Entre Feu & Glace (T.1) - Au-Delà des Apparences Glaciales

02. CONFUSION

"Lorsque l'esprit est fort, le corps suit. C'est la clé de la résilience et du succès."
Arnold Schwarzenegger

OSCAR

— Putain de Kingston, je savais que ce connard n'allait pas me donner la moyenne. Et pourtant, j'ai bossé comme un malade sur ce devoir, râle Noah en passant ses mains dans les cheveux. J'entends déjà ce gros lard de Stuart me sermonner à propos de mes notes et Dieu seul sait que je n'ai pas envie de l'entendre me rabâcher une fois de plus que les études sont importantes !

La voix agacée de Noah résonne ponctuant la frustration partagée par mes amis et moi-même après le discours décevant de Kingston. Les plaintes résonnent autour de moi, un chœur de mécontentement alors que nous sortons de l'amphithéâtre après trois longues heures d'un cours qui n'a fait que cristalliser notre aversion pour Kingston.

Les pas de Noah frappent le sol dans un rythme insistant, je peux presque sentir la colère émaner de lui à chaque fois qu'il prononce le nom de Monsieur Kingston. Ses cheveux blonds ébouriffés, dans un désordre calculé, volent au vent du mois de Septembre tandis qu'il continue de marmonner contre Kingston. À ses côtés, Alexander hoche la tête, ses yeux noirs fixés sur le sol, son expression mélangeant la lassitude et la frustration. Steven, le plus calme du groupe, reste silencieux, un demi-sourire en coin, comme s'il se moquait intérieurement de toute cette agitation, ou peut-être qu'il est simplement ailleurs, perdu dans ses pensées, comme d'habitude.
— Je te jure, Kingston prend un malin plaisir à nous faire chier, intervient Alexander, secouant la tête.

Je hoche silencieusement la tête. Jesse Kingston est un professeur qui m'a toujours paru suspect. Derrière ses lunettes rectangulaires et son air pédant, il semble avoir cette jouissance sournoise à l'idée de nous voir échouer, comme si nos échecs validaient sa propre existence.

— Bordel de merde, Kingston doit avoir un quota de mecs qu'il doit pas faire passer pour pouvoir garder son poste ici, dis-je en riant à moitié, histoire de détendre un peu l'atmosphère.

— Arrête de te plaindre Noah, on sait que depuis l'année dernière, tu n'as jamais eu plus qu'un A+ dans son cours, enfoiré. lance Steven, déclenchant un rire complice. T'as baisé quelle fille pour avoir les réponses au dernier devoir, parce que même avec ça, tu n'as pas réussi à avoir la moyenne.

— Alors pour ta gouverne, je n'ai couché avec aucune fille. J'ai simplement utilisé mon cerveau et... internet, je l'avoue. Mais ce n'est pas le sujet ! Sa matière m'emmerde, sa présence m'emmerde et ses cours m'emmerdent. Puis tu es bien gentil, toi non plus t'a jamais la moyenne dans son cours Steven, ni même Alexander. Y a qu'Oscar qui a la moyenne.

— Ça c'est parce que notre cher Oscar Winston est un nerd ! lance Steven en m'adressant un clin d'œil accompagné d'un doigt d'honneur, manucuré en noir.

Je lève les yeux au ciel avec un sourire amusé et lui renvoie son doigt d'honneur. Ce genre de plaisanteries, c'est un peu notre routine, notre manière de rendre les journées un peu plus supportables, surtout avant le grand entraînement qui nous attend en cette fin de matinée. Une espèce de bouffée d'air frais au milieu des exigences étouffantes des cours et des entraînements.

— Oh arrête un peu, s'il te plaît Steven, répliqué-je en riant. C'est pas de ma faute si je suis un putain de génie incompris. En plus, je vous rappelle que j'ai juste une meilleure mémoire que vous trois réunis.

Un fait indéniable. Les mathématiques, depuis l'enfance, m'ont paru simples, une affinité naturelle qui m'a valu le statut de surdoué inné, du moins lorsque je choisis de le montrer. Il y a des jours où je dois dissimuler cette intelligence, jouer le jeu pour éviter d'attirer l'attention. L'économie, quant à elle, n'a jamais représenté un défi. Je navigue à travers les équations et les concepts, suivant ce que l'on appelle communément le "talent naturel". Un privilège dont je suis conscient, mais que je ne ressens pas le besoin d'exhiber.