Le commencement

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Tout a un commencement, et le mien débuta le 23 avril 2000, le jour de ma naissance. Je vis la lumière du jour pour la première fois à Genève, là où mes parents ainsi que mon frère aîné, Max, grandirent.

D'une allure moyenne, avec des cheveux noirs tombant en rideau sur son visage, des yeux verts/bleus perçants et son visage doux et harmonieux, voici comment était mon parrain, Ron. Avant même ma naissance, ce dernier fut très présent et attentionné envers ma mère, mon grand frère et moi. Il prenait sans cesse de nos nouvelles.

Concernant mon père biologique, il était de taille moyenne avec un corps un peu rond, je tenais ma morphologie de lui. Il commençait à perdre ses cheveux, c'est pourquoi il se les coupaient assez court. Ce dernier était très occupé avec son travail, et sa présence était souvent passagère dans la maison.

J'eus de brefs souvenirs de mon début d'enfance. Comme ce jour où une forte fièvre me submergea un après-midi d'été. Je me retrouvai dans le lit conjugal, au sein de notre appartement, accompagnée de ma mère me caressant délicatement ma tête. Malgré la fièvre et mes paupières lourdes, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Couchée sur mon côté droit, j'observai la pièce ensoleillée par le petit trou que laissait entrevoir le store de la chambre. Je perçus aussi de petites fourmis, que ma mère tentait en vain de faire partir. Ces dernières remontaient la porte de la chambre jusqu'aux stores. Ma mère me dit doucement "Ferme les yeux, ma chérie. Essaie de te reposer." Quel doux moment, en y repensant. Je ressentirais toujours l'amour que ma douce mère me procura à cet instant.

Nous avions un charmant appartement au centre de Meyrin, où nous fêtions nos anniversaires ainsi que Noël en compagnie de mes grands-parents et de Ron. Ce dernier fut de plus en plus présent dans ma vie au fur et à mesure que je grandisse.¨

Un jour, mon père dut assister à une convention politique à Paris, laissant ma mère seule avec Max et moi. Elle décida d'aller sur l'ordinateur familial pour découvrir ce que mon père cachait, car à chaque fois qu'elle entrait dans la pièce, ce dernier fermait automatiquement les onglets afin de ne pas être vu.

En menant son enquête, ma mère trouva des photos compromettantes à caractère pédopornographique. Après avoir tenté d'ouvrir tous les fichiers en vain, ma maman demanda à son meilleur ami, informaticien, de l'aider à déverrouiller ces derniers, craignant que mon frère et moi en faisions partie.

Ce jour-là, mon père tenta de mettre fin à ses jours, mais en vain. Craignant les conséquences de la police sur son retour. Lorsqu'il revint à la maison, il fut immédiatement arrêté par ces derniers, tandis que ma mère demanda instinctivement le divorce.

Je n'avais que six mois à l'époque, mais je souffris des conséquences de cette situation par la suite.

Mon parrain devint un réel soutien pour ma mère pendant cette période difficile. Après plusieurs mois vivant quasiment dans la même maison, car ce dernier dormait à présent toutes les nuits sur le canapé du salon, ils finirent par tomber amoureux et se marièrent en 2002. Ensemble, ils eurent une petite fille ainsi que six autres enfants par la suite, nés entre 2002 et 2014. Je grandis avec eux, les considérant comme mes frères et sœurs de sang dès leur naissance bien que nous n'eussions pas le même père.

À l'âge de mes deux ans, la situation devint plus compliquée, car je dus rendre visite à mon père dans une institution où nous étions supervisés par des éducateurs. Je me souvins avoir trouvé cela difficile, car mon père ne se concentrait que sur mon frère aîné, me laissant souvent de côté.

Nous arrivions avec Max dans un vestiaire où nous laissâmes nos chaussures ainsi que nos vestes sur le porte-manteau. Ensuite, nous disions au revoir à notre mère afin de la voir partir sans nous à ses côtés. Ce fut difficile les premières fois, car je me retrouvai seule avec mon frère dans un endroit inconnu, où des adultes tentaient de nous mettre en confiance. Heureusement que mon aîné était là, sans lui, je ne savais comment tout cela aurait pu tourner. Il avait la manie de tout tourner en jeu, c'est ainsi que nous allâmes jouer les deux en attendant notre père. Lorsque ce dernier arrivait, il avait, dans sa main gauche, toujours un bout de pain tessinois ainsi que des babybels dans son sac à dos.

Après cela, mon père parlait avec Max de comment se passait l'école et sortait un jouet acheté pour lui et le lui offrait avant de se tourner vers moi et de m'en donner un plus petit. Plus petit, car sans doute, Max était plus âgé d'un an et demi. Mais en grandissant, cet écart fut toujours là. J'eus le droit à de petites babioles de filles alors que Max put avoir un avion télécommandé ainsi que de petits skates. Malgré ma reconnaissance, je ne pus retenir un pincement au cœur à chaque fois que je voyais Max avec ses jeux utiles, amusants et pratiques. Je devais me contenter d'une brosse à cheveux ou même d'une mini figurine qui ne m'intéressait pas forcément.

À l'âge de mes six ans, mon père me fit une remarque sur mon poids, ce qui me marqua particulièrement. Et qui eut de lourdes conséquences sur ma vie, par la suite.

Malgré cela, je fus toujours une enfant sociable et joyeuse. Capable dem'adapter facilement aux changements. J'appris à m'épanouir dans ma famillerecomposée, où je fus élevée avec amour et soutien. Mes boucles anglaisesdorées, mes yeux bleus, mon petit nez en trompette ainsi que mon sourirecharmeur furent des atouts qui faisaient rayonner tout mon entourage.

Le souffle d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant