chapitre 3

77 0 0
                                        

PDV Slown :

Je me réveille toute transpirante les joues remplis de larmes, en un bond je me redresse et me frotte le visage entre les mains. Je l'ai encore fait ! Mon cauchemar où Hugo - mon meilleur ami atteint de la mucoviscidose - vient chez moi, les larmes aux yeux, se dirigeant vers moi, cognant sa tête contre mon épaule. Le jour où il m'a annoncé qu'il était malade et qu'il en souffrait beaucoup, c'était seulement 3 semaines avant de partir à Bali avec l'école. Il m'avait annoncé qu'il devait aller en urgence à l'hôpital et ne pourrait donc pas participer au voyage comme prévu. C'était le meilleur, meilleur ami que l'on pouvait avoir, à vrai dire c'était mon seul ami ! Quand il n'a plus fait partie de ce monde, je me suis complètement renfermée sur moi-même, comme je l'étais avant de le rencontrer ! C'est lui qui m'avait fait m'ouvrir aux autres, c'était grâce à lui que les gens me trouvaient de bonne compagnie, c'est toujours grâce à lui que je me suis ouverte aux autres, tout est grâce à lui ; seulement...après son enterrement je suis restée seule, je refusais l'aide de tous, ma vie n'avait plus de sens sans lui à mes côtés ! Tout me paraissait inutile et nul et futile, il n'y avait plus de place pour la couleur, pour la gaité ; je voyais tout en noir, quand j'allais au lycée, ce n'était pas par envie mais par obligation. Voir les gens rigoler entre eux, les voir heureux me dégoutait. Chaque fois que je quittais ma chambre, je n'avais aucune envie de faire quoi que ce soit, je portais un sweat à capuche noir qu' Hugo m'avais offert, je mettais la music à fond dans mes écouteurs, le bonnet plus la capuche sur la tête ; je n'avais aucun style, je voulais être invisible, disparaitre !J'étais blanche comme neige, je ne mangeais presque plus, les seules choses que je pouvais avaler étaient des chips que ma mère me ramenait dans ma chambre, chaque fois qu'elle faisait les courses. J'étais la cause de beaucoup de tension entre mon père et ma mère, ma mère essayait de prendre soin de moi tant bien que mal, mon père quant à lui avait abandonné depuis un long moment déjà ! J'ai réussi à me reprendre en main en dernière année de lycée avec l'aide d'Ashley, Margo et Blaire, elles m'ont comme sauvée d'une vie sombre et triste. Elles m'ont ouvert les yeux sur le fait qu'il était parti depuis trois ans déjà et que malgré ça je devais me reconstruire et que « je devrais construire une nouvelle maison sur de nouvelles bases, sur des bases plus saines ». Tout le chagrin que j'avais accumulé depuis ces trois dernières années était mauvais pour moi et que si Hugo me voyait dans un tel état, il aurait honte de moi, qu'il voudrait que je passe enfin à autre chose, sans pour autant l'oublier, et que même si ça a été le premier amour de ma vie je devais poursuivre ma vie. Heureusement qu'elles ont été là pour moi, parce que sans elles je n'aurais jamais tourné la page, je serais toujours en boule dans un coin de ma chambre à me lamenter sur mon sort, alors que moi je suis encore en vie et qu'il me reste de nombreuses années à vivre et que je ne peux rester ainsi !

  En y repensant, une larme s'échappe de mon œil et caresse ma joue, je l'essuie du revers de ma main et me frotte longuement les yeux pour reprendre mes esprits. Suite à ça, je vais dans la cuisine prendre mon café et un donuts acheté la veille au Dunkin's donuts un peu plus loin dans la rue. Après un verre de jus d'orange et une bonne tasse de café, je vais me préparer et opte aujourd'hui pour un pantalon bleu marine, pattes d'éléphant et un pull col rond de couleur beige avec une chemise en dessous et mes Converse pailletées argentées à double semelles. Une fois ma tenue enfilée, la sonnette de l'appartement retentit. En ouvrant la porte, j'aperçois vaguement un homme, il a les bras pleins de cartons. C'est là que cet homme penche sa tête vers la droite et me demande si je suis bien madame Williams ? J'acquiesce et le fais entrer, il dépose ses deux colis au sol et me prévient qu'il répare chercher les autres cartons avec un collègue. Tous deux reviennent les bras chargés. Une vingtaine de minutes plus tard, ces deux hommes ont enfin fini de décharger leur camionnette ! Je déballe au fur et à mesure les cartons empilés les uns sur les autres en me rendant compte que j'ai encore pas mal de boulot ! Au fur et à mesure que les cartons se vident je reçois un appel qui provient de France, maman ! Je décroche toute contente d'entendre sa voix et elle aussi d'entendre la mienne.

The Challenger Où les histoires vivent. Découvrez maintenant