Entre Feu & Glace (T.1) - Au-Delà des Apparences Glaciales

Chapitre 5 : Contact effrayant

"Dans le langage du toucher, nous trouvons l'harmonie, l'amour et l'expression la plus profonde de l'âme humaine."

Daphne Rose Kingma

ACT 01 - SEPTEMBRE / OCTOBRE 🍂

OSCAR

Toujours assis dans ma chambre, je sentais mes yeux commençaient à se fatiguer à force de relire mes notes. Harry et moi, sommes plongés dans une discussion approfondie sur les éventuelles  erreurs que j'ai pu commettre lorsqu'il me dictait des phrases clés dans la rédaction de nos statistiques du brouillon de notre devoir.

Mon regard s'échappa un moment vers la fenêtre, je constatai qu'il faisait déjà nuit et que le soleil s'était couché depuis un bon moment, laissant place à la douce obscurité de la nuit. Mon regard se posa ensuite sur mon réveil digital : 19 h 15. Cinq heures, cinq heures se sont écoulées, passées sur mon lit, lui, assis en tailleur et moi assis, le dos collé sur la tête de lit. Je me dis que nous n'avions fait aucune pause — pas même pour aller aux toilettes — et sans aucun contact physique.

Pendant ces longues heures, une étrange tension flottait dans l'air. Je me surprenais à ressentir une envie inexplicable, celle de prendre la main d'Harry, de caresser sa joue rosie. Une impulsion que je ne comprenais pas vraiment, mais qui était là, présente. C'était comme si une force magnétique nous attirait l'un vers l'autre. Pourtant, je restais assis là, à discuter du devoir, conscient de la ligne invisible qui séparait nos corps.  La question persistait dans mon esprit : pourquoi cette envie soudaine de contact physique ?

Je m'étais laissé emporter par le détail du visage d'Harry, scrutant chaque élément avec une curiosité presque obsessionnelle. Ses yeux marrons, habituellement vifs, étaient maintenant rougis par la fatigue. Ses cheveux étaient en désordre, témoins de ses gestes répétés de stress. Sa bouche rosie, légèrement ensanglantée à force d'être mordue, attira mon attention.

Une pensée étrange traversa mon esprit : l'envie de mordre moi aussi cette bouche. Une idée absurde et totalement nouvelle. Alors qu'Harry s'étirait, baillait, son sweat se leva légèrement, dévoilant une partie de son ventre. C'est là que je remarquai des cicatrices, petites et anciennes, marquant sa peau neige. Une question émergea instinctivement : qui a bien pu lui infliger ces marques ? Était-ce Drew, ou une autre personne malintentionnée ? Mes pensées penchaient plutôt vers Drew.

— Désolé Oscar, mais j'ai besoin d'une pause, ce devoir m'a donné un fichu mal de tête, avoue-t-il en retirant ses lunettes.

Il s'allongea sur mon lit, fermant les yeux et étendant ses bras le long de son corps, semblant enfin détendu. Je me retrouvais partagé entre l'inquiétude face à ses cicatrices et un élan de protecteur qui naissait inexplicablement en moi.

— J'avoue que le devoir m'a aussi fatigué. Mes yeux vont exploser si je continue de chercher un moyen de faire un foutu calcul impossible, je ris en m'étirant.

— Je suis complètement explosé, on a travaillé pendant combien de temps ? demande-t-il en passant une main sur son visage fatigué.

— Cinq heures, et ça, sans pause. On a fait fort, je réponds avec un petit sourire. Si tu es trop fatigué, tu peux rester ici ce soir. Il commence à se faire tard et le campus est un peu loin, mais je doute que tu veuilles prendre les transports en commun, tu as l'air épuisé...

— J-j'aimerai bien, l'ennui c'est que ce soir, j'avais prévu d'appeler ma mère en FaceTime, et comme je t'ai dis, je ne voudrais pas vous déranger, les garçons et toi.