Le divorce

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Après avoir servi, un lundi soir dans une église, je me dirigeai en direction de l'appartement de Laurie, une amie. Elle était d'une bienveillance incommensurable et m'avait, le soir d'avant, proposé de loger chez elle en ce soir de juillet. Elle avait tendance à toujours demander aux autres comment se passait leurs mois en cours, quels étaient les points positifs à retenir de leurs semaines.

D'une humeur toujours positive avec sa chevelure d'une couleur d'automne, de ses yeux marrons et de son charmant sourire, elle faisait rayonner chaque personne qui venait à sa rencontre.

En revenant de cette soirée-là, je reçus un message de ma mère. Ce fut lorsque que je pris le temps de me poser sur le canapé, après avoir accepté un verre de sirop ainsi qu'avoir bien rigolé avec Laurie, que je consultai enfin mon téléphone portable. Je fus surprise de lire "Tout est fini, il est parti. Il nous a laissé tomber, pour de bon".

Je savais exactement de quoi elle voulait parler. Et ce message fut pour moi, un électrochoc. Je sus, qu'à ce moment précis, plus rien ne serait comme avant. Que mon monde allait être ébranlé. Ron venait de prendre ses valises, et était définitivement parti de la maison. Je fus tellement choquée par ce retournement de situation, que je ne sus quoi faire ni quoi dire. Aucune larme ne monta en moi, mon âme toute entière était au bord du gouffre. Laurie me consola, elle me prit dans ses bras et finit par me dire "C'est triste, je sais. Mais de toute façon, tu t'en doutais, non ? le divorce devait arriver." Non, mon cœur ne s'en doutait pas. Mais au fond de moi, je voyais les choses arriver. Je repoussais simplement cette possibilité. Malgré toutes ces disputes, j'eus toujours cet espoir, que tout redevienne comme avant.

Dieu m'avait promis une unité particulière dans ma famille. Mais au lieu de ça, il me donna que des cœurs brisés autour de moi.

Ma vie toute entière devint un désert ce soir-là. Moi qui passai une soirée plus que mémorable, un obus pouvait à présent atterrir sur moi, aucune émotion n'aurait pu m'atteindre.

Tout de suite, j'eus encore plus à cœur ma famille, en particulier mes frères et sœurs. Cette blessure qui envahissait mon cœur tout entier, je n'étais pas la seule à la ressentir. Bien que personne ne l'exprimait.

Lorsque R prit la décision de partir, il n'avait nulle part où poser ses affaires ni d'endroit où dormir. J'appris plus tard, qu'il dormit plus de deux mois, seul dans sa voiture. Et d'après ses dits, avec un fort sentiment d'abandon. Ma mère, quant à elle, ne rêvait que d'une chose : déménager. Elle voulait quitter tout ce qu'il lui rappelait sa vie passée. Ce que je compris parfaitement. C'est alors qu'elle trouva un logement dans un village plus loin.

Lorsque l'heure du déménagement arriva, ce jour-là, je lui demandai alors où se trouvait ma chambre dans notre nouvelle maison. Etant fan de décoration, je fus si impatiente de le savoir. Elle me répondit "Et bien, vu que tu n'es plus de la maison, je ne t'ai pas compté parmi nous." C'est alors je l'interprétai ainsi : Je ne faisais plus partie de la famille, il fallait que je parte loin de là, loin de ma famille et loin de toutes ces histoires. Je pensais que c'était un signe, alors je ne discutai pas.

Je dormis alors deux semaines chez Adel, qui m'hébergea de tout cœur. Je me retrouvai avec mon sac à dos, à vagabonder de gauche à droite afin de trouver un autre logement. Alors, la famille Rivka m'accueillit pour un temps indéterminé chez eux, ce qui me sauva la vie. Au début tout allait bien, mais au fur et à mesure des mois, à la suite de plusieurs querelles, je ne me sentis plus à ma place. Je cherchai à me réfugier chez d'autres personnes.

Le souffle d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant