La Suède

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Avec mon père, ma belle-mère ainsi que mon grand-frère, nous partîmes en voyage. Après avoir visité l'ouest des Etats-Unis, nous voyageâmes pour la Suède ainsi que la Norvège. Nous devions rejoindre, en avion, mes grands-parents ainsi que ma tante. Car ces derniers, voyagèrent en camping-car depuis la Suisse. Nous prîmes avec nous une tente ainsi que nos sacs de couchages, afin de pouvoir faire du camping sauvage.

Arrivés à l'aéroport, je ne vis aucune différence notable comparée à la Suisse mis à part la barrière de la langue. Nous avions loué une voiture afin de nous déplacer plus facilement et de pouvoir visiter des endroits plus reculés.

Nous fîmes le voyage en été pour avoir de la chaleur, pouvoir se baigner et avoir du soleil. Nous étions dans des endroits où il ne faisait jour que la moitié de l'année. C'est pourquoi, il fut compliqué pour nous, de nous endormir, Max et moi, car l'obscurité de la nuit nous manquait. C'est alors que nous passions le temps consacré à dormir, à jouer à des jeux de société, faire des sketchs. Nous faisions beaucoup de bruit, ce qui fit fuir plusieurs familles dans les campings.

Après une semaine de voyage en voiture, nous retrouvâmes le reste des voyageurs familiaux. Nous partîmes tous ensemble pour une activité toute particulière. Construire un radeau de nos mains et ainsi, descendre un fleuve durant dix jours avec ce dernier.

Ce voyage fut mémorable par la présence de ma tante Maëlle, mais surtout grâce à ses mots doux envers moi et à nos fous rires. Il y eut certains moments assez difficiles à vivre. Je devais faire attention à ce que je disais, faisais ou ne faisais pas. Ma famille était, avec moi, intransigeante. Je devais être irréprochable durant mon séjour, si je ne voulais pas recevoir de remarques de leur part. La seule personne qui sut voir mes défauts comme des atouts fut Maëlle. Nous passions notre temps à discuter de ce que nous aimions, des garçons, ainsi que d'autres sujets sans importance

Un soir, alors que le soleil se couchait et que l'horizon devint rosé, l'air tiède d'un bel été semblait arrêter le temps. Ce fut avant de manger, que nous allâmes dans le lac, avec Maëlle. Afin de profiter de ce coucher de soleil. Arrivées dans l'eau, nous parlions de notre poids, de notre corps et comme nous nous sentions à l'intérieur de ce dernier. Elle me dit alors "Tu sais, nous ne sommes jamais satisfaits de nos corps. Regarde-moi, je me suis toujours trouvée trop mince et voilà que maintenant, je suis trop grosse. Tu ne dois pas faire attention aux remarques que les gens te disent, même si cela vient de ta propre famille. Je te trouve très jolie et ce qui compte, c'est ce que tu penses, toi."

Ses paroles me touchèrent particulièrement. Elles furent semblables à une source d'eau dans un désert. Il y avait à peine une heure de cela, mon père fit une allusion au fait que je devais faire attention à ce que je mangeais. En compagnie de mes grands-parents, j'avais en tout temps l'impression que mon corps ainsi que ma personne n'avaient pas leur place à leurs côtés. Comme si je n'étais pas digne d'être assise à leur table.

Ce voyage m'apprit à être moi-même, malgré les remarques d'autrui. Je ne pouvais changer mon corps ni même ma personne. Malgré mon envie de faire les choses bien afin d'être irréprochable, je ne pouvais changer la perception que ma famille pouvait avoir de moi. Il y aurait toujours quelque chose à redire sur mon comportement. Les paroles de ma tante restèrent dans mon cœur, durant des années plus tard.

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