et voir qu'il s'en rappelle fait son petit effet.

Kakucho: Revenons en à ce qu'on disait tout à l'heure.
Moi: Hm?
Kakucho: Parlons sérieusement Yume.
Moi: Je suis tout ouïe.
Kakucho: Laisse moi être avec toi.

J'avale de travers mais me ressaisis rapidement, je ne m'attendais pas à un tel manque de tact.

Kakucho: Je vais être clair, j'en ai assez de prendre des pincettes avec toi à cause de ce que tu as vécu. Il est hors de question que tu me laisses sur la touche pour m'accepter quand tu iras mieux.

Koko va s'en prendre une belle quand je remonterai, il avait promis de se taire et je suis sûre qu'il a parlé.

Kakucho: Je veux pouvoir t'aider quand tu es au plus bas.
Moi: C'est déjà ce que tu faisais de gré ou de force.
Kakucho: Tu sais très bien c'que je veux dire.

Je pose mon verre et le regarde droit dans les yeux.

Moi: Non, je ne sais pas. Concrétise tes pensées et arrête de tourner autour du pot parce que c'est ça qui nous a freiné quand nous étions jeune. Qu'est-ce que tu veux, à la fin?

Ma réponse a l'air de le contrarier, il reprend pourtant vite ses esprits et fronce les sourcils.

Son visage s'avance vers le mien si vite que je n'ai pas le temps de réagir. Je sursaute et pose ma main sur le comptoir pour paraître détendue.

Kakucho: Je meurs d'envie de t'embrasser. Tous les jours. Je veux pouvoir le faire en me disant que c'est mon droit, puisque tu seras mienne.

Les papillons...

Je me sens comme l'adolescente que j'étais face à lui.

On s'était embrassé une ou deux fois, ou trois, dans le passé, mais on était trop cons pour l'assumer et en parler.

Tout ça pour dire, qu'on avait tout d'un couple mais qu'on osait pas officialiser.

Moi: Je n'appartiens à personne.

Il m'offre un sourire.

Kakucho: Moi je t'appartiens, corps, coeur et âme.
Moi: C'est...une promesse?
Kakucho: Une réalité.

Je tourne la tête de l'autre côté pour qu'il ne voit pas l'effet qu'il me fait, il en envoie trop ce soir et je sais plus quoi penser.

Ma tête me dit de foncer, mon cœur aussi, et c'est rare qu'ils soient aussi unanimes quant à une réponse.

Mais...

Moi: J'cherche pas quelque chose de trop sérieux...
Kakucho: On n'a pas à être sérieux dès le départ.

Il accepte vraiment tout...

Sans doute parce qu'il te connaît par cœur, et qu'il sait que t'essaies de le faire fuir.

Il sait que nous deux c'est forcément du sérieux.

Moi: Je...j'sais pas trop.
Kakucho: Laisse moi faire.
– Vous passez une bonne soirée?

Rindou arrive au bar, se place à côté de Kakucho.

Moi: Elle était meilleure sans toi.
Rindou: C'est pas comme si vous aviez enfin décidé de vous mettre ensemble.

Bon.

Rindou: C'est pas la peine de me regarder comme ça, toi.
Kakucho: Tu veux quoi?
Rindou: Mikey veut que Yume et moi nous chargions du sous fifre.

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